Les Bleues ont célébré la Saint-Nicolas à leur façon. En jouant avec délectation les mères Fouettard, en confisquant la majorité des friandises. Elles sont entrées au Spektrum de Trondheim, leur terrain de jeu du deuxième tour et du (plus en plus probable) quart de finale, d'un pas assuré.
L'Autriche, deuxième du groupe C (succès contre la Corée du Sud et le Groenland, rossée 45-28 par la Norvège), en a perdu l'équilibre en moins de dix minutes. En dépit des efforts de son arrière gauche Ines Ivancok (8/16), la troupe d'Herbert Müller était une proie presque trop facile pour cette équipe de France. Elle a d'ailleurs été dévorée toute crue, en dix bouchées (5-4 à la 8ème, 15-5 à la 21ème).
Niveau passages en force, c'était d'ailleurs buffet à volonté en première période. Léna Grandveau, à droite, et Chloé Valentini, côté gauche, ont claqué sans ménagement les portes aux nez des arrières rouges. Un moyen sûr de se projeter vers l'avant, d'exécuter ce jeu rapide tant aimé et si clinique. Tandis que l'arrière droit nantaise, titulaire une deuxième fois de suite après la Slovénie (31-27, lundi), n'a rien perdu de la fiabilité qui l'escorte actuellement en bleu, l'ailière gauche de Metz a multiplié les marques de combativité. En grattant un ballon en position de pivot alors que trois Autrichiennes la ceinturaient ; en jaillissant du banc pour couper la relation demi-centre / arrière droit, accabler Blazek et précipiter le changement de gardienne adverse (13-5, 19ème).
Sa coéquipière de club, Sarah Bouktit, s'est régalée à envoyer trois fois la balle dans la cage grande ouverte, sur l'engagement. L'effet boomerang du jeu à 7 contre 6 proposé, en désespoir de cause, par les Autrichiennes. Avec une bonne demi-douzaine d'arrêts de Laura Glauser, une pincée de lucarnes d'Orlane Kanor, la quatrième victoire française en sept jours tombait encore plus sous le sens (25-14 à la pause).
Restait à éviter la dissipation observée contre l'Islande quatre jours plus tôt, dans un contexte équivalent, en seconde mi-temps. Dans l'ensemble, elle a été évitée, l'écart ne descendant jamais en dessous de dix buts (28-18, 36ème). Alors oui, l'assise défensive a paru un peu plus friable que dans les vingt minutes initiales, les pertes de balle ont été un peu plus nombreuses (6, contre 3 dans la demi-heure précédente), et il y a eu quelques duels perdus face à Lena Ivancok. Ce n'est rien d'autre que le lot commun des rencontres vite pliées, celles qui permettent de faire participer l'ensemble de la troupe. Personne n'a joué moins de 11 minutes ce mercredi, toutes les joueuses de champ ont scoré au moins une fois, Méline Nocandy clôturant la marque au tout dernier moment (41-27).
Les Françaises ont eu raison d'en profiter. C'est peut-être la dernière fois dans ce Mondial que l'opposition montrera si peu de répartie. Vendredi (18 h), la Corée du Sud ne devrait pas être aussi docile qu'à Caen, le 26 novembre dernier. « Tous les feux sont au vert, même s'il faudra être encore meilleurs lorsqu'on abordera des adversaires plus forts », commentait Olivier Krumbholz sur beIN Sports. Encore une victoire, et les vice-championnes du monde 2021, premières ex aequo avec des Norvégiennes sans pitié avec l'Angola en soirée (37-19), remonteront dans le quart.
FRANCE – AUTRICHE : 41-27
(25-14)
Mercredi 6 décembre 2023, à Trondheim (NOR). 3198 spectateurs. Arbitres : Mmes El Saied (EGY).
Evolution du score : 4-3 (5') ; 7-4 (10') ; 9-5 (15') ; 14-5 (20') ; 20-9 (25') ; 27-17 (35') ; 31-20 (40') ; 34-23 (45') ; 37-25 (50') ; 39-27 (55').