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Action, réaction, qualification !

Jeux Olympiques

mardi 6 août 2024 - © Laurent Hoppe

 6 min 9 de lecture

Les Françaises connaîtront jeudi leur troisième demi-finale olympique consécutive. Rouvrir les portes du dernier carré n'a toutefois pas été une formalité. Laura Flippes et compagnie ont parfois eu besoin d'être mises en difficulté par l'outsider allemand pour en venir à bout (26-23). Mais la profondeur de banc, la gestion des moments-clés, l'expérience des rendez-vous à quitte ou double étaient indéniablement bleues.

Dans ce tournoi olympique féminin, l'expression « deux salles, deux ambiances » n'est pas du tout galvaudée. Adieu, la sensation d'immensité et de clarté de l'Arena Paris Sud. Bonjour, la proximité avec les premiers rangs du public du stade Pierre-Mauroy en configuration toit fermé, expérimentée par le basket en première semaine. De même, la relative quiétude du tour préliminaire, ces rencontres pliées en deux temps, trois mouvements (Angola, Espagne), se sont effacées quelque 250 km plus au nord. Deux jours sans match n'étaient pas de trop pour s'approprier le lieu du sacre des hommes en 2017, se réhabituer au contexte des matches à élimination directe.

L'avantage, avec l'équipe de France actuelle, c'est que sa mémoire est intacte. Vive. Elle emprunte les yeux fermés le chemin du carré final des grandes compétitions. Elle n'en a loupé qu'un seul depuis 2016, celui du Mondial 2019 (élimination dès le premier tour). Les Jeux à domicile ne pouvaient, devaient pas faire exception.

Alors, Laura Glauser a soigné sa mise en action (quatre arrêts). Sa défense, affirmé tout de suite son autorité, sa mobilité (quatre interceptions répertoriées dans le premier quart d'heure, sept en tout). Si le jeu d'attaque avait été aussi opérationnel dès le coup d'envoi, plus inspiré, Tamara Horacek n'aurait sûrement pas été la seule buteuse des huit minutes initiales, tous bords confondus. Le déclic est venu de l'égalisation de Xenia Smits (1-1, 8ème), auquel la base arrière tricolore a répondu à tour de rôle (4-1, 10ème). Un symptôme du grand paradoxe de ce mardi après-midi à Villeneuve-d'Ascq : tout en s'appuyant sur ses points forts, et sans avoir jamais couru derrière le score, la formation d'Olivier Krumbholz a façonné sa qualification dans la réaction.


Les exemples n'ont pas manqué. Pour se réveiller, se relever d'un 4-0 germanique parachevé par Behnke (9-7, 25ème), un enclenchement croisé Flippes / Nocandy était le bienvenu (10-7, 26ème). En cours de seconde mi-temps, lorsque le souffle des Ladies de Markus Gaugisch soufflait encore plus fort, et celui des Françaises venait à se raréfier (15-15, 40ème), Horacek a apporté un précieux ballon d'oxygène (16-15). A ce moment de la partie, repasser en défense 1-5 s'est avéré tout aussi judicieux. Orlane Kanor s'est jetée sur un ballon mal réceptionné par Bölk. Au bout de la montée de balle, une Alicia Toublanc à la main droite endolorie sortait de sa discrétion (17-15, 42ème).


Avantage consolidé par Horacek à rebond (20-17, 48ème), conservé jusqu'au bout, mais contesté dans les mêmes proportions par cette Allemagne avare en rotations. Bölk et l'ex-Messine Alina Grijseels sont les seules à avoir abandonné leur survêtement pour tenter de détrôner les championnes de Tokyo. Les douze joueuses de champ françaises, elles, ont toutes participé, à des degrés divers néanmoins. Un autre signe de l'importance de l'enjeu, de l'incertitude qui a escorté ce deuxième quart de finale jusqu'à 45 secondes du terme.

