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Edina Borsos demande aux Bleues de garder leur sérieux

Mondial

mercredi 29 novembre 2023 - © Laurent Hoppe

 6 min 29 de lecture

Membre du staff pendant quinze ans, l'entraîneure de Saint-Amand-les-Eaux suivra attentivement les débuts de l'équipe de France féminine au championnat du monde, face à l'Angola de Stelvia Pascoal, son arrière gauche en club. Huit mois avant les Jeux de Paris, notre grand témoin ne s'attend pas à de gros bouleversements dans la hiérarchie planétaire en Scandinavie. Elle voit ainsi les joueuses d'Olivier Krumbholz remonter sur le podium, à condition de rester concentrées et appliquées à chaque étape de leur parcours.

A la fin de l'entretien ci-dessous, Edina Borsos annonce sans ciller son programme des 19 prochains jours : « On va regarder tous les matches, pas seulement ceux de l'équipe de France. » Si la coach du Saint-Amand HB (depuis cette saison) tient parole, elle devra s'infuser 112 rencontres jusqu'au 17 décembre. 112 heures de jeu minimum, pas loin de cinq jours de visionnage cumulé. Qui a dit overdose ? Sûrement pas l'IHF, trop occupée d'aligner le championnat du monde féminin sur le masculin. Soit un élargissement à 32 équipes, un tour principal qui en concernera 24, assortis d'une dispersion des lieux de compétition dans trois pays scandinaves. La Suède, le Danemark (Herning accueillera les demies et la finale) et la Norvège.

 

C'est d'ailleurs chez les doubles tenantes du titre, à Stavanger, que l'équipe de France s'élancera ce jeudi soir. Argentées voici deux ans en Espagne, pour avoir raté leur seconde période face aux quadruples championnes du monde, battues en petite finale de l'Euro 2022, Estelle Nze Minko et sa bande s'attaquent d'abord à l'Angola.

 

Bien qu'en partance pour le Mexique, où se tiendra début décembre un tournoi continental U19, celle qui entraîne en parallèle la sélection des Etats-Unis ne ratera sous aucun prétexte ce premier match de première phase. Parce que quinze ans dans l'encadrement des Bleues (2000-2015), c'est indélébile. Et parce que les perpétuelles championnes d'Afrique comptent dans leurs rangs l'une de ses joueuses dans le Nord. L'arrière gauche Stelvia Pascoal (21 ans), prêtée par Metz pour sa deuxième saison dans l'Hexagone. Deux bonnes raisons de sonder la technicienne d'origine hongroise sur les forces en présence et les enjeux du dernier grand rendez-vous avant le tournoi olympique.


Edina Borsos, sur ce que vous avez vu récemment des Bleues, notamment au tournoi de préparation de Caen, sont-elles parées pour réussir ce Mondial ?

Cette équipe se prépare depuis un bon moment pour être prête pour les grandes compétitions. La préparation a été très sérieuse, avec des athlètes très sérieuses. Je souhaite à l'équipe de France de jouer la finale.


Stelvia Pascoal, l'arrière gauche angolaise que vous dirigez à Saint-Amand, est-elle le danger numéro 1 pour ce match d'ouverture ? Ses compétences, sa gamme de tirs peuvent-elles poser des problèmes à la défense française ?

L'équipe de France doit prendre l'Angola très au sérieux. Je pense que ce sera un match très difficile. Stelvia montre de très belles choses dans le championnat de France. C'est une athlète talentueuse qui a un grand potentiel. N'oublions pas que c'est une jeune joueuse. Pour elle, jouer contre la France dans cette compétition est une opportunité fantastique pour se montrer. Comme elle joue dans le championnat de France, la défense française s'est bien préparée...


Arrivée tardivement et peu utilisée l'an dernier à Metz, votre joueuse semble avoir trouvé sa place cette saison. Elle figure dans le Top 10 des marqueuses de LBE à la trêve (4,8 buts par match)...

Quand on a beaucoup de temps de jeu, forcément, on progresse. Stelvia est quelqu'un de très ouvert pour apprendre, parle bien français. C'est très agréable de l'avoir dans l'équipe, de travailler avec elle, et c'est un plaisir de la voir évoluer à ce niveau. Mais le chemin est encore long. Elle doit encore stabiliser ce qu'elle sait faire, prendre de l'expérience.


