Quatre jours plus tôt, Cesson n'avait pas réussi à se qualifier pour le carré final de la coupe de France mais la défaite de trois buts concédée à Toulouse, même si elle était frustrante, laissait quelques espoirs pour la suite, aux hommes de Sébastien Leriche. Le championnat est leur objectif n°1, eux, qui n’étaient qu’à un point du 1er relégable, avant d’aborder la dernière ligne droite.
Avec la même détermination que face au Fenix, ils comptaient bien surprendre Nîmes. Une occasion à saisir d’autant que les Gardois qu’ils avaient nettement battus à l’aller (24-30) se déplaçaient avec un effectif amoindri. Si pendant la trêve, Boïba Sissoko s’était gravement blessé au genou droit, dimanche à Paris en quart de Coupe, le demi-centre suédois Jesper Konradsson s’était tordu la cheville. Malgré sept défaites enregistrées lors des quinze 1ères recontres, l’USAM vise toujours le top 4 ou 5 pour décrocher une place européenne. On ne peut pas dire que la balade bretonne ait rassuré ceux qui fréquentent habituellement le Parnasse.
Le constat: Cesson a pris les commandes d’entrée et ne les a jamais cédées.
Si Nîmes a été derrière durant toute la 1ère période, les Cessonnais sont restés sous la menace de leur adversaire. C’est en fait au retour des vestiaires, qu’ils sont véritablement parvenus à prendre leurs distances. Face à une défense plus solidaire et plus agressive, l’USAM a fléchi, perdu plusieurs ballons, commis des fautes qui ont entraîné des exclusions. Et même si les deux gardiens (Tabarand pour les locataires de la Glaz Arena et Baznik pour les Gardois) se sont neutralisés (10 arrêts chacun), Cesson, grâce notamment au duo de la base arrière Mathéo Briffe associé à l'ex Nîmois Mathieu Salou (photo de tête), a fait intelligemment fructifié son capital. De trois longueurs à la pause, l’avance est passée à + 7 à la 36ème. Le match était loin d’être terminé mais cette réaction gardoise que tout le monde était en droit d’attendre, n’est jamais venue. Capables par moments de quelques fulgurances, les joueurs de Yann Balmossière n’ont jamais gommé leurs défauts. Pire, au fil des minutes, leur jeu s’est délité et ils ont sombré. Perdre à Cesson peut être envisageable mais chuter de 9 buts (35-26), certainement pas. « Je suis vraiment déçu, reconnaît Mohamad Sanad au micro de Handball TV. C’est vrai, on avait des absents mais… on n’était pas assez concentrés et ils en ont profité pour faire la différence et après on est rentré dans plein de trucs, on a plus pensé aux arbitres qu’à ce qu’on faisait, on n’avait pas la même intensité en 2ème mi-temps… Je suis vraiment frustré… La défaite fait mal car même avec les blessés, on pouvait gagner, ou… ne pas perdre de 9 buts. C’est comme ça, il faut qu’on travaille vraiment pour les prochains matches. » Pour préserver ses chances européennes, Nîmes va devoir quasiment réaliser un sans-faute et compter sur d’éventuels faux-pas de ses rivaux immédiats. Pour un club qui n’a pas l’intention de faire appel à un joker médical, le mois qui arrive s’annonce compliqué avec les déplacements à Aix et à Toulouse et les réceptions de Montpellier et St Raphaël.
Du côté de Cesson, ce 5ème succès est une véritable bouffée d’oxygène. « On tient nos deux matches-référence et c’est contre Nîmes, une équipe qui nous réussit bien, conçoit le capitaine cessonnais Sylvain Hochet. Ils avaient quelques blessés, nous aussi (notamment Romain Briffe, malade depuis la veille), on a appliqué nos plans de jeu, on a été rugueux en défense, cela a été serré en 1ère mais sur l’ensemble, je crois qu’on mérite notre victoire. C'est parfait, on commence bien cette 2ème partie de saison. » Avec la semaine prochaine, un déplacement à Chambéry où tout est permis.
La 16ème journée se poursuit jusqu’à dimanche avec une affiche qui peut avoir son importance au classement entre Toulouse et Limoges. En cas de succès, les Limougeauds se rapprocheraient encore un peu plus du Top 4 et ne seraient qu’à un point du Fenix. Les deux représentants français en Ligue des Champions Paris et Montpellier accueillent respectivement Chartres et Ivry alors que Nantes se déplace à Dunkerque. Ce qui a priori pour les trois, ne devrait pas poser de problème. A noter que St Raphaël, Chambéry et Aix qui jouent contre Saran, Créteil et Dijon, là aussi en cas de victoire, peuvent réaliser une bonne opération.