Pour certains Parisiens, le souvenir était encore tenace. Celui de la demi-finale de l’an passé où dans le même contexte, le suspense avait été très vite tué et Montpellier sur son terrain s’était largement imposé de 13 buts. Au-delà de la notion de revanche, il y avait chez les joueurs de Raul Gonzalez, une volonté de bien faire et de montrer une parfaite solidarité. D’autant que c’est un groupe décimé qui se présentait dans l’Hérault puisque sur les titulaires récemment alignés dans les différentes compétitions, Nikola et Luka Karabatic, Prandi, Tonnesen et Solé manquaient à l’appel. Si le stagiaire du centre de formation Tony Mendy avait fait le voyage et très rapidement sollicité, sa prestation va inciter le coach parisien à le laisser sur le banc et à se passer de gaucher sur la base arrière. D’ailleurs en ce début de rencontre, ce sont plutôt les ailiers des deux formations qui vont s’illustrer. Le PSG va prendre l’avantage mais le tranchant de Monte, les changements de rythme et les impacts de Skube vont permettre au MHB de passer en tête. Paris avait opté pour le 7 contre 6, ce qui ne va pas lui être d’un grand secours avec une multiplication de ballons lâchés. Les frappes chirurgicales de Diego Simonet, les relances de Rémi Desbonnet, le rendement de Yanis Lenne vont emballer la rencontre. Avec 4 unités en sa faveur à sept minutes de la pause, Montpellier semblait maîtriser la situation avec un peu plus de continuité dans le jeu. Mais cette fin de 1er acte va être catastrophique pour les hommes de Patrice Canayer qui vont non seulement tomber sur Palicka mais également enchaîner les mauvais choix et manquer de sérénité alors que l’adversaire se trouvait en infériorité numérique (18-19 à la mi-temps). L’entrée de Charles Bolzinger d’un côté et l’omniprésence du Danois Holm de l’autre, vont marquer le début du second acte. Positionné sur le côté droit, Sadou N’Tanzi va utiliser sa mobilité pour surprendre ses vis-à-vis. Le PSG va hausser le niveau mais Montpellier va résister. Jusqu’au money time. Bridés, dans une certaine retenue, les locaux vont manquer de lucidité et ne pas profiter de la supériorité numérique qui leur était offerte après l’exclusion temporaire du Polonais Syprzak. Au contraire, c’est Paris qui va bénéficier de la situation grâce à deux parades de son 2ème gardien, Jannick Green (32-35).
Si dans le camp parisien, l’heure était à l’euphorie avec un sentiment de devoir accompli et de fierté, exprimé par la plupart des joueurs et Raul Gonzalez, l’analyse de Patrice Canayer traduit l’amertume qui pouvait subsister dans l’autre vestiaire. « Clairement, on s'est fait piéger comme une équipe de débutants en regardant la composition du PSG. Je suis énervé, en colère, frustré par ce piège. Le premier quart d'heure, tout le monde est énervé, il y a eu des oublis terribles. Ce n'est pas faute d'avoir prévenu les joueurs. À chaque trêve, c'est agaçant de remettre tout en place, c'est pénible. Je l'ai vu arriver gros en voyant la composition. Ils se sont mis dans la peau de l'outsider, les joueurs avaient à prouver. On met quatre buts d'avance puis on a trois minutes où on donne tout. Ils ont réussi à jouer leur rôle d'outsiders à fond. La fin de match, c'est deux tirs non cadrés, deux tirs loupés à l'aile : quatre échecs sur les cinq derniers tirs. Paris a joué avec ses moyens et en les utilisant magnifiquement. Une défaite fait toujours mal mais ce qui fait le plus mal, c'est de se faire piéger comme ça. Je pensais, quand on a fait le trou, que les joueurs allaient se libérer. Mais les rotations n'ont pas été bonnes, on a raté des penalties. J'ai vite compris que ça allait être difficile. »
Paris-Toulouse ou Paris-Nantes, au choix pour l’affiche de la finale de la coupe de France qui se déroulera le 20 avril prochain à l’Arena de Paris-Bercy. A Toulouse, le battage réalisé depuis la qualification a permis de séduire les spectateurs puisque la rencontre face au tenant nantais sera à guichets fermés. Si le Fenix parvient à tenir le score, l’ambiance promet d’être chaude.
A la Sud de France Arena, 1/2 finale CDF, mercredi 20 mars 2024
Montpellier HB - PSG HB 32 - 35 (MT: 18-19)
Arbitres: Said Bounouara & Stevan Pichon
Evolution du score: 3-2 (5) 5-6 (10) 8-8 (15) 11-10 (20) 16-14 (25) 18-19 (MT) 21-22 (35) 25-25 (40) 27-27 (45) 29-30 (50) 31-32 (55) 32-35 (FIN)
Le diaporama du match MHB - PSG par Patrick Davignon