Il y a un peu plus d'un mois, les dirigeants nantais ont eu le nez creux. Lorsque tout simplement pour pallier la défection de Viktor Hallgrimsson touché à un coude, ils ont anticipé l'arrivée d'Ignacio "Nacho" Biosca (photo de tête) qu'ils avaient recruté pour la prochaine saison. L'Espagnol transfuge de Veszprém (Hongrie), héros un an plus tôt en Pologne à Plock (notamment lors du barrage retour lorsque le "H" avait été éliminé de la Ligue des Champions aux tirs au but) a posé ses bagages et s'est progressivement adapté aux habitudes du club français. Au point de matcher parfaitement avec Ivan Pesic derrière la meilleure défense de Starligue. Ce dimanche après-midi, le Catalan n'a pas débuté la rencontre. Mais quand le Croate a montré son inefficacité et que Paris, jusque-là à la traine, a profité des erreurs adverses pour passer un 4-0, Biosca a eu pour mission d'arrêter l'hémorragie. Il ne va pas y parvenir tout de suite mais s'interposera au bon moment à 7 mètres devant son compatriote formé lui aussi à Barcelone, David Balaguer. Il ne restait que quelques minutes à égrener peu avant la pause et les deux formations étaient à égalité (16-16). Ce 1er acte avait tenu ses promesses. Côté champions de France en titre, l'homme en superforme du moment, Elohim Prandi avait déjà montré les crocs (5 réalisations) et en face, Aymeric Minne avait rendu une copie très prometteuse (4 buts et 5 passes décisives).
Au retour des vestiaires, profitant d'une supériorité numérique (après seulement 49 secondes et l'exclusion de Jérémy Toto), Paris aurait pu prendre l'ascendant un peu plus tôt mais c'est encore une fois le portier nantais qui va retarder l'échéance. En revanche, Elohim Prandi va tester ses capacités à le mettre en échec. Pendant ce long intermède où les deux hommes vont se toiser, l'arrière du PSG va souvent gagner ses duels et alimenter le tableau d'affichage. Alors qu'il ne restait qu'un quart d'heure et qu'il venait d'inscrire son 9ème but, ses partenaires avaient pris une légère avance (22-23). Après une interception de Luc Steins et un pénalty obtenu par Kamil Syprzak, ils avaient le ballon du +2 à portée de main. Sauf que le scénario de la fin de 1ère période va se reproduire. Il suffit de prendre les mêmes acteurs pour le même face à face. Et Biosca qui entre temps avait mis Syprzak en difficulté à 7 m, va renouveler sa prestation face à... Balaguer. Un but d'avance ce n'est rien surtout dans un tel contexte. Lorsque les débats sont intenses, l'épilogue indécis, une ambiance et un extraordinaire public qui transcendent les joueurs des deux camps et où celui qui craquera le 1er dans le moment décisif paiera directement la note.
Vingt-quatre minutes dans ce 2ème acte, c'est ce qu'il faudra au "H" pour (re)prendre les commandes et neutraliser Paris. La fraîcheur de son banc et la parfaite gestion de Greg Cojean va jouer en faveur de Nantes. Le moindre ballon perdu serait fatal et Tonnesen va se le faire subtiliser. Il suffira ensuite d'une exclusion de Wallem Peleka et d'une passe mal assurée de Steins (pourtant orfèvre en la matière) pour que le PSG concède du terrain et se trouve en position de faiblesse. Le temps mort posé par Raul Gonzalez à 47 secondes du terme, ne changera rien. Frustration du côté de Nikola Karabatic bien conscient d'avoir eu "le sort de la rencontre entre les mains et les occasions pour maintenir un écart mais nous n'avons pas su concrétiser." Le coach parisien retient lui, les nombreuses erreurs dans les duels et les 7 mètres ratés. "Nous avons toujours 3 points d'avance sur Nantes mais il reste beaucoup de travail à faire." D'autant que dans deux semaines, les deux équipes se retrouvent à Bercy en finale de la Coupe de France.
Alors que la veille Montpellier avait rempli sa mission et non sans batailler, était allé s'imposer à St Raphaël (38-42), ce résultat positif pour Nantes, n'arrange pas les affaires des hommes de Canayer. A sept journées de la fin, ils ont toujours trois unités de retard et un GAP négatif (-1) sur leur rival direct pour le 2ème billet qualificatif à la Ligue des Champions. Il leur faudra plus d'un succès, le 17 mai prochain lorsqu'ils accueilleront le "H" dans l'Hérault.
H Arena (Nantes), dimanche 7 avril 2024
HBC Nantes – PSG HB 32 – 30 (MT : 16-16)
Spectateurs : 6000
Arbitres : Karim & Raouf Gasmi
Evolution du score : 4-3 (5) 8-6 (10) 10-8 (15) 11-13 (20) 14-15 (25) 16-16 (MT) 17-19 (35) 20-21 (40) 22-22 (45) 24-25 (50) 28-27 (55) 32-30 (FIN)