Les Argentins ne se faisaient guère d’illusions. Conscients de leurs limites dans le tournoi olympique et de la difficulté de basculer en quarts de finale, leur espoir de remporter au moins un des cinq matchs s’est éloigné lorsque Diego Simonet a du les quitter. Le Montpelliérain s’est blessé au niveau des adducteurs lors de la 2ème journée face à la Hongrie et n’est plus reparu. Quand on connait son importance au sein de la sélection albiceleste, on mesure les conséquences de son absence.
Dans le camp français, peu importe le contexte. L’urgence est à un peu plus d’efficacité et à la nécessité impérieuse d’augmenter son capital confiance. Cette détermination va se confirmer dès les 1ères minutes. Avec notamment un Vincent Gérard sur ressorts et une fluidité dans la circulation. Sept parades pour le portier Istréen, autant de buts inscrits, aucun encaissé et l’obligation pour le coach sud-américain de prendre un second temps mort. A ce moment-là, tout glissait pour les Français, métronomiques en attaque et très volontaires en défense à l’image de Karl Konan. Et puis, les Argentins vont relever la tête et profiter des 1ères pertes de balle et du déchet au tir de leur adversaire. Le spectre des maladresses entrevues lors des sorties précédentes ressurgissait. Pour autant, il n’y avait aucune inquiétude puisque l’écart avec cinq arrêts supplémentaires de Vincent Gérard se stabilisait (8-15 à la pause).
Les Danois et les Hongrois avaient cartonné face à l’Argentine, les Français ne pouvaient se contenter d’un succès étriqué. Si le début du second acte sera prometteur avec une continuité parfaitement maîtrisée par Rémi Desbonnet dans les cages (13-21 à la 41ème), les intentions vont être plus brouillonnes. Moins de précision et un excès de précipitation dans le tir… un bloc moins attentif, en neuf minutes, l’attaque albiceleste dynamisée par le duo Parker-Pablo Simonet va se ressaisir. Et le 2ème gardien Juan Bar se mettre en évidence (19-22 à la 50ème). Les Sud-Américains auront le mérite de ne rien lâcher. Sans surprise, les Bleus vêtus… de rose de pied en cap, s’imposent (21-28) en ayant connu un gros temps faible qui ne les a jamais mis en péril.
Prochain adversaire, dimanche... la Hongrie. Mais attention aux Magyars ! Ils n’ont pas démérité face au Danemark puisqu’ils ne se sont inclinés que de trois longueurs (25-28). Avec pour leur entraîneur espagnol Chema Rodriguez, le choix de mettre au repos deux de ses pièces maîtresses, l’ailier buteur Bence Imre et le gardien Kristof Palasics. Il faut y voir la volonté de compter sur le dernier match face aux Tricolores pour assurer la qualification. La France n’a plus été battue par les Hongrois en match officiel, depuis l’Euro en 2008.
Groupe B – Tour Préliminaire – vendredi 2 août 2024
Paris Sud Arena
Argentine - France 21 – 28 (MT : 8-15)
Arbitres : Ivan Pavicevic & Milos Raznatovic (Monténégro)
Evolution du score : 0-2 (5) 0-7 (10) 2-8 (15) 5-11 (20) 6-13 (25) 8-15 (MT) 10-17 (35) 12-20 (40) 16-21 (45) 18-22 (50) 19-25 (55) 21-28 (FIN)
La réaction de Vincent Gérard : "Si on va en quart de finale, si on gagne ce huitième de finale (contre la Hongrie), on ne rencontrera pas une équipe qui sort en pleine bourre. Puisqu’elle aura forcément au moins perdu une rencontre et une rencontre importante. À partir de maintenant, une nouvelle compétition commence, une compétition à élimination directe. La dernière fois qu’on avait joué un huitième de finale, c’était à Lille et c’était contre l’Islande (Mondial 2017). On savait qu’il y aurait des moments qui allaient être difficiles. On ne devient pas champion olympique en gagnant toutes ces rencontres. Même à Tokyo, quand ça s’est très bien passé pour nous, il y a eu des moments de doute. On y est, on savait que ça allait être dur. Quand c’est dur, soit on se resserre, soit on s’écarte. On a choisi tous ensemble parce qu’on est préparés à ça, de se resserrer, de garder tout le monde ensemble pour aller chercher."