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Le MHB intensifie sa féminisation

France

dimanche 7 juillet 2024 - © Yves Michel

 4 min 14 de lecture

Cela bouge positivement dans le hand féminin d'Occitanie. Si l'USAM Nîmes n'a pas hésité il y a deux saisons, à créer une équipe séniors, récompensée dès septembre prochain par une accession en N1, son voisin du Montpellier Handball s'engage dans la même voie. En officialisant son mariage avec la structure féminine du HBF3M. A très court terme pour les deux clubs, l'objectif est de rejoindre la D2F et si affinités, dans quelques années, l'élite du hand féminin.

La démarche est raisonnée et sans équivoque. Fort de son expérience chez les hommes, le Montpellier HB a officialisé son mariage avec le HBF3M, entente fondée en 2015 autour des clubs du MUC, de Jacou-Clapiers et de Frontignan Thau HB, consacrée au développement du hand féminin de haut niveau. Pendant neuf saisons, la structure a évolué et franchi tous les obstacles possibles. Au terme de la saison écoulée, son équipe 1 s’est classée 3ème de sa poule en N1. « Avec le plus petit budget du championnat (103 000 euros), martèle Céline Allègre, sa présidente. On a véritablement atteint notre plafond de verre. Au bout d’un moment, il faut convenir qu’on ne peut pas aller plus loin. Depuis qu’on existe, on a démontré notre savoir-faire et qu’on pouvait obtenir des résultats (les U17 ont été sacrées championnes de France en 2023). La société évolue et l’opportunité de se rapprocher du plus grand club de France est arrivée au bon moment. » Six à sept mois de concertation ont été nécessaires pour finaliser la jonction. Les collectivités locales ont été sondées pour s’assurer du financement du projet. Le Montpellier Handball n'a pas hésité à sauter le pas. Il y a trois ans, le double vainqueur de la Ligue des Champions avait déjà attiré quelques féminines, chez les moins de 7 et 9 ans. « En toute humilité, avec l’idée de ne pas être hégémonique, précise Vincent Hugonnet, président de l’Association MHB. Vis-à-vis des autres clubs de la Métropole, on a privilégié la création de nouvelles licences. Chaque génération a grandi et à la prochaine rentrée, on aura des U17. » Et toutes ces jeunes filles rejointes par celles du HBF3M intègreront la MHB Academy. L’effectif de l’incubateur du club héraultais sera parfaitement mixte et passera de 65 à 130 éléments. « Cela va nous offrir une autre dimension tant sur l’aspect formation et encadrement que financier, reconnait Céline Allègre. » Avec 450 000 euros, le budget est à l’image des ambitions de la toute nouvelle section féminine du MHB. 

Principal objectif ? Atteindre pour l’équipe 1, la D2F d’ici 2026. « Après l’Academy, c’est en effet, l’étape suivante mais le plus important sera d’y rester, insiste Vincent HugonnetSi c’est plus tôt, on aura la capacité financière de suivre. Les joueuses ont une envie phénoménale d’aller aussi haut que possible, on est là pour les accompagner mais cela se fera en bon père de famille. » Au MHB, pas question de brûler les étapes et dans l’immédiat de lorgner sur l’élite et la D1. « L’accès au professionnalisme n’est pas exclu mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Surtout lorsqu’on connait la fragilité du modèle économique du hand féminin. » L’Occitanie (dont la ligue vient de changer de dirigeants) est un vivier de jeunes talents, autant faut-il leur donner les moyens de s’exprimer au plus haut niveau. Montpellier l’a compris, Nîmes également. Le voisin gardois est un pionnier en la matière. En 2016, suite au dépôt de bilan du HBC Nîmes, l’USAM a créé une section féminine dédiée aux jeunes, de l’école de handball aux U18. Et il y a deux ans, avec la fusion des filles du CS Marguerittes, le club du président Tebib a basculé sur un projet encore plus séduisant et surtout, cet été, sur un budget conséquent de plus de 500 000 euros. En septembre, partie de N3 en 2022, l’équipe 1 défendra ses chances en N1 (dans la poule du MHB). « C’est une bonne chose que Nîmes ait une démarche similaire, valide Vincent Hugonnet. Notre volonté commune est de récupérer des filles qui sont sur le territoire notamment celles qui ont effectué leur apprentissage dans nos pôles respectifs (Toulouse et Nîmes). Pour nous, l’Academy sera l’outil central et je n’hésite pas à affirmer qu’elle sera par son caractère mixte dans le handball, la 1ère d’Europe. » Voilà plus de huit ans que le handball féminin occitan est orphelin d’un représentant parmi l’élite. Avec les projets montpelliérains et nîmois, la situation pourrait changer.  

L'état des lieux en Ligue Occitanie: 

Trois clubs parmi l'élite masculine: Montpellier HB (3ème de Starligue la saison passée), Fenix Toulouse (4ème), USAM Nîmes (7ème)
Un club en Division 2 féminine: Bouillargues (9ème). En terminant 13ème et à la dernière place, Toulouse Féminin HB retrouve la N1
Deux clubs en N1 masculine: USAM 2 (4ème de sa poule) MHB 2 (5ème). En terminant 11ème et avant-dernière, la réserve du Fénix Toulouse est reléguée en N2
En N1 féminine:  HBF3Montpellier (3ème de sa poule), HBC Thuir (6ème), Bruguières Occitan Club 31 (10ème de sa poule) reléguée en N2, accession pour NîM'arguerittes (1ère de sa poule en N2)

Le MHB intensifie sa féminisation  

France

dimanche 7 juillet 2024 - © Yves Michel

 4 min 14 de lecture

Cela bouge positivement dans le hand féminin d'Occitanie. Si l'USAM Nîmes n'a pas hésité il y a deux saisons, à créer une équipe séniors, récompensée dès septembre prochain par une accession en N1, son voisin du Montpellier Handball s'engage dans la même voie. En officialisant son mariage avec la structure féminine du HBF3M. A très court terme pour les deux clubs, l'objectif est de rejoindre la D2F et si affinités, dans quelques années, l'élite du hand féminin.

