Le Portugal est la seule équipe à avoir fait chuter l'Espagne pendant cet Euro en Slovénie. Mais c'était mardi dernier, lors de la 2ème journée dans le tour principal. Cinq jours plus tard, pour des retrouvailles au sommet, les Espagnols n'avaient pas l'intention de subir le même sort. Leur adversaire n'a fait illusion que dans les dix premières minutes. Après une entame complètement ratée, les Portugais ont résisté mais n'ont jamais été en mesure de passer devant. Et le rouleau compresseur de la "Rojita" a produit ses effets. Méthodiquement, avec insolence et sans partage. Un écart suffisant pour affoler ce qu'il y avait en face. Tous les rouages étaient parfaitement huilés. Du gardien Alvaro Perez Mendez à Petar Cikusa, plus inspiré (et de quelle façon !) dans le rôle de passeur décisif que buteur, tâche plutôt dévolue au métronomique Ferran Castillo. Le demi-centre de Granollers est le couteau suisse, le Monsieur 100% de l'équipe. 5 réalisations dans le 1er acte, six dans le second. Il faut également apprécier son implication défensive. Et quand ce n'est pas lui qui est à la manoeuvre comme avant la pause, Victor Romero ou Alberto Delgado ne sont pas loin. Sept longueurs d'écart (13-20) au terme de ces trente 1ères minutes, l'Espagne n'avait-elle pas tué tout suspens ?
L'impression ne fera que se confirmer. Complètement dépassé par le tsunami espagnol, le coach portugais va tenter de changer ses plans. En étageant notamment en 3-3 sa défense. En vain, puisque l'écart ne va cesser d'augmenter pour atteindre au plus fort, neuf longueurs à la 45ème. Les Lusitaniens avaient perdu trop de ballons pour pouvoir inquiéter leur adversaire. Le plus de L'Espagne ? Une diversité des combinaisons mais surtout un danger qui peut venir de partout. En face, seul Miguel Oliveira, l'arrière du FC Porto était bien trop seul pour supporter le poids de l'attaque (malgré 11 réalisations). L'Espagne était tellement sûre de son coup, tellement confiante dans ses capacités, qu'elle va relâcher la pression et surtout pécher dans la justesse et la précision. Les Portugais vont en profiter et l'addition sera moins salée (31-35).
Avec cette génération 2004-2005, l'Espagne domine planétairement la catégorie et ce, depuis deux ans. L'été prochain, il y a le Mondial en Pologne et la pancarte de favori sera dans les mêmes dos. Des joueurs ont déjà une dimension internationale. Petar Cikusa (élu MVP de l'Euro) a plus qu'un pied chez les "A". Barcelone ne s'est pas trompé en prolongeant son contrat jusqu'en 2027. Tout comme celui de son jumeau de gaucher, Djordje qui sera prêté une saison à Montpellier (il était présent en début de compétition mais s'est blessé à une jambe). Prolongation jusqu'en 2027 également pour Ian Barrufet. Barré chez les Catalans champions d'Espagne et vainqueurs de la dernière Ligue des Champions par Hampus Wanne et Aitor Arino, l'ailier gauche ira titiller les plus grands en Bundesliga à Melsungen dans les prochaines semaines. Les Victor Romero, Xavier Gonzalez et autre Ferran Castillo pourraient leur emboiter le pas et obtenir la même reconnaissance à un niveau plus élevé.
Evolution du score pendant la Finale (Portugal-Espagne) 3-4 (5) 5-5 (10) 7-8 (15) 9-14 (20) 12-15 (25) 13-20 (MT) 16-23 (35) 20-26 (40) 21-30 (45) 24-30 (50) 27-32 (55) 31-35 (FIN)
les joueurs les plus en vue: Portugal / Miguel Oliveira (11/15) Filipe Monteiro (4/5) Espagne / Ferran Castillo (11/11) Petar Cikusa (6/11) Victor Romero (5/9) Xavier Gonzalez (4/6 dt 2/3 à 7m)
Classement de cet Euro (les 15 sont qualifiés pour le Mondial, l'an prochain en Pologne)
1- Espagne 2- Portugal 3- Danemark 4- Allemagne 5- Suède 6- Autriche 7- Islande 8- Norvège 9- Macédoine du N. 10- France 11- Croatie 12- Hongrie 13- Serbie 14- Pologne 15- Slovénie