PhilipOfficiellement, le titre de championnes de France ne sera pas attribué avant la dernière journée, le 25 mai. Et au classement, Brest reste en pole position, avec trois points d'avance sur Metz. Un faisceau d'indices, d'éléments comptables suggère toutefois qu'à l'issue du troisième et ultime face-à-face de la saison, le club mosellan se trouve plus près d'un 26ème titre hexagonal que le BBH d'un deuxième sous cet acronyme.
Les joueuses d'Emmanuel Mayonnade ont tenu la promesse faite à Kristina Jørgensen, le 17 janvier au soir : effacer la victoire finistérienne aux Arènes (22-23), scellée par un échec de la Danoise à 7 mètres, par un succès de plus d'un but au retour. Avant de tenir leur revanche, les visiteuses ont dû courber l'échine toute la première mi-temps. L'exact contraire de la demi-finale de Coupe de France réglée en moins de deux, le 31 mars. Comme émoussées par la bataille livrée en Ligue des Champions samedi dernier, les Messines se sont laissées breaker par une base arrière brestoise affûtée (Barbosa, Carlsson, Maslova), des rotations percutantes (Faure, Kouyaté). Alina Grijseels, si déterminante sur penalty contre le CSM Bucarest, en a involontairement expédié un sur la tempe gauche de sa compatriote allemande Katharina Filter (19ème). Carton rouge direct, logique, et présomption de casse-tête supplémentaire...
Sauf qu'au moment où le combat s'est intensifié, au pivot et ailleurs, c'est Brest qui s'est fait apostropher. De diverses manières, l'ensemble de Pablo Morel a vendangé quatre balles de +4, réminiscence d'une entame à cinq pertes de balle. « On n'a pas assez écarté, pas réussi à garder la balle très longtemps », avancera Pauletta Foppa au micro du diffuseur. Pour le coup, la sanction a été différée : les Messines ont égalisé juste avant la pause (11-11). Avant de larguer les amarres en début de seconde période. A l'image de son quart de finale retour européen, Hatadou Sako a bouillonné. De culture, et surtout de talent : cinq arrêts avant le repos, plus du double après. « C'est la conséquence de l'agressivité mise en défense », dira-t-elle après-coup sur beIN Sports. Pour limiter son principal concurrent à huit buts jusqu'à la fin de la rencontre, il faut effectivement s'y mettre à plusieurs...
Qu'elle soit finisseuse de montée de balle, ou mise sur orbite par une coéquipière danoise, Chloé Valentini a tenu son rang de Lorraine la plus prolifique en LBE (7/8 ce mercredi). En plus de servir quelques caviars à son ailière gauche, Kristina Jørgensen (8/13, 6 passes) s'est comportée en patronne. Quand le zéro faute brestois en championnat (22 victoires de rang, série désormais révolue) était maintenu en vie par Foppa et Maslova (6/10), la meneuse de jeu l'a fait voler en éclats en lançant une torpille à 9 mètres (16-19), puis une diagonale d'école par en dessous.
« Notre force, c'est de ne pas lâcher. Quand on aurait pu douter, on n'a pas douté », a ajouté Sako. Au caractère, par essence gros, les demi-finalistes de C1 (qui affronteront Bietigheim à ce stade, le 1er juin à Budapest) ont donc récupéré les meilleures cartes afin de garder le pouvoir. Il leur reste un match en retard (le 15 mai, contre Besançon), trois réceptions (Chambray dimanche, Plan-de-Cuques en clôture) pour un seul déplacement (à Paris 92, tout de même). Plus maître de son classement final, Brest compte maintenant sur un accroc messin, tout en n'en subissant plus d'autres de son côté. Dans ces conditions, l'alternance au palmarès risque l'ajournement...
BREST BH – METZ HB : 18-24
(11-11)
Mercredi 8 mai 2024. 4285 spectateurs. Arbitres : MM. Carmaux et Mursch.
Evolution du score : 2-1 (5') ; 3-4 (10') ; 7-5 (15') ; 9-6 (20') ; 9-8 (25') ; 12-13 (35') ; 14-16 (40') ; 14-18 (45') ; 16-20 (50') ; 18-21 (55').