Avec l'indisponibilité de Laura Flippes, touchée à la cuisse gauche samedi contre l'Islande, et le rappel dare-dare d'Océane Sercien-Ugolin, tout juste sortie de convalescence, la forme physique des arrières droit gauchères était un sujet d'inquiétude légitime avant d'affronter la Slovénie. Beaucoup moins après. Car la droitière amenée à débuter la finale du groupe D, si déterminante pour la suite de la compétition, a fait bien plus que dépanner. Bien moins expérimentée à ces altitudes que ses deux collègues de poste, Léna Grandveau (10 sélections) a compensé par sa spontanéité, sa qualité d'appuis. Sa motricité aussi, qui l'a amenée à marquer trois de ses six buts du soir en montée de balle.

La Nantaise de 21 ans, tout aussi appliquée dans les tâches défensives, confirme les impressions positives laissées ces derniers temps. A en éclipser l'apparition de la revenante de Kristiansand (et future joueuse de Debrecen), peu avant le quart d'heure de jeu. La sérénité de cette Léna excellente en toutes situations s'est diffusée à toute l'équipe de France, imperturbable tout au long de la partie. Y compris quand les Slovènes sont revenues à deux longueurs, en milieu de seconde période (23-21).

Pour faire respecter la distanciation aux compatriotes d'Ana Gros (5/11), dont le retour de blessure est donc contrarié, les championnes olympiques ont encore insisté sur le grand espace. Tout n'est pas rentré, Amra Pandzic et les poteaux s'en mêlant, mais la copie en la matière reste satisfaisante. Autre bonne nouvelle : malgré un échec d'Alicia Toublanc en toute fin de première mi-temps, les jets de 7 mètres ont été mieux exécutés ce lundi que devant les gardiennes angolaises et islandaise. L'ailière brestoise avait en effet réussi les trois premiers, Tamara Horacek en a inscrit deux en seconde mi-temps. Deux de ces penaltys ont été obtenus par Méline Nocandy, qui semble recouvrer tout doucement ses sensations en équipe nationale (2/4 au tir). Et le dernier par Coralie Lassource, dernière Française sortie du banc mais pas la moins décisive, avec deux réalisations venant conclure un premier tour à trois victoires.

Il est déjà l'heure de déménager. De quitter Stavanger pour longer la côte, vers Trondheim. Là-bas, les Françaises disputeront leurs trois matches du tour principal, et un éventuel quart de finale. Un seuil dont elles sont, à ce jour, les plus proches avec leurs meilleures ennemies norvégiennes (quatre unités chacune), qu'elles affronteront (une première fois dans ce Mondial ?) dimanche en prime time. La qualification pourrait être acquise en amont du choc, si les prochaines sessions de 18 heures se passent tout aussi bien (cf. le tableau ci-dessous).

Si les états de forme individuels sont encore disparates, et des ajustements derrière toujours nécessaires, les Bleues connaissent le mode opératoire pour régler fissa l'affaire suivante. De l'intensité pour essouffler l'adversaire, du volume défensif que Pauletta Foppa adore pousser à fond, de la confiance en soi façon Grandveau. Autrement dit, tout ce qui a fonctionné devant les Slovènes.

FRANCE – SLOVENIE : 31-27 (17-15)

Lundi 4 décembre 2023, à Stavanger (NOR). 883 spectateurs. Arbitres : MM. Alvarez et Bustamante (ESP).

Evolution du score : 3-3 (5') ; 7-6 (10') ; 11-9 (15') ; 14-11 (20') ; 15-13 (25') ; 21-16 (35') ; 23-20 (40') ; 25-22 (45') ; 28-23 (50') ; 30-25 (55'). 

Quand les Bleues qualifient indirectement l'Angola...

Plus tôt ce lundi, le troisième et dernier billet pour le tour principal a été âprement disputé. L'Angola et l'Islande se sont d'ailleurs neutralisés (26-26). Mais ce sont les championnes d'Afrique qui finissent troisièmes, à la différence de buts générale. Les deux prétendants ayant perdu sur le même score contre la Slovénie (30-24), ils ont été départagés par les écarts enregistrés face à la France. -1 pour les coéquipières de l'Amandinoise Stelvia Pascoal, -9 pour celles d'Elin Magnusdottir, dont le mauvais changement dans la dernière minute a sans doute précipité l'élimination des siennes...