Les Norvégiens ne sont pas les 1ers venus sur la planète handball et dès qu’ils peuvent inscrire la France à leur tableau de chasse, ils ne s’en privent pas. Surtout que cette équipe-là, est en plein doute. Et les 48h qui se sont écoulées depuis la sévère défaite face au Danemark n’ont pas permis de trouver les bons ajustements. Il y a eu certes par moments et alors que la situation devenait critique, des réactions sporadiques mais cela n’a pas été suffisant pour retrouver la confiance et enfin marquer les esprits. La compétition olympique commence bien mal pour les Bleus de Guillaume Gille. Les visages ne sont plus rayonnants, les yeux moins pétillants, l’engouement moins présent qu’il y a cinq mois lorsqu’en Allemagne, ils ont remporté l’Euro.
Comme si en cinq mois, l’assurance avait cédé le pas à la fébrilité. Incompréhensible.
Après un round d’observation où aucun des deux camps ne va rien montrer, la Norvège va profiter du manque d’implication et de justesse des attaquants tricolores bien stoppés par Saeveras. Le portier de Leipzig sera la pierre angulaire du travail de démolition. Les mauvais choix mais surtout l’obstination des arrières français à porter le ballon et à ne pas écarter suffisamment sur les ailes vont donner aux Norvégiens (et notamment à Tobias Groendahl) l’occasion de prendre leurs aises et perforer sans trop rencontrer de résistance la 6-0 adverse. Cette apathie va pousser Guillaume Gille à rapidement poser son 1er temps mort alors que le déficit commençait à se creuser (2-6 à la 13è). Les actes auront du mal à suivre les paroles. Car même en injectant du sang neuf (Richardson au relais de Remili, Prandi à celui de Niko), la tendance ne va pas évoluer. Pire même, elle va s’aggraver puisque dix minutes plus tard, le technicien français rappellera à nouveau ses joueurs. IL fallait un élément déclencheur. Un joueur qui tire ses partenaires vers le haut. Peu avant la pause, Dika Mem va se montrer moins discret qu’il ne l’avait été et va trouver des failles dans le bloc nordique. Pour autant, Sagosen et les siens vont regagner leur vestiaire avec une avance encore conséquente (11-16).
Dès la reprise, lorsque les Tricolores vont enfin changer leur système de défense, montrer un peu plus d’agressivité, d’entraide et de volonté, harceler leurs vis-à-vis, l’écart va enfin se réduire. Vincent Gérard était aux aguets et Dika Mem en pleine confiance. Et un, et deux, et trois, et quatre à zéro. Le gaucher de Barcelone va prendre à son compte cette séquence rébellion en tout début de second acte. Sauf que derrière, la Norvège ne va rien lâcher, à raison puisque le doute va revenir dans le camp tricolore. Nedim Remili en souffrance, souvent à contretemps, dépourvu de puissance et de précision dans ses intentions depuis le début du tournoi, va enfin trouver la lumière. Un 1er but au bout de 41 minutes. Le demi-centre ne manque pas de courage mais il ne va jamais trouver la clé pour véritablement peser. Deux pénalties de Descat et Richardson repoussés par Saeveras, des balles lâchées précipitamment, des maladresses, des poteaux qui deviennent de faux amis, Blonz qui n’en finit pas de transformer ses 7 mètres (4/4 dans cet exercice, 7/7 sur l'ensemble), Simen Lyse le dernier entrant en réussite (5/8 en 18'), les Bleus ne vont pas inverser la tendance et vont concéder un second revers en deux jours en phase de groupe. Cela ne leur était jamais arrivé depuis leur 1ère participation à des Jeux en 1992 à Barcelone !
Pas le temps de trop gamberger. Mercredi, l'Egypte sera un obstacle à ne pas négliger. 4ème au pied du podium olympique à Tokyo, les champions d'Afrique évolueront sans pression. Tout le contraire des Français.«J’ai envie de rester positif et de penser à me reposer, plutôt que de penser au prochain match parce qu’il n’y a rien encore de joué, calme Dika Mem. L’équipe de France est déjà passée par là. Le plus important ce sont les quarts de finale, c’est le premier objectif. Donc que l’on passe premiers ou quatrièmes, le plus important c’est de passer. Pendant la préparation, on a eu des petits pépins. Du coup, peut-être que les connexions ne sont pas bonnes, je n’en sais rien. En tout cas, on va le trouver ensemble et on va rester positif. Et on va arrêter de paniquer. ». Quand on voit l'engouement qui règne à Paris autour des équipes de France, quel que soit le sport, on a envie que l'esprit bleu revienne dans l'environnement des handballeurs.
Groupe B – Tour Préliminaire – lundi 29 juillet 2024
Paris Sud Arena
France - Norvège 22 – 27 (MT : 11-16)
Arbitres : Ignacio Garcia & Andreu Marin Lorente (Espagne)
Evolution du score : 1-1 (5) 2-4 (10) 3-7 (15) 6-10 (20) 8-14 (25) 11-16 (MT) 13-16 (35) 15-20 (40) 16-20 (45) 19-24 (50) 20-25 (55) 22-27 (FIN)
La réaction de Ludovic Fabregas : « C’est vrai qu’on perd deux matchs d’affilée, ce n’est pas quelque chose qui nous est souvent arrivé. A nous de nous remettre en question, de bien analyser tout ça. C’est important de gagner le prochain match, sinon on va se mettre vraiment dans une situation très difficile. L’Egypte n’est pas le meilleur adversaire pour se rassurer. Quand on est aux Jeux, tous les matchs sont difficiles. L’attente est grande, d’autant plus à la maison. Il faut qu’on lâche les chevaux. Aujourd’hui, on n’a pas montré notre niveau. Il va falloir qu’on retrouve vite nos automatismes, parce que sinon on va se mettre vraiment dans une situation délicate. Il faut rester positif, il ya encore trois matchs de poule. C’est important de les gagner, mais à nous d’y aller étape par étape. Pensons juste à l’Égypte, après on verra pour la suite. »
Après deux journées de compét', la France est avant-dernière de son groupe. Sixième avec un zéro pointé comme les Argentins (qui ont une moins bonne différence de buts / -15 contre -13). Dans le groupe B, ses deux 1ers adversaires, le Danemark et la Norvège sont respectivement 1er et 2ème avec 4 pts (un but d'écart au G.A). Mercredi, les Bleus affrontent l'Egypte (actuellement 4ème), vendredi, l'Argentine (6ème) et dimanche, la Hongrie (3ème).
Dans le groupe A, l'Allemagne est la seule équipe à avoir remporté ses deux rencontres. La Suède, l'Espagne, la Croatie 'et la Slovénie suivent dans cet ordre avec 2 points. Le Japon ferme la marche en n'ayant gagné aucun match.
Rappel de la formule des quarts/
Le 1er du Gr.A contre le 4è du Gr.B
Le 3ème du Gr.B contre le 2ème du Gr.A
Le 3ème du Gr.A contre le 2ème du Gr.B
Le 1er du Gr.B contre le 4ème du Gr.A