Ceux qui escomptaient sur une usure physique adverse pour crier victoire avant l'heure ont été raisonnés. Un énième tir à 9 m de Bölk (7/14), la troisième réalisation de l'ailière gauche Antje Döll (Ludwigsbourg, anciennement Bietigheim), ont encore fait passer un petit frisson (23-21, 56ème). Les épidermes ont tremblé vingt secondes à peine, le temps pour Nze Minko de refaire chauffer ses appuis. Rebelote dans l'ultime minute, où Laura Flippes a conclu de la meilleure manière un match où elle a été plus sollicitée qu'en temps normal, en l'absence de sa doublure officielle Grandveau (26-23). Le premier France – Allemagne olympique de l'histoire se termine bien, avec des mines transpirant le soulagement. En dépit d'une douzaine de balles perdues, le piège a été contourné grâce à ce qui manquait, en fin de compte, le plus aux voisines d'outre-Rhin, absentes des JO depuis Pékin 2008 : le vécu des tableaux finaux, la régularité à ces altitudes. Comme à Rio, comme à Tokyo, les Bleues peuvent réinstaller leur camp de base en demies. En attente de gravir une nouvelle cîme jeudi, face à la Hongrie ou la Suède.


FRANCE – ALLEMAGNE : 26-23 (13-10)

Mardi 6 août 2024, à Villeneuve-d'Ascq (stade Pierre-Mauroy). Arbitres : MM. Jorum et Kleven (NOR).

Evolution du score : 1-0 (5') ; 4-1 (10') ; 8-3 (15') ; 9-6 (20') ; 9-7 (25') ; 15-11 (35') ; 15-15 (40') ; 18-15 (45') ; 21-18 (50') ; 23-20 (55').

 

Les réactions dans le camp français....

Olivier Krumbholz « Ça a été difficile… bon, on a été devant presque tout le temps mais les Allemandes n’ont rien lâché et sont restées dangereuses, il a fallu gérer la fin. C’est vrai que c’était un match éprouvant, elles ont beaucoup de bras, cela nous a posé quelques problèmes et il a fallu être patient, on n’a pas eu assez de fluidité en attaque et on a peut-être manqué de rapidité dans le jeu sur tout le terrain, mais on doit se contenter de ça, c’est le quart, il fallait le gagner, on est vraiment heureux d’être en demi-finale. On aura deux chances de médaille. L’ambiance est extraordinaire. Quand on se bat pour le handball depuis des années et des années, être poussé de cette façon, c’est absolument fabuleux, parce que ça fait énormément de monde mais qui nous supporte et qui nous port, le public a joué un rôle essentiel depuis le début et ça va continuer. » 

Tamara Horacek (photo ci-dessus) : « C’était impressionnant de jouer dans cette salle, on est vraiment très heureuses d’avoir ce public avec nous car il nous a poussées jusqu’à la fin du match. Les Allemandes n’ont rien lâché, elles vont tout le temps au duel. Et c’était bien car nous devions gérer notre stress et rester calme. C’était un beau match pour préparer la suite. D’accord, je marque des buts, je me fais plaisir et c’est cette énergie que je veux véhiculer mais il n’y a pas que ça. On montre tout simplement qu’on est un groupe. Je n’ai aucune préférence entre la Suède et la Hongrie (adversaires potentiels). Je me dis que pour aller au bout, il faut battre tout le monde. »

Laura Glauser : «Je le répète à chaque fois, on a travaillé dur, on est passé par des moments pas faciles parfois, on bosse depuis des années mais ce n’est pas individuellement qu’on va aller chercher cette médaille d’or, c’est collectivement. Il n’y a pas une individualité qui va sauver l’équipe. C’est tout ensemble qu’on y arrivera. On a galéré en attaque mais on n’a pas amené cette galère avec nous en défense, on a été stable, solide, je me sentais carrément en sécurité derrière et on a sur switcher après. Il y avait un peu de pression, c’est un quart de finale et on sait que si on perd, il n’y a plus rien derrière. Là maintenant, on sait qu’il y a coûte que coûte, deux matches, ce sera je pense plus facile de lâcher les chevaux. Bien-sûr la demie, on va vouloir la gagner. On y croit. » 
 

Action, réaction, qualification ! 

Jeux Olympiques

mardi 6 août 2024 - © Laurent Hoppe

 6 min 9 de lecture

Les Françaises connaîtront jeudi leur troisième demi-finale olympique consécutive. Rouvrir les portes du dernier carré n'a toutefois pas été une formalité. Laura Flippes et compagnie ont parfois eu besoin d'être mises en difficulté par l'outsider allemand pour en venir à bout (26-23). Mais la profondeur de banc, la gestion des moments-clés, l'expérience des rendez-vous à quitte ou double étaient indéniablement bleues.

