Faire plaisir à des nations émergentes et leur permettre de participer à un Euro peut paraître louable mais sortir de nouvelles règles qui ne qualifient que le 1er de chacun des six groupes et les deux meilleurs 2èmes semble un peu trop restrictif.  Depuis le début de la compétition, la disparité entre chaque poule est évidente. Dans le groupe C, la France a affronté l'Espagne, un adversaire hors norme qui survole la catégorie d'âge et a connu les pires difficultés, pour s'imposer face aux deux autres. Jeudi et ce samedi, les Tricolores se sont imposés face aux Iles Féroé et à la Suisse, grâce à une meilleure gestion du money-time. Ils terminent logiquement 2èmes et sont à leur niveau. Surtout après leur piètre prestation il y a deux ans au Monténégro (14èmes de l'Euro U18) et leur non qualification au Mondial U19. Ils pouvaient encore espérer terminer meilleurs 2èmes mais avec un déficit de 3 buts avant l'ultime confrontation face aux Helvètes alors que par exemple, dans le groupe B, le Portugal et l'Allemagne avaient tiré profit de la situation, en soignant leur goal-average à respectivement 22 et 20 unités, le handicap à remonter était trop important pour les joueurs de Yohann Delattre. 

Et pourtant, ils s'étaient mis à y croire. La Suisse qui avait perdu ses deux 1ères rencontres, n'avaient plus rien à espérer. C'est totalement à l'envers que les Français ont débuté la rencontre. Incapables de prendre le jeu à leur compte, à maîtriser le tempo, à soigner la finition. Il faudra attendre la 5ème minute pour voir Michal Baran ouvrir le compteur. Les Tricolores vont aussi payer cash leurs approximations. Inquiétant d'autant que le Suisse commettait elle aussi des fautes mais exploitait un peu mieux les ballons qu'elle pouvait gratter. Contraste entre les deux formations sur le poste de gardien. Là où le Bernois Mathieu Saravalli va se montrer autoritaire, Niels Martin-Cussat ne sera jamais inspiré. Lorsqu'il quittera son périmètre pour laisser la place à Stanis Soullier, la stat n'était pas en faveur du Montpélliérain. Aucune parade. Vingt minutes avaient défilé et les Bleuets couraient déjà après le score (déficit de trois buts). Ils avaient commis trop de fautes directes en défense et n'avaient pas suffisamment exploité les trop nombreuses fautes helvètes. Et pourtant, Michal Baran très actif sur les deux extrémités de la base arrière et le métronomique Pierre Alexis Favril (photo de tête) à 7 mètres, vont leur permettre de garder le contact. Le 1er arrêt de Soullier interviendra un peu plus de 4 minutes après son apparition. Sur la même action, le portier parisien aura l'opportunité de marquer depuis sa ligne. Il y avait du mieux dans la gestion malgré un écart persistant qui sera réduit juste avant la pause (15-16). Cette impression d'un vent meilleur va se concrétiser au retour des vestiaires. Les Français avaient couru après le score durant trente minutes, ils vont trouver un certain équilibre et contester l'avance de la Suisse. Ils vont finir par égaliser et trouver enfin la faille pour basculer en tête. Stanis Soullier était plus à l'aise dans son périmètre, Kylian Prat aussi précieux en attaque que sur le repli défensif, Reyhan Zuzo plus inspiré dans ses intentions. Malgré un fléchissement, les Helvètes vont s'accrocher et maintenir le suspense jusqu'à l'entame du money-time. Comme face aux Féroé, les Bleuets vont maintenir la cadence jusqu'au bout (35-32) Ils auraient sans doute espéré mieux dans cette épreuve. Ils devront désormais se concentrer pour la suite car le classement revêt une importance capitale. S'ils veulent se qualifier pour le Mondial 2025 qui aura lieu l'été prochain, ils doivent bien gérer le tour intermédiaire. 

Arbitres : Svavar Petursson & Sigurdur Thrastarson (Islande)