La passion monte Porte de Versailles. L'effet Marchand-PFP-septistes, sans doute. La tension aussi. Il y a parfois eu de l'électricité dans l'air entre Néerlandaises et Françaises, des duels rugueux qui ont fait mordre la poussière à Nze Minko, Bouktit et Nocandy. Une déclinaison parmi d'autres de cette fièvre du dimanche soir qui a embrassé l'Arena temporaire du XVème, à l'acoustique de stade de foot. Ce n'est pas encore le stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq, mais l'équipe de France est comme engagée sur l'A1. En battant pour la quatrième fois les Pays-Bas en quatre oppositions aux JO, plus que contre tout autre adversaire en un quart de siècle, la sélection d'Olivier Krumbholz n'est plus très loin d'assurer sa présence en deuxième semaine, sur le terrain du LOSC. Ce sera chose faite en cas de résultat positif face au Brésil, mardi (19 h).
En attendant, la voici seule leader du groupe B, telle la Suède dans l'autre subdivision. Et pour le coup, le résultat (32-28) importe autant que la manière. Car les championnes olympiques 2021 avaient laissé une première impression mitigée contre la Hongrie (31-28). Trois jours plus tard, l'entame a été tonique. Et les joueuses en retrait et/ou en difficulté se sont illustrées derechef : ouverture du score et du show Chloé Valentini (10/12), prise d'intervalle de Laura Flippes pour suivre. Les Bleues ont continué à mettre de l'impact, de la conviction dans leur jeu, quitte à laisser les Néerlandaises se rapprocher. Et à passer devant, par l'incontournable Lois Abbingh (6/11) et la nouvelle génération incarnée par l'arrière droit Housheer (future équipière de Sako et Nze Minko à Györ) et la pivot Hoggerty (6-8, 15ème).
Revenues sur courant alternatif, les Françaises ont laissé passer leur temps faible sans s'affoler, ni bouleverser leurs plans. Les rotations habituelles ont suivi leur cours, en n'oubliant aucun poste. Alors que chez les Orange, Per Johansson était plus enclin à changer sa gardienne (Duijndam pour Ten Holte, 27ème) qu'à sortir l'une ou l'autre titulaire. Quand bien même les remplaçantes se nomment Dulfer ou Van der Heijden...
Bien sûr, les qualités d'artilleuse de Malestein (7/12) ou d'Abbingh ne sont pas à remettre en cause. L'ancienne Parisienne a d'ailleurs fixé le score à 17-14 à la mi-temps, sur un jet franc de niveau 7 sur l'échelle de Prandi, en tirant au-dessus du mur bleu. L'ailière gauche Bo Van Wetering, autre recrue du champion d'Europe des clubs pour la saison prochaine, a également donné quelques sueurs froides au pays hôte (4/5). Sans réussir à le déstabiliser, tant il disposait d'un éventail complet de solutions à même de maintenir son avance dans une fourchette de deux à quatre dents. Ici, Alicia Toublanc s'invite sans prévenir en seconde pivot. Là, un tir en suspension supersonique d'Orlane Kanor. Encore là, un tour de passe-passe estampillé Nze Minko...
Si, en d'autres circonstances, la force défensive est à mettre en exergue, c'est offensivement que l'équipe de France a le plus convaincu, séduit, avec une efficacité culminant à 76 %. Elle a fait du 100 % en contre-attaque, le domaine d'excellence de Valentini. Autre satisfaction : par rapport à la Hongrie, la quantité de balles perdues est en nette diminution, de 20 à 12. Mais comme, pour compenser certaines imprécisions, un repli défensif d'Horacek ou une parade de Sako (10 en seconde période) étaient au rendez-vous, il n'y avait rien à craindre côté bleu. Sauf, peut-être, fredonner encore et encore l'intégrale de Joe Dassin en tribune...
Arena Paris Sud. Groupe B
FRANCE – PAYS-BAS : 32-28
(17-14)
5748 spectateurs. Arbitres : MM. Lah et Sok (SLV).
Evolution du score : 4-2 (5') ; 5-5 (10') ; 6-8 (15') ; 9-9 (20') ; 13-12 (25') ; 19-16 (35') ; 22-19 (40') ; 26-22 (45') ; 27-23 (50') ; 30-26 (55')
Les Réactions dan le camp tricolore
Olivier Krumbholz : "Ce soir, on a perdu mois de ballons stupidement, notamment en phase offensive. Nous avons joué un peu plus sûrs, on a quand même mis de buts en offensive, mais en apportant plus de sécurité. En attaque, on a fait un bon match, on a été gêné par cette équipe, parce que c’est une équipe qui joue bien. C’est une très bonne équipe du contexte international. Il leur manque un tout petit quelque chose pour faire des grandes médailles. Elles restent, à mon avis, candidates au titre. En deuxième mi-temps, Hatadou Sako nous a beaucoup apporté, évidemment, parce qu’elle a sorti énormément de balles. Elle nous a permis de garder la maîtrise du score, mais ça a été un match intense, difficile. C’était un beau match de handball féminin. D’ailleurs, les gens ne s’y sont pas trompés, ils étaient contents. Je savais en prenant cette poule qu’a priori, l’équipe la plus difficile à battre serait les Pays-Bas. Mais cela reste à vérifier, parce que le Brésil marche bien aussi."
Chloé Valentini : "Nous devions plus nous appliquer en défense et monter les ballons. Mettre des buts faciles en contre-attaque, cela plombe l’adversaire, c’est ce que nous avons fait ce soir. La victoire est là, c’est le plus important. Après la Hongrie, je me suis beaucoup remise en question. Pendant ces trois jours, j’ai essayé de trouver le juste milieu. J’avais juste envie de bien faire, envie de profiter car cela fait des années que je travaille pour être ici. C’est ce que j’ai fait ce soir et je suis très contente."