Dans ce tournoi olympique féminin, l'expression « deux salles, deux ambiances » n'est pas du tout galvaudée. Adieu, la sensation d'immensité et de clarté de l'Arena Paris Sud. Bonjour, la proximité avec les premiers rangs du public du stade Pierre-Mauroy en configuration toit fermé, expérimentée par le basket en première semaine. De même, la relative quiétude du tour préliminaire, ces rencontres pliées en deux temps, trois mouvements (Angola, Espagne), se sont effacées quelque 250 km plus au nord. Deux jours sans match n'étaient pas de trop pour s'approprier le lieu du sacre des hommes en 2017, se réhabituer au contexte des matches à élimination directe.

L'avantage, avec l'équipe de France actuelle, c'est que sa mémoire est intacte. Vive. Elle emprunte les yeux fermés le chemin du carré final des grandes compétitions. Elle n'en a loupé qu'un seul depuis 2016, celui du Mondial 2019 (élimination dès le premier tour). Les Jeux à domicile ne pouvaient, devaient pas faire exception.

Alors, Laura Glauser a soigné sa mise en action (quatre arrêts). Sa défense, affirmé tout de suite son autorité, sa mobilité (quatre interceptions répertoriées dans le premier quart d'heure, sept en tout). Si le jeu d'attaque avait été aussi opérationnel dès le coup d'envoi, plus inspiré, Tamara Horacek n'aurait sûrement pas été la seule buteuse des huit minutes initiales, tous bords confondus. Le déclic est venu de l'égalisation de Xenia Smits (1-1, 8ème), auquel la base arrière tricolore a répondu à tour de rôle (4-1, 10ème). Un symptôme du grand paradoxe de ce mardi après-midi à Villeneuve-d'Ascq : tout en s'appuyant sur ses points forts, et sans avoir jamais couru derrière le score, la formation d'Olivier Krumbholz a façonné sa qualification dans la réaction.


Les exemples n'ont pas manqué. Pour se réveiller, se relever d'un 4-0 germanique parachevé par Behnke (9-7, 25ème), un enclenchement croisé Flippes / Nocandy était le bienvenu (10-7, 26ème). En cours de seconde mi-temps, lorsque le souffle des Ladies de Markus Gaugisch soufflait encore plus fort, et celui des Françaises venait à se raréfier (15-15, 40ème), Horacek a apporté un précieux ballon d'oxygène (16-15). A ce moment de la partie, repasser en défense 1-5 s'est avéré tout aussi judicieux. Orlane Kanor s'est jetée sur un ballon mal réceptionné par Bölk. Au bout de la montée de balle, une Alicia Toublanc à la main droite endolorie sortait de sa discrétion (17-15, 42ème).


Avantage consolidé par Horacek à rebond (20-17, 48ème), conservé jusqu'au bout, mais contesté dans les mêmes proportions par cette Allemagne avare en rotations. Bölk et l'ex-Messine Alina Grijseels sont les seules à avoir abandonné leur survêtement pour tenter de détrôner les championnes de Tokyo. Les douze joueuses de champ françaises, elles, ont toutes participé, à des degrés divers néanmoins. Un autre signe de l'importance de l'enjeu, de l'incertitude qui a escorté ce deuxième quart de finale jusqu'à 45 secondes du terme.

Ceux qui escomptaient sur une usure physique adverse pour crier victoire avant l'heure ont été raisonnés. Un énième tir à 9 m de Bölk (7/14), la troisième réalisation de l'ailière gauche Antje Döll (Ludwigsbourg, anciennement Bietigheim), ont encore fait passer un petit frisson (23-21, 56ème). Les épidermes ont tremblé vingt secondes à peine, le temps pour Nze Minko de refaire chauffer ses appuis. Rebelote dans l'ultime minute, où Laura Flippes a conclu de la meilleure manière un match où elle a été plus sollicitée qu'en temps normal, en l'absence de sa doublure officielle Grandveau (26-23). Le premier France – Allemagne olympique de l'histoire se termine bien, avec des mines transpirant le soulagement. En dépit d'une douzaine de balles perdues, le piège a été contourné grâce à ce qui manquait, en fin de compte, le plus aux voisines d'outre-Rhin, absentes des JO depuis Pékin 2008 : le vécu des tableaux finaux, la régularité à ces altitudes. Comme à Rio, comme à Tokyo, les Bleues peuvent réinstaller leur camp de base en demies. En attente de gravir une nouvelle cîme jeudi, face à la Hongrie ou la Suède.


