Le sourire sur le visage de Guillaume Gille, des joueurs ravis à l'issue de la rencontre de se fondre parmi les jeunes (et moins jeunes) supporters avides d'autographes et de selfies, la moitié de semaine passée à Montpellier s'est clôturée de la meilleure des façons qui soit. Au succès de jeudi face à l'Argentine (32-23), est venue se rajouter une 2ème satisfaction, celle d'avoir battu l'Egypte par un écart aussi conséquent (39-31). Les champions d'Europe ont pris du plaisir et pour eux, le scénario sur les deux rencontres a été quasi identique. Pour se rendre la tâche facile, il faut parfaitement débuter et montrer qu'aucun cadeau ne sera fait. C'est ce qui a été réalisé en 1ère période. Les Bleus s'attendaient peut-être à un peu plus d'intensité et d'agressivité de la part des champions d'Afrique. Mais les arrêts et la précision des relances de Vincent Gérard aligné d'entrée, le sérieux en défense du bloc Konan-Fabregas, les bonnes ondes et la belle inspiration de Yanis Lenne (élu MVP) sur son aile et surtout les impacts et l'engagement d'un intenable Elohim Prandi (7 réalisations sur 8 tentatives) ont mis au pas un adversaire qui ne va réagir que sporadiquement, notamment par l'intermédiaire de l'ailier nîmois "Momo" Sanad (8 buts sur 10). Mais qui va profiter de quelques largesses pour réduire l'écart qui commençait à se creuser (18-15 à la mi-temps). 

Pour que tout le monde soit concerné, Guillaume Gille avait inclus Mathieu Grébille et Charles Bolzinger (dans les gradins, jeudi) aux 18 noms de la feuille de match. Si le 1er cité n'a fait qu'une apparition furtive, le portier montpelliérain était au relais de Vincent Gérard après la pause. Pas le temps de prendre ses marques (même s'il connaît parfaitement les lieux), il va s'interposer par deux fois face à Sanad, sur un pénalty et sur un décalage. Il sera moins en réussite par la suite avec toutefois un nouveau 7 mètres détourné, devant cette fois, le futur Parisien Yahia Omar. Il faut reconnaître que le longiligne Charly n'a pas été aidé par sa défense. Au cours de cette seconde période, si les attaquants tricolores ont pu parfaitement s'exprimer à l'image de Dylan Nahi mais également Kentin Mahé et Timothey N'Guessan, le repli et l'implication défensive ont laissé à désirer. Le pivot Ahmed Adel a su en profiter. Pour autant, les Egyptiens astreints au jeûne alimentaire présentaient moins de ressources qu'à l'accoutumée. Toujours en tête au score, les Tricolores n'ont fait qu'accentuer leur avance (39-31).

Dans toutes les têtes, un objectif bien identifié: les Jeux. Avec d'ici le 27 juillet et le 1er match qui leur sera proposé, des étapes importantes. Déjà, dans la 2ème quinzaine d'avril, le tirage au sort des deux poules avec les 12 qualifiés pour le tournoi olympique (les six derniers issus des TQO seront définitivement connus ce dimanche). Du 6 au 12 mai, nouveau rassemblement des Bleus qui débutera à la Maison du Handball et qui se terminera à Lyon-Decines par une rencontre amicale face aux... Etats-Unis (on peut s'étonner d'une opposition aussi déséquilibrée / les Américains ont terminé 20èmes lors du dernier Mondial 2023 juste derrière l'Argentine). Le dernier regroupement est prévu le 20 juin et les joueurs retenus ne se quitteront plus jusqu'au 23 juillet et au-delà pour les 15 (14 titulaires et un remplaçant) que Guillaume Gille prendra le soin de sélectionner. D'ailleurs le coach fera connaître sa décision, le vendredi 5 juillet. 

L'essentiel est de savoir si l'intéressé va se baser sur ce qu'il a pu voir cette semaine pour affiner voire raffermir ses choix. « Chaque moment en équipe de France nous permet de mieux identifier les forces, les associations de joueurs et les dispositifs qu’on va être obligés de réduire et de définir dans les prochaines semaines mais on va pouvoir s’appuyer sur ce groupe très large dans lequel il y a énormément de qualité. Les garçons sont tout le temps en train d’analyser, les décisions qui sont prises, que ce soit à l’entraînement, dans les compositions d’équipe ou dans l’utilisation et la répartition des temps de jeu en match… ils ont tous envie de briller, d’apporter leur pierre à l’édifice donc ce choix sur les 14 habilités à porter le maillot aux Jeux Olympiques, clairement il est dans les têtes. Maintenant, il y a encore beaucoup de combats à mener avant d’activer le mode J.O. » Si le noyau dur de la formation tricolore est identifié, il ne faut pas oublier que la plupart des postulants évolue dans des clubs prestigieux encore engagés dans des épreuves tout aussi relevées. La saison est encore longue et tout peut se passer. D'où l'intérêt de tenir tout le monde en alerte.