La démarche est raisonnée et sans équivoque. Fort de son expérience chez les hommes, le Montpellier HB a officialisé son mariage avec le HBF3M, entente fondée en 2015 autour des clubs du MUC, de Jacou-Clapiers et de Frontignan Thau HB, consacrée au développement du hand féminin de haut niveau. Pendant neuf saisons, la structure a évolué et franchi tous les obstacles possibles. Au terme de la saison écoulée, son équipe 1 s’est classée 3ème de sa poule en N1. « Avec le plus petit budget du championnat (103 000 euros), martèle Céline Allègre, sa présidente. On a véritablement atteint notre plafond de verre. Au bout d’un moment, il faut convenir qu’on ne peut pas aller plus loin. Depuis qu’on existe, on a démontré notre savoir-faire et qu’on pouvait obtenir des résultats (les U17 ont été sacrées championnes de France en 2023). La société évolue et l’opportunité de se rapprocher du plus grand club de France est arrivée au bon moment. » Six à sept mois de concertation ont été nécessaires pour finaliser la jonction. Les collectivités locales ont été sondées pour s’assurer du financement du projet. Le Montpellier Handball n'a pas hésité à sauter le pas. Il y a trois ans, le double vainqueur de la Ligue des Champions avait déjà attiré quelques féminines, chez les moins de 7 et 9 ans. « En toute humilité, avec l’idée de ne pas être hégémonique, précise Vincent Hugonnet, président de l’Association MHB. Vis-à-vis des autres clubs de la Métropole, on a privilégié la création de nouvelles licences. Chaque génération a grandi et à la prochaine rentrée, on aura des U17. » Et toutes ces jeunes filles rejointes par celles du HBF3M intègreront la MHB Academy. L’effectif de l’incubateur du club héraultais sera parfaitement mixte et passera de 65 à 130 éléments. « Cela va nous offrir une autre dimension tant sur l’aspect formation et encadrement que financier, reconnait Céline Allègre. » Avec 450 000 euros, le budget est à l’image des ambitions de la toute nouvelle section féminine du MHB. 

Principal objectif ? Atteindre pour l’équipe 1, la D2F d’ici 2026. « Après l’Academy, c’est en effet, l’étape suivante mais le plus important sera d’y rester, insiste Vincent HugonnetSi c’est plus tôt, on aura la capacité financière de suivre. Les joueuses ont une envie phénoménale d’aller aussi haut que possible, on est là pour les accompagner mais cela se fera en bon père de famille. » Au MHB, pas question de brûler les étapes et dans l’immédiat de lorgner sur l’élite et la D1. « L’accès au professionnalisme n’est pas exclu mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Surtout lorsqu’on connait la fragilité du modèle économique du hand féminin. » L’Occitanie (dont la ligue vient de changer de dirigeants) est un vivier de jeunes talents, autant faut-il leur donner les moyens de s’exprimer au plus haut niveau. Montpellier l’a compris, Nîmes également. Le voisin gardois est un pionnier en la matière. En 2016, suite au dépôt de bilan du HBC Nîmes, l’USAM a créé une section féminine dédiée aux jeunes, de l’école de handball aux U18. Et il y a deux ans, avec la fusion des filles du CS Marguerittes, le club du président Tebib a basculé sur un projet encore plus séduisant et surtout, cet été, sur un budget conséquent de plus de 500 000 euros. En septembre, partie de N3 en 2022, l’équipe 1 défendra ses chances en N1 (dans la poule du MHB). « C’est une bonne chose que Nîmes ait une démarche similaire, valide Vincent Hugonnet. Notre volonté commune est de récupérer des filles qui sont sur le territoire notamment celles qui ont effectué leur apprentissage dans nos pôles respectifs (Toulouse et Nîmes). Pour nous, l’Academy sera l’outil central et je n’hésite pas à affirmer qu’elle sera par son caractère mixte dans le handball, la 1ère d’Europe. » Voilà plus de huit ans que le handball féminin occitan est orphelin d’un représentant parmi l’élite. Avec les projets montpelliérains et nîmois, la situation pourrait changer.  

L'état des lieux en Ligue Occitanie: 

Trois clubs parmi l'élite masculine: Montpellier HB (3ème de Starligue la saison passée), Fenix Toulouse (4ème), USAM Nîmes (7ème)
Un club en Division 2 féminine: Bouillargues (9ème). En terminant 13ème et à la dernière place, Toulouse Féminin HB retrouve la N1
Deux clubs en N1 masculine: USAM 2 (4ème de sa poule) MHB 2 (5ème). En terminant 11ème et avant-dernière, la réserve du Fénix Toulouse est reléguée en N2
En N1 féminine:  HBF3Montpellier (3ème de sa poule), HBC Thuir (6ème), Bruguières Occitan Club 31 (10ème de sa poule) reléguée en N2, accession pour NîM'arguerittes (1ère de sa poule en N2)