Dans le camp parisien, pas question de faire les difficiles. Alors que la situation était totalement en main et qu’au cumul des deux rencontres, le PSG comptait une avance de 9 buts et qu'il ne restait qu'une grosse quinzaine de minutes à passer sur le parquet, il y a eu un relâchement. A cause de quelques ballons perdus, d’un jeu devenu un peu plus brouillon, d’un adversaire qui n’avait pas abdiqué, les champions de France ont encaissé un 4-0. En à peine six minutes. Le succès à Coubertin ne tenait plus qu’à un fil (28-27) et il fallait réagir. « Lorsqu’on gagne le 1er match à l’extérieur, rétorque Luka Karabatic sur le site du club, ça donne un retour difficile à aborder. C’était un piège à éviter. En face, il y avait une grande équipe qui nous a posé des problèmes et il a fallu s’employer. On se doutait que cela allait se passer comme ça. On a su rester maître de notre sujet et avec l’aide de notre public, nous sommes allés chercher la qualification. » Les gradins de Coubertin ont eu leur importance sans oublier un trio magique qui tout au long de la soirée a alimenté la banque. Déjà à l’aller en Pologne, Kamil Syprzak et Elohim Prandi avaient survolé les débats. Pour cette 2ème levée face à Plock, ils ont récidivé. C’est même le Français qui au sortir de ce gros temps faible, a ravivé la flamme et trouvé les forces d’inscrire la 8ème de ses neuf réalisations. Sur dix tentatives. Chapeau aussi à David Balaguer (photo de tête). Huit buts sans scorie. L’Espagnol s’est joint au duo de la semaine dernière et n’a pas douté lorsqu’il a fallu marquer l’ultime but de son équipe. A 7 mètres puisqu’il avait pris le relais de son pivot, habituellement dévolu à la tâche.
Si les attaquants parisiens ont eu plaisir à martyriser leur adversaire, ce n’était vraiment pas la soirée des gardiens. Notamment en 1ère période pour Jannick Green. Avec la responsabilité de la rencontre sur ses épaules en raison de l’absence d’Andreas Palicka (entorse à un genou après la 1ère manche à Plock), le Danois a dû attendre le quart d’heure pour comptabiliser sa 1ère parade. La 2ème n’interviendra qu’à 4 minutes de la pause ! Sans grande conséquence sur le destin du PSG qui comptera jusqu’à trois unités d’avance à la demi-heure (18-15). Sans conséquence, d’autant qu’en face, ses collègues Alilovic et Jastrzebski n’avaient guère fait mieux (1 et 2 arrêts). Intérieurement piqué dans son orgueil, le portier parisien va se mettre en évidence au retour des vestiaires. Par deux fois en six minutes devant la même victime, l’ailier de 37 ans, Krajewski (meilleur pourvoyeur de Plock avec 8/10). C’est d’ailleurs à ce moment-là, que toute l’assistance va penser que Paris était parfaitement lancé et qu’en prenant ses aises au tableau d’affichage, rien ne pourrait plus lui arriver et qu’un large succès était inéluctable. L’illusion a été entretenue jusqu’à cette fameuse 44ème minute lorsque les Polonais ont resserré les rangs, profité des erreurs franciliennes et amorcé leur remontée. On connait l’épilogue… plutôt heureux.
Dans trois semaines, les Parisiens seront à l’épreuve de Barcelone. Levée initiale à Coubertin, retour sept jours plus tard au Palau Blaugrana, l’antre des Catalans. Où tiens, le 7 mars dernier, Montpellier était allé s’imposer (34-37). D’accord, le contexte n’avait rien de comparable. Les partenaires de Mem, N’Guessan et autre Richardson étaient assurés de terminer dans le duo de tête du groupe et de basculer directement en quarts. L’enjeu sera de taille. Il pourrait déboucher sur une énième qualification pour le Final Four à Cologne. Tout serait trop beau pour les Parisiens si cette double confrontation avec les Espagnols était leur unique souci. Ils ont un autre statut à assumer. Celui de champion de France en titre et de leader actuel de la Starligue. Avec dès dimanche, une confrontation à Nantes qui en cas de succès des joueurs de Loire-Atlantique pourraient mettre le doute et relancer le suspense quant à l’emballage final. « C’est un enchaînement important, conçoit Luka Karabatic. Ce sera potentiellement une rencontre décisive pour la fin de saison et on sait à quel point, c’est difficile d’aller jouer là-bas. Il faudra puiser dans nos ressources car nous n’avons pas beaucoup de temps de repos. Eux nous attendent et voudront bien faire devant leur public. » Cette 2ème quinzaine d’avril sera décidément très corsée puisque 4 ou 5 jours avant d’accueillir Barcelone, le PSG retrouvera Nantes en finale de la coupe de France (le 20 avril à 21h à Bercy).
