"Alea jacta est". S'il n'y avait pas de titre à décerner dimanche, le match programmé à 15h15 n'aurait aucun intérêt. Le piment de ces finalités de Proligue était avant tout de connaître qui accompagnera à l'étage supérieur, Tremblay, lauréat de la phase régulière. Et cette demi-finale entre Istres et Sélestat, n'a pas déçu. Quant à son scénario et son intensité. Une vraie confrontation de coupe ! Chacune des deux équipes s'est illustrée sur une période mais au final, c'est celle qui s'est montrée la plus lucide, la plus aguerrie sans doute qui a fait la différence. Grâce à sa puissance défensive avec un imposant secteur central et son organisation offensive, Istres a survolé le 1er acte. Mais les Provençaux n'auraient pas atteint un tel niveau sans la prestation d'un certain Vincent Gérard. Quelle inspiration et quelle opportunité a eu le président Benjamin Gonzalez en février dernier en récupérant le gardien international délaissé par Kiel ! Depuis 4 mois, celui qui pourrait disputer fin juillet, ses 3èmes Jeux Olympiques a été l'élément moteur du groupe de Gilles Derot. Il l'a encore démontré ce samedi. Méthodiquement, il a assis son autorité. Passé le 1er quart d'heure, il comptabilisait déjà six arrêts et Istres, trois longueurs d'avance. Pour autant, en face, l'à-propos de Thomas, la vélocité d'Egermann et la justesse de Vinatier permettaient à Sélestat de rester au contact. Istres va payer cher ses fautes, exclusions et pertes de balle (12-11 à la 25è). Mais dans ces cinq dernières minutes avant la pause, Vincent Gérard va remettre de l'ordre dans la maison, entraînant tout une équipe dans son sillage (17-14).
A la reprise, les Alsaciens qui avaient désormais quatre longueurs à remonter, vont refaire surface. Le collectif istréen va se liquéfier, son jeu était décousu à l'image de Schröder impeccable dans les 30 premières minutes et qui là, n'arrivait plus à peser. Les arrêts de l'Islandais Gudjonsson étaient une bonne base de lancement, Quentin Eymann et l'indispensable Tom Vinatier étaient à la conclusion. En moins de cinq minutes, l'écart s'était considérablement réduit. La balle d'égalisation ? Les Alsaciens vont longtemps la tenir dans leur main sans pouvoir concrétiser. La faute à qui ? A Vincent Gérard, pardi ! Echéance tout simplement retardée, Sélestat va enfin rattraper son adversaire et même le dépasser. L'atmosphère va devenir pesante, les deux équipes au bord de la rupture, se répondant du tac au tac. Jusqu'au money-time. lorsque Arteaga (7 réalisations au total) va mettre le feu (26-25). Marco Mengon, travailleur de l'ombre va entretenir l'espoir avant que Kötters redonnent l'avantage aux Istréens. A 7 contre 6, Sélestat va jeter toutes ses forces dans le combat. Le tir du jeune Hugo Van Ee va s'écraser sur un des montants de Vincent Gérard. L'espoir d'une égalisation venait de s'envoler. Le but de Gensoulen sur la contre-attaque sera anecdotique (28-26).
Un an après avoir galvaudé son parcours parmi l'élite, Istres s'offre le droit de remonter. Pour Sélestat, il faudra encore patienter.
Réaction très émue de Vincent Gérard au micro de BeInSports: "Je suis très heureux, bien-sûr, d'avoir participer à la montée, d'avoir pu faire des arrêts ce soir... J'ai vécu des moments pas cool et je remercie tout le club d'Istres de m'avoir aidé et parfois porté à bout de bras. Ils ont tout mis en place pour que je sois performant, que je me sente bien et j'ai essayé de leur rendre. Avec un objectif... celui de ma saison et tout ce que j'ai vécu, les moments durs, où j'avais mal, c'est pour l'atteindre. Ce n'est pas encore le cas mais je travaille fort pour ça. C'est dans un coin de ma tête en permanence."
