Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? La question a forcément fait phosphorer les Bleues dans les 44 heures entre la fin de leur match d'ouverture poussif, contre l'Angola (30-29, jeudi soir) et le coup d'envoi du suivant, face à l'Islande. Leur première réponse a été ferme, sans appel : entrer en éruption derechef.
C'est ainsi que les partenaires d'Estelle Nze Minko, favorisées par une supériorité numérique précoce, en ont passé sept aux insulaires lors des huit minutes initiales. La capitaine était impliquée dans les cinq premiers : trois buts (dont un marqué sans gardienne en face), une passe décisive en contre-attaque pour Valentini, un penalty obtenu et converti par Sarah Bouktit, non utilisée l'avant-veille et qui réussissait de la sorte ses débuts mondiaux (5/6 au final).
Une capitaine au taquet, des ailières adroites pour tirer coin long comme pour pousser les ballons vers la cage d'Elin Thorsteinsdottir. Sur le front de l'attaque, le ciel français était bien dégagé, avec environ deux tirs rentrants sur trois. L'apport des entrantes était très appréciable : Granier en ailière multicartes (montée de balle, seconde pivot, etc.), Orlane Kanor en arrière bondissante affamée de bons ballons (5 buts à 100 %), Léna Grandveau (photo) en meneuse éclairée.
Défensivement, la 0-6 tenait assez bien la route. Elle concédait seulement deux buts dans le jeu dans le premier quart d'heure, contraignait l'adversaire à rendre une douzaine de ballons, et voyait Laura Glauser (41 % d'arrêts) redoubler d'attention. Battues jeudi par la Slovénie (24-30), ces Islandaises quasi novices au concert planétaire (deuxième participation, après l'édition brésilienne 2011) étaient maintenues la tête sous l'eau, même si Sturludottir se débattait.
Dix longueurs d'avance après 30 minutes, oui (20-10), mais neuf une demi-heure plus tard (31-22). Confronter ces deux scores suffit à comprendre que malgré leur entame pétaradante, les Bleues n'ont, comme l'avant-veille, pas été entièrement maîtresses de leur sujet. Bien sûr, leur deuxième victoire d'affilée n'a jamais été remise en question. Pas davantage que leur qualification, attendue, pour la seconde phase de groupes où les attend déjà la force tranquille norvégienne (43-11 contre le Groenland, 45-28 face à l'Autriche).
Ce qui a chiffonné Olivier Krumbholz et son entourage en seconde période, ce sont ces replis défensifs un peu plus lents, donc libérant plus d'espaces pour Erlingsdottir (7/9) et consorts. Ces duels perdus, aux deux extrémités du terrain, renvoyant aux problématiques soulevées la semaine passée en préparation. Ces neuf minutes stériles, de la 40ème à la 49ème, durant lesquelles l'Islande a infligé un 4-0 aux vice-championnes du monde (25-13, puis 25-17). Ces deux ballons aussitôt récupérés en défense, aussitôt perdus à la relance. Et, enfin, cette incapacité soudaine à marquer un penalty. Bouktit, Horacek et Toublanc ont toutes tiré les leurs à droite de la gardienne. Tellement prévisible pour Thorsteinsdottir, suppléée par son montant quand Zaadi a tenté le shoot côté opposé (46ème)...
Quatre échecs à 7 mètres dans le même match, c'est rare. Pour le bien de l'équipe de France, qui a terminé la rencontre en défense étagée, il vaudrait mieux que ça ne se reproduise plus. Ni lundi soir contre la Slovénie, également exacte au rendez-vous du tour principal grâce à son succès sur l'Angola (30-24), ni plus tard. Pour dessiner une courbe ascendante dans son parcours, s'adjuger la première place du groupe D, et aborder la suite des opérations avec quatre points.
FRANCE – ISLANDE : 31-22
(20-10)
Samedi 2 décembre 2023, à Stavanger (NOR). 2414 spectateurs. Arbitres : A. et D. Konjicanin (BOS).
Evolution du score : 5-0 (5') ; 7-1 (10') ; 9-3 (15') ; 14-5 (20') ; 17-8 (25') ; 23-11 (35') ; 25-14 (40') ; 25-16 (45') ; 27-17 (50') ; 30-20 (55').