Les statistiques sont parfois brutales. Sur la confrontation entre l'Allemagne et l'Islande, Andreas Wolff a réalisé moins d'arrêts que les deux Nordiques (Hallgrimsson et Gustavsson) réunis. Douze contre 15. Sauf que la Mannschaft a été plus efficace dans la conduite de ses attaques et dans ses tirs. Et aussi que son gardien a été déterminant dans les moments-clé.
Cette permière sortie des partenaires du portier de Kielce qui leur adversaire avaient loupé le tour préliminaire, ne pouvait générer qu'un tel scénario. Exacerbé par les 19 000 spectateurs entassés dans la somptueuse Lanxess Arena. Un match à extrême tension où le vaincu était certain de passer à la trappe. Ce qui explique qu'à deux minutes de la fin, rien n'était décidé. Les Islandais qui au final endossent le mauvais rôle, peuvent avoir des regrets. Leur entame était parfaite. Idéalement calibrée pour mettre la panique dans les rangs allemands. La défense était bien en place et Aron Palmarsson, relativement timide depuis une semaine, semblait avoir retrouvé des vertus qui plus jeune, lui ont permis de se mettre en valeur à Kiel ou Barcelone. C'est sous l'impulsion de son arrière que l'Islande va prendre les commandes et les garder durant dix bonnes minutes. En face, il fallait bien qu'il y ait une réaction. Et ce sont les moins expérimentés (Hanne et Haymann) qui vont la déclencher. La Mannschaft naviguait en eaux moins troubles et atteignait la pause avec l'avance la plus courte qu'elle pouvait espérer (11-10). Wolff en était déjà à huit ballons sauvés contre six dans le camp d'en-face.
Palmarsson si brillant au début, se fera plus discret par la suite. Tout comme Omar Magnusson et Viggo Kristjansson à 7 mètres. Ils vont en rater deux chacun. Trois à cause de Wolff, un du bois de sa cage. Les gardiens nordiques ne seront pas en reste mais moins efficients dans l'exercice.
A toi, à moi... il fallait bien que la rencontre arrive quasiment à son terme pour se transformer en ''thriller''. Les Allemands n'avaient pas eu plus de deux longueurs d'avance... les Islandais vigilants, avaient à chaque fois, réduit leur retard. Mais trop attentiste et moins agressif en défense qu'ils ne l'avaient été, ils ne vont pas trouver les bons remèdes pour endiguer la vague allemande. Une peu brouillonne dans ses intentions mais suffisamment opportuniste pour conserver cet avantage de +2 jusqu'au buzzer de la délivrance.
Cette victoire (26-24) permet à l’Allemagne de rester en vie dans cet Euro en ouvrant son compte avec deux points au classement du groupe 1. Mais le chemin de croix est encore long puisqu’elle est quasi condamnée au sans faute. Quant à l'Islande qui peut dire adieu aux demi-finales, le prochain rendez-vous est programmé samedi (à 15h30) face à la France. Dans quel état d'esprit les hommes de l'ancien demi-centre nîmois Snorri Gudjonsson se présenteront-ils face aux Bleus ? Ils n'ont même pas à espérer une place pour les prochains tournois de qualification olympique prévus en mars.
Après les résultats de la journée, après la victoire donc de l'Allemagne, celle de la France sur la Croatie et celle plus inattendue de l'Autriche sur la Hongrie, rien n'est définitif. Les hommes de Guillaume Gille sont en ballotage favorable mais il leur manque encore quelques voix pour gagner dans ce groupe I, un des deux sièges de demi-finalistes.
Lanxess Arena (Cologne), jeudi 18 janvier 2024, Groupe I Tour Principal
Allemagne - Islande 26 – 24 (MT : 11-10)
Spectateurs : 19 750
Arbitres : Slade Nikolov & Gjorgji Nachevski (Macédoine)
Evolution du score : 1-2 (5) 3-4 (10) 7-5 (15) 7-6 (20) 9-8 (25) 11-10 (MT) 14-12 (35) 15-14 (40) 17-17 (45) 19-19 (50) 22-21 (55) 26-24 (FIN)
Après quatre matches dans cet Euro, les deux groupes du tour principal confondus, le demi-centre allemand Juri Knorr (auteur de six réalisations ce jeudi soir) occupe la tête des buteurs (50 buts à 60%), son compatriote Andreas Wolff, celle des gardiens (avec 43 arrêts à 37%). Chez les Français, le meilleur marqueur est Dika Mem (23 buts à 60%) mais la France est la 2ème attaque de l'Euro (132 buts inscrits à 63%) juste derrière le Danemark (139 à 75%) et devant la Croatie (130 à 73%).