Passons aux autres adversaires du premier tour. Que vaut l'Islande, que les Françaises affronteront samedi ?

L'Angola, c'est la puissance et un handball très atypique. L'Islande, c'est une équipe nordique un peu moins bonne que les autres, avec quelques bonnes joueuses. A une époque, elle était bien présente sur la scène internationale. Elle revient au Mondial, et va bien utiliser cette expérience. A mon avis, ce type de jeu conviendra mieux aux Bleues, tout en restant très sérieuses.


Sous réserve des résultats des deux premières journées, le France – Slovénie de lundi prochain pourrait être une finale de groupe...

Souhaitons-le. La France connaît bien la Slovénie. Elle rencontre cet adversaire tout le temps (rires). A ce moment-là, elle sera bien habituée à l'ambiance et à l'exigence de cette compétition. Je suis plutôt confiante, avec ce que montrent les équipes phares (Metz, Brest) en Ligue des Champions, et les équipes françaises qui réussissent en Coupe d'Europe (Nantes, Chambray en C2). On sait aussi que le staff d'Olivier Krumbholz a des compétences extraordinaires.


A vous entendre, la France a toute sa place dans le premier cercle des favorites ?

Oui, avec la Norvège, le Danemark. Ces pays-là, en plus, sont organisateurs. Il faut s'attendre à les voir dans le dernier carré. Un France – Norvège en finale, ce serait bien...


« La Norvège n'est pas intouchable », affirmait la capitaine, Estelle Nze Minko, il y a quelques jours. Mais ne sera-t-elle pas plus redoutable à domicile, avec un soutien populaire massif ?

Toutes les joueuses norvégiennes sont prêtes à se lancer dans la bataille pour le titre. Il y aura une pression, bien sûr, mais en général, elles l'utilisent bien pour la tourner en leur faveur.


L'enjeu des tournois de qualification olympique (*) pourrait-il rebattre les cartes ? Des outsiders comme l'Espagne, les Pays-Bas, l'Allemagne, pourraient-ils surprendre ?

Un Mondial féminin avant les Jeux, c'est toujours une compétition fantastique. Le but, pour toutes les équipes nationales, c'est de se qualifier pour les Jeux Olympiques. Elles se préparent au mieux pour cela. Cette compétition sera extrêmement importante pour elles, parce qu'il y a encore des places à distribuer pour se qualifier.


Et des équipes non-européennes peuvent-elles aller au-delà du tour principal ?

On n'est jamais à l'abri de surprises. On peut imaginer l'Angola, la Corée du Sud, quelques équipes d'Europe de l'Est (Roumanie, Monténégro, NDLR). Mais à mon avis, il n'y aura pas de grandes surprises. En demi-finales, je crois qu'on aura le Danemark, la Norvège, la Suède et la France. Les résultats des tournois de préparation renforcent l'idée que les meilleures équipes seront toujours les équipes habituelles.


(*) à ce jour, cinq des douze équipes du tournoi olympique de Paris sont connues : la France bien sûr, plus quatre champions continentaux (Angola, Brésil, Corée du Sud, Norvège). Le champion du monde 2023 sera également qualifié (ou le mieux classé hors des nations déjà citées). Les six billets restants seront attribuées en avril, lors de trois TQO auxquels participeront les autres quart-de-finalistes de ce Mondial.


Le calendrier du groupe D (à Stavanger, NOR)  

Jeudi 30 novembre : Slovénie - Islande (18 h), FRANCE – Angola (20h30, sur beIN Sports 1)

Samedi 2 décembre : Slovénie – Angola (15h15), FRANCE – Islande (18 h, beIN Sports 3).

Lundi 4 décembre : Angola - Islande (17 h), FRANCE – Slovénie (21 h, TFX et beIN Sports 1)

Les trois premiers seront qualifiés pour le groupe 2 du tour principal, et conserveront les points de leurs confrontations directes (4 maximum). Ils retrouveront ensuite trois équipes du groupe C (Norvège, Corée du Sud, Autriche, Groenland), pour deux places en quarts de finale.