Demi-finale de Proligue - au CSI de Sélestat, samedi 1er juin 2024
Istres Provence HB - Sélestat Alsace HB 28-26 (MT: 17-14)
Arbitres: Karim & Raouf Gasmi
Evolution du score: 2-2 (5) 5-3 (10) 7-5 (15) 10-7 (20) 12-11 (25) 17-14 (MT) 19-18 (35) 19-19 (40) 20-21 (45) 23-24 (50) 25-25 (55) 28-26 (FIN)
Les stats...
Demi-finale de Proligue - au CSI de Sélestat, samedi 1er juin 2024
Tremblay en F. HB - Frontignan Thau HB 37-29 (MT: 17-15)
Arbitres: Ahmed Belabbes & Lahouari Rahim
Evolution du score: 2-4 (5) 6-6 (10) 10-8 (15) 11-10 (20) 15-13 (25) 17-15 (MT) 21-17 (35) 25-18 (40) 28-22 (45) 31-24 (50) 35-25 (55) 37-29 (FIN)
Les stats...
Tremblay a véritablement déroulé en seconde période. La hiérarchie a été respectée et la mainmise des Franciliens sur la phase régulière n'a fait que se concrétiser lors de cette demi-finale. Ceux qui imaginaient une surprise de la part de Frontignan, y ont peut-être cru dans le 1er acte. Tant Frontignan, invité inattendu de ce Final Four après être allé chercher sa qualif à Pontault-Combault n'a rien lâché... ou presque. Après une entame rythmée, poussant leur adversaire à la faute, les Héraultais ont commis trop d'erreurs d'appréciation et ont souvent péché par excès de précipitation. Tremblay n'a pris l'avantage qu'après 12 minutes (8-7). La profondeur de banc, les impacts physiques, un peu plus de justesse ont fait la différence. De part et d'autre, les gardiens (Mesnard pour Frontignan et Dumoulin en face) étaient au rendez-vous. Et malgré la perte de Matteo Fadhuile, préservé après une glissade et une torsion de cheville, Tremblay qui finissait mieux ses actions, était devant. De peu mais c'était suffisant. Pour ne rien arranger, les Frontignanais vont devoir se passer de leur pivot Adria Leon-Morales. Une grossière faute sur Garaudet va inciter la paire arbitrale à envoyer l'Espagnol définitivement dans les tribunes. Coup dur pour son équipe tant son activité allait manquer en attaque comme en défense. Deux longueurs d'avance à la pause, une bonne gestion des ballons récupérés, Tremblay avait commencé à tisser sa toile. Le retour des vestiaires ne sera que la concrétisation de ce déséquilibre existant entre les deux formations. L'ailier droit Josip Bozic-Pavletic (meilleur réalisateur du match avec 8 buts - notre photo) et les siens vont réaliser un cavalier seul. Jamais ils ne seront inquiétés. Apres un 8-3 en dix minutes, la cause était entendue. L'écart va même atteindre 11 unités au plus fort de cette période (35-24 à la 54è). Grâce à trois parades consécutives de Kévin Mesnard et alors que tout le banc tremblaysien participait à la fête, les Héraultais vont réduire leur handicap. Mais il était top tard (37-29). Le favori de la saison et de ces finalités est pile poil au rendez-vous.
Réaction de Cyril Dumoulin au micro de BeIn Sports: "On n'est qu'à mi-chemin. On s'est donné le droit d'aller au bout afin de conclure une saison presque parfaite mais demain, ce ne sera pas facile et certainement pas gagné d'avance. Le 1er objectif c'était évidemment la montée, tant mieux qu'on l'ait obtenue par la saison régulière parce qu'on a connu des scénarios qui par le passé, nous ont coûté cher,. On aborde ce Final Four avec moins de pression mais avec l'envie de repartir avec un titre."
L'ALBUM DES DEUX DEMI-FINALES PAR FABIEN JORDHERY