Qui aurait pu s’attendre à un tel début de rencontre des Parisiens ? Et surtout à leur rechute après avoir recollé au score ? Rien n’a fonctionné ou presque dans ce match pour les joueurs de la capitale. Nantes a su manœuvrer sur ses qualités, sur une défense en place devant Ivan Pesic en état de grâce (16 parades).
Les Nantais ont parfaitement préparé leur piège. Dès l’entame, ils ont mis le rythme nécessaire, la vigilance requise, la détermination et toute l’efficacité pour assommer un PSG remanié. Car Raul Gonzalez a du composer avec les aléas physiques de certains de ses joueurs. Les absences de Balaguer et Grébille mais aussi les retours de blessure de Solé et Syprzak. Greg Cojean n’était pas en reste de ce côté-là puisque le coach du ‘’H’’ avait prévu de préserver Valero Rivera touché au mollet.
Nantes a donc attaqué fort, mettant à profit la désorganisation et les approximations parisiennes. Avelange-Demouge, Minne, Maqueda puis Briet en réussite vont répondre à Steins, Prandi et Tonnesen en échec. Et à ce niveau, ce genre de situation se traduit au tableau d’affichage (5-0 après seulement 6’). Paris en manque d’inspiration ne va inscrire son 1er but qu’après un sept mètres de Syprzak. Amorce d’une remontada ? Oui puisqu’en moins de 7 minutes, Paris va poser son jeu, montrer un peu plus de patience et trouver enfin des failles dans la défense nantaise (7-7 à la 13è). Luka Karabatic et ses partenaires ne s’en doutaient certainement pas mais ils ne vont jamais être en mesure de basculer en tête. « On a fait une entame catastrophique, conçoit le capitaine du PSG au micro de BeIn, et forcément cela ne donne pas le bon ton. On a traîné cela comme un boulet. Lorsqu’on revient, ce n’est pas suffisant car Nantes était en confiance et comme c’est une équipe qui joue bien en ce moment, cela devient très compliqué. C’était un jour sans, cela allait dans le mauvais sens. » Le ‘’H’’ venait en effet de traverser un temps faible. Ce sera le seul car dès que Briet a remis du charbon dans la chaudière, qu’Ivan Pesic a mystifié Tonnesen, que Maqueda a amorcé un kung-fu avec Cavalcanti à la réception, que l’arrière portugais a récidivé sur un tir en appui, l’addition s'est corsée. La défense nantaise donnait l’impression d’être en surnombre. Elle sera omniprésente sur les courses et les trajectoires des Parisiens. Raul Gonzalez va se résigner à changer pour un système un peu plus étagé, remplacer Green par Palicka, rien n’y fera. Il eut fallu pour cela que ses joueurs aient une réponse un peu plus agressive dans leurs intentions. Avant la pause, ils ne parviendront pas à combler leur handicap de six longueurs (19-13).
Paris n’en avait pas terminé avec les mauvaises nouvelles. A peine le second acte avait-il repris, que sur un choc avec Maqueda, Elohim Prandi, touché au genou gauche, sortait du parquet en grimaçant. L’arrière international va naviguer entre le vestiaire et le banc, se rasseoir mais on ne le reverra plus en action. Il n’avait pas été très incisif jusque-là mais son absence rendait le scénario un peu plus compliqué pour les siens. Et le chemin de croix n’était pas terminé pour le PSG. Aucune réaction à signaler. Tonnesen et Steins sont restés dans l’ombre, à l’image finalement du collectif. Et Nantes ne va pas relâcher son étreinte. Façon ‘’ras de marée’’. Avec un 8-0 pour creuser un fossé de 13 unités (29-16 à la 45è) ! L’histoire était pliée. Paris n’avait donné aucune garantie pour envisager un hypothétique retour. Même en infériorité numérique, les Nantais seront en mouvement jusqu’au bout. Ils ne marqueront que deux buts en un quart d'heure, en encaisseront 7, qu'importe, ils avaient réalisé l'essentiel ! (31-23). La coupe leur convient parfaitement. Ils inscrivent leur nom sur le trophée pour la 2ème année consécutive. Mais la fête attendra ou du moins sera contenue. Car ils n’auront pas le temps de trop s’éparpiller. Dès mardi, une autre échéance les attend. En Ligue Europe où à Berlin en Allemagne, ils doivent préserver leurs chances en vue du quart de finale retour, une semaine plus tard à la ‘’H Arena’’. Quant au PSG, c’est à l’étage supérieur, en Ligue des Champions, que cela va se passer. Un écueil de taille se profile avec jeudi, la visite du grand Barça à Coubertin. Le challenge est immense. Les Parisiens ont à peine cinq jours pour se remettre la tête à l’endroit.
La réaction d’Aymeric Minne (demi-centre de Nantes) : « C’est une soirée parfaite sur toute la ligne. Nous avions à cœur de battre à nouveau Paris, sur ses terres cette fois. Nous n’avions pas fait un bon match il y a deux ans, contrairement à ce soir, avec des rotations incroyables. C’est rare d’avoir cette sensation de domination contre Paris. Il faut s’en servir pour la suite. Ce n’est pas irréel puisqu’on l’a fait. On sait qu’ils peuvent passer de temps en temps à côté de leur match. Tant mieux. La coupe de France reste chez nous et ce n’est pas un mince exploit. Nous l’avions conquise contre Montpellier l’an dernier. On la conserve contre le PSG cette fois. Ce n’est quand même pas anodin.»
A l'Accor Arena de Paris-Bercy, Finale de la CDF, samedi 20 avril 2024HBC Nantes - PSG HB 31-23 (MT: 19-13)Arbitres: Charlotte et Julie Bonaventura
Spectateurs : 14 000
Evolution du score: 4-0 (5) 6-4 (10) 8-7 (15) 13-8 (20) 16-10 (25) 19-13 (MT) 21-16 (35) 25-16 (40) 29-16 (45) 30-18 (50) 30-20 (55) 31-23 (FIN)
les buteurs: Nantes / Cavalcanti (6), Avelange-Demouge, Briet, Maqueda, Minne, Rivera (chacun 4 buts) Bos (3), Monar, Toto (1 chacun) PSG / Syprzak (5), Plantin (4), Holm, Prandi (3 chacun), Gibelin (2), Keita, Marchan, Ntanzi, Sole, Steins, Tonnesen (1 chacun)
Le diaporama de Nantes - PSG par Lorie Couvillers