Edina Borsos demande aux Bleues de garder leur sérieux 

Mondial

mercredi 29 novembre 2023 - © Laurent Hoppe

 6 min 29 de lecture

Membre du staff pendant quinze ans, l'entraîneure de Saint-Amand-les-Eaux suivra attentivement les débuts de l'équipe de France féminine au championnat du monde, face à l'Angola de Stelvia Pascoal, son arrière gauche en club. Huit mois avant les Jeux de Paris, notre grand témoin ne s'attend pas à de gros bouleversements dans la hiérarchie planétaire en Scandinavie. Elle voit ainsi les joueuses d'Olivier Krumbholz remonter sur le podium, à condition de rester concentrées et appliquées à chaque étape de leur parcours.

A la fin de l'entretien ci-dessous, Edina Borsos annonce sans ciller son programme des 19 prochains jours : « On va regarder tous les matches, pas seulement ceux de l'équipe de France. » Si la coach du Saint-Amand HB (depuis cette saison) tient parole, elle devra s'infuser 112 rencontres jusqu'au 17 décembre. 112 heures de jeu minimum, pas loin de cinq jours de visionnage cumulé. Qui a dit overdose ? Sûrement pas l'IHF, trop occupée d'aligner le championnat du monde féminin sur le masculin. Soit un élargissement à 32 équipes, un tour principal qui en concernera 24, assortis d'une dispersion des lieux de compétition dans trois pays scandinaves. La Suède, le Danemark (Herning accueillera les demies et la finale) et la Norvège.

 

C'est d'ailleurs chez les doubles tenantes du titre, à Stavanger, que l'équipe de France s'élancera ce jeudi soir. Argentées voici deux ans en Espagne, pour avoir raté leur seconde période face aux quadruples championnes du monde, battues en petite finale de l'Euro 2022, Estelle Nze Minko et sa bande s'attaquent d'abord à l'Angola.

 

Bien qu'en partance pour le Mexique, où se tiendra début décembre un tournoi continental U19, celle qui entraîne en parallèle la sélection des Etats-Unis ne ratera sous aucun prétexte ce premier match de première phase. Parce que quinze ans dans l'encadrement des Bleues (2000-2015), c'est indélébile. Et parce que les perpétuelles championnes d'Afrique comptent dans leurs rangs l'une de ses joueuses dans le Nord. L'arrière gauche Stelvia Pascoal (21 ans), prêtée par Metz pour sa deuxième saison dans l'Hexagone. Deux bonnes raisons de sonder la technicienne d'origine hongroise sur les forces en présence et les enjeux du dernier grand rendez-vous avant le tournoi olympique.


Edina Borsos, sur ce que vous avez vu récemment des Bleues, notamment au tournoi de préparation de Caen, sont-elles parées pour réussir ce Mondial ?

Cette équipe se prépare depuis un bon moment pour être prête pour les grandes compétitions. La préparation a été très sérieuse, avec des athlètes très sérieuses. Je souhaite à l'équipe de France de jouer la finale.


Stelvia Pascoal, l'arrière gauche angolaise que vous dirigez à Saint-Amand, est-elle le danger numéro 1 pour ce match d'ouverture ? Ses compétences, sa gamme de tirs peuvent-elles poser des problèmes à la défense française ?

L'équipe de France doit prendre l'Angola très au sérieux. Je pense que ce sera un match très difficile. Stelvia montre de très belles choses dans le championnat de France. C'est une athlète talentueuse qui a un grand potentiel. N'oublions pas que c'est une jeune joueuse. Pour elle, jouer contre la France dans cette compétition est une opportunité fantastique pour se montrer. Comme elle joue dans le championnat de France, la défense française s'est bien préparée...


Arrivée tardivement et peu utilisée l'an dernier à Metz, votre joueuse semble avoir trouvé sa place cette saison. Elle figure dans le Top 10 des marqueuses de LBE à la trêve (4,8 buts par match)...

Quand on a beaucoup de temps de jeu, forcément, on progresse. Stelvia est quelqu'un de très ouvert pour apprendre, parle bien français. C'est très agréable de l'avoir dans l'équipe, de travailler avec elle, et c'est un plaisir de la voir évoluer à ce niveau. Mais le chemin est encore long. Elle doit encore stabiliser ce qu'elle sait faire, prendre de l'expérience.