Stade Pierre de Coubertin (Paris), barrage retour LDC, jeudi 04 avril 2024 PSG HB – Orlen Wisla PLOCK 34 - 33 (MT: 18-15) (à l’aller 30-26)
Arbitres: Jonas Eliasson & Anton Palsson (Islande)
Evolution du score: 5-3 (5) 6-5 (10) 9-9 (15) 12-9 (20) 16-13 (25) 18-15 (MT) 22-19 (35) 25-20 (40) 28-24 (45) 28-27 (50) 31-30 (55) 34-33 (FIN) PSG : Green (7 ar./37) Villain (0/1) – Steins (4/5) Tonnesen (1/3) Balaguer (8/8 dt 3/3 à 7m) Grebille (3/3) Syprzak (7/8 dt 3/3 à 7m) N. Karabatic (2/4) Prandi (9/10) Marchan, Ntanzi, Keita, L. Karabatic, Gibelin, Holm, Peleka
Orlen Wisła Plock : Jastrzębski (3 ar./26) Alilovic (1/11) - Daszek (2/4) Lucin (1/4 dt 0/1 à 7m) Piroch (3/5) Serdio (6/6) Susnja (1/1) Fazekas (3/4) Krajewski (8/10 dt 5/5 à 7m) Perez Arce (1/1) Dawydzik (1/1) Mihic (3/6) Mindegia (2/3) Żhitnikov (2/3)
Dans l'autre match de la journée, comme on dit souvent à l'arrivée d'une course hippique, il n'y a pas eu photo. Déjà vainqueur à l'aller à Szeged de 7 buts,
Veszprém n'a laissé aucun espoir à son adversaire... hongrois et s'est imposé à domicile avec le même écart (39-32). En tête dès le coup d'envoi et à la pause (19-15), Veszprém a accéléré en début de second acte sous l'impulsion de Ludovic Fabregas (
photo ci-dessus - 2 interceptions et 2 contre-attaques). Szeged n'a réagi que par l'intermédiaire du demi-centre portugais Miguel Martins (8/8). Les locaux ont compté jusqu'à huit buts d'avance. Ils ont terminé en roue libre. Bilan contrasté des quatre Français de Veszprém: si Ludo Fabregas et Nedim Remili ont rendu une copie honorable (3/4 et 3/5), la prestation d'Hugo Descat n'est pas la meilleure de sa carrière (1/3 et 2 pertes de balle). Kentin Mahé pour sa part, n'a plus depuis longtemps les faveurs de son coach Momir Ilic qui l'a laissé sur le banc. Veszprém sera opposé en quarts, aux Danois d'Aalborg pour un des tout derniers tours de piste de leur vedette, Mikkel Hansen.
Barrages (cumul A/R) et Quarts
PLOCK (Pol) | 59 |
PARIS ST GERMAIN (Fra) | 64 |
en quarts | contre BARCA (Esp) |
PICK SZEGED (Hon) | 62 |
TEL. VESZPREM (Hon) | 76 |
en quarts | contre AALBORG (Dan) |
GOG Gudme (Dan) | 53 |
INDUST. KIELCE (Pol) | 66 |
en quarts | contre MAGDEBOURG (All) |
HC ZAGREB (Cro) | 51 |
MONTPELLIER HB (Fra) | 57 |
en quarts | contre KIEL (All) |
Dates des quarts: aller (24 ou 25 avril), retour (1er ou 2 mai)Alors que les quarts de finale de la LDC ont refait surface après l'épidémie de Covid en 2021, il y a une constante parmi les qualifiés sur les quatre dernières saisons. Deux clubs allemands ont réussi à se hisser dans le Top 8 avec une 4ème participation pour Kiel qui côtoiera sans (pour le moment) le rencontrer, le vainqueur de la saison passée, Magdebourg. En 2021 et l'année suivante, Kiel avait été accompagné par Flensburg. Les Français retrouvent deux représentants. Comme en 2021 (PSG et Nantes) et 2022 (PSG et Montpellier). Lors de la dernière campagne, Nantes n'avait pas suivi Paris et avait été sorti à l'issue des barrages par les Polonais de Plock après une séance de tirs au but (5-4). Constante également avec un club présent pour l'Espagne (Barcelone), la Hongrie (Veszprém) et le Danemark (l'an passé, c'était GOG, cette saison comme en 2021 et 2022, c'est Aalborg). La participation polonaise est sinusoïdale. Aucune équipe en 2021, une (Kielce) l'année suivante, deux en 2023 (Kielce et Plock), une seule cette fois-ci (Kielce). A noter que le PSG disputera son 10ème quart de finale (sur 10 possibles* depuis 2014) alors que Montpellier en comptabilise 11 (depuis 2001).
* en 2020, en raison de l'épidémie, le déroulement de l'épreuve a été perturbé. Les quarts ont été annulés. Le PSG avait été directement qualifié pour le Final Four.