13h15, le samedi... On suspecte Laurent Delahousse d'avoir soufflé à la Fédération quand donner le coup d'envoi de la seconde période des finales des Coupe de France 2023-2024. Une session en quatre temps (lire ci-dessous) qui commencera tôt, mais pas au point de se lever dès potron-minet, contrairement à certains tours antérieurs. « On a joué des matches à 8, 9 heures du matin, se souvient Lindsay Burlet (épouse Cristin), en lice dans la catégorie fédérale avec l'Union Pays d'Aix-Bouc-Bel Air. Il fallait se faire violence, se dire qu'on ne se levait pas pour rien. Là, ça ressemblera à notre second match de la journée... »
Pensée pour combler des dents creuses dans le calendrier des équipes fanions de N1 et N2, combler un vide entre la compétition élite et la version régionale enlevée par Pagny-sur-Moselle le mois dernier, cette énième mouture de coupe a été adoubée dans les Bouches-du-Rhône. « Ce n'était pas l'objectif en début de saison, on visait surtout la montée en D2, poursuit l'arrière droit. Mais on joue à fond chaque compétition. » Au-delà de passer des tours, souvent deux dans une même journée, l'UPABHB en a produit un carburant d'appoint pour avancer en championnat. « Ca nous a permis d'être plus solidaires, plus particulièrement en deuxième partie de parcours. En termes de cohésion d'équipe, on a fait nos meilleurs matches de la saison » pour notamment renverser les Montpelliéraines (N1) en demie : 8-11 à la 19ème, 12-13 à la mi-temps, 29-21 au terme des 50 minutes réglementaires.
Rude prise de contact
Sans l'avoir thésaurisé, voici la Martiniquaise, ses coéquipières pour beaucoup rompues aux divisions supérieures (*) et leur coach Thierry Fleurival devant une page blanche. Aux portes d'une salle toute neuve pour la pratique de la balle collante. Leur finale face à Palente sera le premier match de handball à se jouer à l'Arena de la Porte de la Chapelle, inaugurée en février et déjà adoptée par le Paris Basket vainqueur de l'Eurocoupe messieurs. « On découvrira la salle vendredi. Ce sera important de se familiariser avec elle, de s'imprégner. »
Une prise de marques express, bien plus courte que celle consentie par la transfuge de Plan-de-Cuques (LBE) pour se réaccoutumer à la Troisième division. « La première partie de saison n'avait pas été très agréable. Changer ses habitudes était compliqué. Je suis une joueuse agressive, qui a besoin du contact. J'en mettais un peu trop à ce niveau. J'étais vite sanctionnée, j'ai eu plusieurs fois des cartons rouges (deux, en championnat), chose que je n'avais pas en D1. C'était frustrant, même personnellement. Je me disais que j'allais arrêter parce que je ne prenais pas plaisir. Par la suite, ç'a été. J'espère que ça ira encore mieux en Coupe de France, que j'apporterai beaucoup de choses à mon équipe. »
Un point d'équilibre trouvé
La transition opérée, digérée, Burlet compte donc rester sur la bonne voie dans l'écrin du XIIIème (un signe, pour les visiteuses des Bouches-du-Rhône ?) arrondissement. Dans une affiche dont l'enjeu aurait pu tout autant être le titre de N1, si la formule du championnat et la place accordée aux ultramarines le permettaient. « Palente est une très belle équipe, nous en avons une aussi. Celle qui fera le moins d'erreurs gagnera. On a beau s'entraîner, tout peut être différent le jour J. 13 heures ne sera pas un horaire facile. Il faudra être très concentrées, appliquées sur ce qu'on doit faire. » A ces conditions conventionnelles, celle qui travaille « dans le domaine de la petite enfance » ajoutera une troisième Coupe de France à son palmarès. Elle en possède déjà deux, soulevées à Bercy en 2017 avec Metz (33-29, face à Issy/Paris) et l'année suivante avec Brest (contre Nantes). L'apogée de son unique saison au BBH, coincée entre ses années formatrices en Moselle, chez Yacine Messaoudi en réserve puis Emmanuel Mayonnade (2012-17), et un bail dans le Besançon de Raphaëlle Tervel (2018-21).
Telle Chloé Bulleux juste avant elle, Lindsay Burlet doit sa présence à Aix au besoin impérieux de prendre du recul avec les contraintes consubstantielles au haut niveau. « J'ai trouvé ici l'équilibre qu'il me fallait » entre vies sportive, professionnelle et de maman, opine-t-elle. Pendant dix ans, « il fallait mettre sa famille, ses amis, beaucoup de choses de côté. Cette coupure ne m'a pas fait de mal, m'a permis de voir autre chose. Cette année, j'ai découvert une vie différente, agréable. Je ne regrette pas mon choix d'avoir arrêté le niveau professionnel. Les gros matches et leur adrénaline me manquent, c'est sûr. Mais il y a des matches tout aussi importants en N1. » Comme le barrage d'accession aller-retour qui pourrait concerner l'Union début juin, en fonction de son total final de points et de ceux des trois autres champions de groupes. Auparavant, parce qu'elle n'oublie pas d'où elle vient, sportivement parlant, la bientôt trentenaire finira son samedi parisien en spectatrice avisée de la finale des pros : Metz – Dijon.
(*) les gardiennes Houart et Destombes, l'ailière gauche Morgane Debono, l'arrière gauche Fanny Pigal, la demi-centre Léa Constantin (pour ne citer qu'elles) ont des dizaines de matches de D2 et/ou de D1 à leur actif.
Le programme des finales du 18 mai
13h15 : Palente (N1) – Pays d'Aix Bouc (N1), fédérale femmes
15h15 : Saintes (N1) – Val d'Oise (N1), fédérale hommes
17h15 : Saint-Loubes – Canteleu, hand fauteuil
19 h : Metz (LBE) – Dijon (LBE), nationale femmes (en direct sur L'Equipe et beIN Sports 2)