Club ou sélection, les championnes du monde qui évoluent à Metz ne font aucune distinction. Quand l'occasion de battre deux fois de suite des Norvégiennes se présente, elles se jettent dessus. Trois dimanches après la finale dorée d'Herning, Sako, Depuiset, Bouktit, Granier et Valentini ont prolongé la fête. Plus sûrement qu'avec une simple remise de bouquets, élargie aux médaillées d'argent et de bronze présentes aux Arènes ce dimanche. Comme sur parquet adverse le 28 octobre (34-36), le quintet des insatiables a participé à terrasser Kristiansand, triple vainqueur sortant de la C1 aujourd'hui englué dans le trafic du groupe B. Les Roses d'Océane Sercien-Ugolin (lancée à douze minutes du terme, pour un seul but) ont concédé leur cinquième défaite en neuf journées, se voient repoussées à sept longueurs de la deuxième place directement qualificative pour les quarts de finale, que les joueuses d'Emmanuel Mayonnade ont consolidée.
Excellente en soi, l'opération mosellane n'en a pas moins été délicate. Les championnes de France ont alterné temps forts et temps faibles, le premier de ceux-ci coïncidant avec le mini-récital d'Anna Vyakhireva. Quand les Danoises de Metz commençaient à piocher face à Lunde, l'artiste russe trouvait sa pivot Tchaptchet, ou fissurait elle-même le bloc jaune. Menées de trois buts à l'orée du premier quart d'heure (3-6, 13ème), les Mosellanes eurent une réaction de championnes... du monde. On y revient déjà. Chloé Valentini raccrochait le bon wagon en 20 secondes chrono, Lucie Granier bonifiait le travail de fixation de Burgaard, Sarah Bouktit conjurait ses tâtonnements offensifs initiaux en pivot à gauche. Ce Metz requinqué prenait à son tour trois unités d'avance (10-7, 18ème). Avantage contesté par les ailières Knedlikova et Jonassen, et surtout par Jamina Roberts, peu encline à revivre les tourments de sa demi-finale planétaire face aux Bleues. Si Bouktit et Granier avaient précédemment vendangé des balles de +2 en supériorité numérique, l'arrière gauche suédoise enroulait son bras droit pour que Kristiansand rentre devant au vestiaire (13-14).
En en sortant, les leaders de LBE étaient toujours dans le dur. Malmenées par Abbingh, elles constataient que servir leur pivot virait au casse-tête. Jörgensen et Burgaard avaient beau lui résister, le courant froid venu de Scandinavie commençait à s'immiscer (14-17, 36ème). Jusqu'à ce qu'Hatadou Sako pare une contre-attaque de Jonassen menaçant de glacer un peu plus l'atmosphère. Il fallait bien cette cinquième parade de la future gardienne de Györ pour sortir les réchauds. L'entrante Djazz Chambertin prenait Vyakhireva en stricte, Valentini remettait les gaz en jeu rapide, Bouktit faisait exclure une seconde fois Tchapchet, Kristina Jörgensen (notre photo, 9/15) s'y prenait à deux fois pour égaliser (17-17, 38ème puis 18-18, 39ème).
Ses compatriotes Hansen (3 buts, 8 passes) et Burgaard (4/4, 6 assists) remontaient en première ligne pour prendre l'ascendant décisif dans le dernier quart-temps. Secondées par Valentini et l'un de ses gestes fétiches : le lob coin long exécuté judicieusement à deux reprises (24-22 puis 27-24, 52ème). Le passage de Kristiansand en défense 1-5 avait pour principal effet d'ouvrir à Burgaard des espaces pour Bouktit. Une connexion efficiente à 360° et 100 % (29-24, 54ème). Et, l'air de rien, Chambertin chipait le ballon à Abbingh, trop occupée à dribbler. Pour l'adresser à Valentini, dont le contre assurait la septième victoire messine en C1 (30-24, 56ème). Et à Hatadou Sako d'endosser son rôle d'ambianceuse d'après-match.
METZ – KRISTIANSAND (NOR) : 31-29
(13-14)
Dimanche 7 janvier 2024. 4776 spectateurs. Arbitres : Mmes Hatipoglu et Simsek (TUR).
Evolution du score : 1-1 (5') ; 3-4 (10') ; 7-7 (15') ; 10-8 (20') ; 11-11 (25') ; 14-16 (35') ; 19-18 (40') ; 22-20 (45') ; 26-23 (50') ; 29-24 (55').