Passons aux autres adversaires du premier tour. Que vaut l'Islande, que les Françaises affronteront samedi ?

L'Angola, c'est la puissance et un handball très atypique. L'Islande, c'est une équipe nordique un peu moins bonne que les autres, avec quelques bonnes joueuses. A une époque, elle était bien présente sur la scène internationale. Elle revient au Mondial, et va bien utiliser cette expérience. A mon avis, ce type de jeu conviendra mieux aux Bleues, tout en restant très sérieuses.


Sous réserve des résultats des deux premières journées, le France – Slovénie de lundi prochain pourrait être une finale de groupe...

Souhaitons-le. La France connaît bien la Slovénie. Elle rencontre cet adversaire tout le temps (rires). A ce moment-là, elle sera bien habituée à l'ambiance et à l'exigence de cette compétition. Je suis plutôt confiante, avec ce que montrent les équipes phares (Metz, Brest) en Ligue des Champions, et les équipes françaises qui réussissent en Coupe d'Europe (Nantes, Chambray en C2). On sait aussi que le staff d'Olivier Krumbholz a des compétences extraordinaires.


A vous entendre, la France a toute sa place dans le premier cercle des favorites ?

Oui, avec la Norvège, le Danemark. Ces pays-là, en plus, sont organisateurs. Il faut s'attendre à les voir dans le dernier carré. Un France – Norvège en finale, ce serait bien...


« La Norvège n'est pas intouchable », affirmait la capitaine, Estelle Nze Minko, il y a quelques jours. Mais ne sera-t-elle pas plus redoutable à domicile, avec un soutien populaire massif ?

Toutes les joueuses norvégiennes sont prêtes à se lancer dans la bataille pour le titre. Il y aura une pression, bien sûr, mais en général, elles l'utilisent bien pour la tourner en leur faveur.


L'enjeu des tournois de qualification olympique (*) pourrait-il rebattre les cartes ? Des outsiders comme l'Espagne, les Pays-Bas, l'Allemagne, pourraient-ils surprendre ?

Un Mondial féminin avant les Jeux, c'est toujours une compétition fantastique. Le but, pour toutes les équipes nationales, c'est de se qualifier pour les Jeux Olympiques. Elles se préparent au mieux pour cela. Cette compétition sera extrêmement importante pour elles, parce qu'il y a encore des places à distribuer pour se qualifier.


Et des équipes non-européennes peuvent-elles aller au-delà du tour principal ?

On n'est jamais à l'abri de surprises. On peut imaginer l'Angola, la Corée du Sud, quelques équipes d'Europe de l'Est (Roumanie, Monténégro, NDLR). Mais à mon avis, il n'y aura pas de grandes surprises. En demi-finales, je crois qu'on aura le Danemark, la Norvège, la Suède et la France. Les résultats des tournois de préparation renforcent l'idée que les meilleures équipes seront toujours les équipes habituelles.


(*) à ce jour, cinq des douze équipes du tournoi olympique de Paris sont connues : la France bien sûr, plus quatre champions continentaux (Angola, Brésil, Corée du Sud, Norvège). Le champion du monde 2023 sera également qualifié (ou le mieux classé hors des nations déjà citées). Les six billets restants seront attribuées en avril, lors de trois TQO auxquels participeront les autres quart-de-finalistes de ce Mondial.


Le calendrier du groupe D (à Stavanger, NOR)  

Jeudi 30 novembre : Slovénie - Islande (18 h), FRANCE – Angola (20h30, sur beIN Sports 1)

Samedi 2 décembre : Slovénie – Angola (15h15), FRANCE – Islande (18 h, beIN Sports 3).

Lundi 4 décembre : Angola - Islande (17 h), FRANCE – Slovénie (21 h, TFX et beIN Sports 1)

Les trois premiers seront qualifiés pour le groupe 2 du tour principal, et conserveront les points de leurs confrontations directes (4 maximum). Ils retrouveront ensuite trois équipes du groupe C (Norvège, Corée du Sud, Autriche, Groenland), pour deux places en quarts de finale.

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