FRANCE – ALLEMAGNE : 26-23 (13-10)

Mardi 6 août 2024, à Villeneuve-d'Ascq (stade Pierre-Mauroy). Arbitres : MM. Jorum et Kleven (NOR).

Evolution du score : 1-0 (5') ; 4-1 (10') ; 8-3 (15') ; 9-6 (20') ; 9-7 (25') ; 15-11 (35') ; 15-15 (40') ; 18-15 (45') ; 21-18 (50') ; 23-20 (55').

 

Les réactions dans le camp français....

Olivier Krumbholz « Ça a été difficile… bon, on a été devant presque tout le temps mais les Allemandes n’ont rien lâché et sont restées dangereuses, il a fallu gérer la fin. C’est vrai que c’était un match éprouvant, elles ont beaucoup de bras, cela nous a posé quelques problèmes et il a fallu être patient, on n’a pas eu assez de fluidité en attaque et on a peut-être manqué de rapidité dans le jeu sur tout le terrain, mais on doit se contenter de ça, c’est le quart, il fallait le gagner, on est vraiment heureux d’être en demi-finale. On aura deux chances de médaille. L’ambiance est extraordinaire. Quand on se bat pour le handball depuis des années et des années, être poussé de cette façon, c’est absolument fabuleux, parce que ça fait énormément de monde mais qui nous supporte et qui nous port, le public a joué un rôle essentiel depuis le début et ça va continuer. » 

Tamara Horacek (photo ci-dessus) : « C’était impressionnant de jouer dans cette salle, on est vraiment très heureuses d’avoir ce public avec nous car il nous a poussées jusqu’à la fin du match. Les Allemandes n’ont rien lâché, elles vont tout le temps au duel. Et c’était bien car nous devions gérer notre stress et rester calme. C’était un beau match pour préparer la suite. D’accord, je marque des buts, je me fais plaisir et c’est cette énergie que je veux véhiculer mais il n’y a pas que ça. On montre tout simplement qu’on est un groupe. Je n’ai aucune préférence entre la Suède et la Hongrie (adversaires potentiels). Je me dis que pour aller au bout, il faut battre tout le monde. »

Laura Glauser : «Je le répète à chaque fois, on a travaillé dur, on est passé par des moments pas faciles parfois, on bosse depuis des années mais ce n’est pas individuellement qu’on va aller chercher cette médaille d’or, c’est collectivement. Il n’y a pas une individualité qui va sauver l’équipe. C’est tout ensemble qu’on y arrivera. On a galéré en attaque mais on n’a pas amené cette galère avec nous en défense, on a été stable, solide, je me sentais carrément en sécurité derrière et on a sur switcher après. Il y avait un peu de pression, c’est un quart de finale et on sait que si on perd, il n’y a plus rien derrière. Là maintenant, on sait qu’il y a coûte que coûte, deux matches, ce sera je pense plus facile de lâcher les chevaux. Bien-sûr la demie, on va vouloir la gagner. On y croit. » 
 

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Le match

 samedi 3 août 2024

Joueurs du match

 Top Joueur
Eval : 22 | Buts : 7 | Pd : 5 | Int : 0
 Top Gardien
Eval : 7 | Arr Tot : 13 / 36 (36,1 %)

Résultats de la dernière journée

Jour.  Equ Rec  Equ Vis  Score  Stats  Date 
#13 Danemark F Suède F 30 25 10/08/2024 10:00
#13 Norvège F France F 29 21 10/08/2024 15:00

Prochaine journée

Journée  Equ Rec  Equ Vis  Date 
Aucune journée supplémentaire

Classement

Place Journée  Equipe  MJ  Vic  Nul  Déf 
1 Norvège F 6 3 3 0 0
2 France F 4 3 2 0 1
3 Danemark F 4 3 2 0 1
4 Suède F 2 3 1 0 2
5 Pays Bas F 0 1 0 0 1
6 Allemagne F 0 1 0 0 1
7 Brésil F 0 1 0 0 1
8 Hongrie F 0 1 0 0 1