C'est ce qui s'appelle avancer tramontane dans le dos. A l'ombre du Top 5 du championnat écoulé, et d'un Paris 92 revenu à des hauteurs conformes à ses attentes, Plan-de-Cuques réussit à faire bouger les lignes, se mouvoir la tectonique assez figée des plaques de l'élite. Sa trilogie de succès (Saint-Maur et Saint-Amand à domicile, Mérignac en Gironde) a compensé ses deux faux départs (22-28 contre Dijon, 38-24 à Nantes). Et le +12 infligé samedi dernier à Toulon (36-24) succède à deux défaites honorables en déplacement (-2 à Besançon, -4 à Brest).
Parcours en dents de scie, certes, mais suffisamment équilibré pour s'immiscer dans la moitié haute du classement. Au détriment de locataires plus familiers, tels Nice (8ème, un point de retard) et Besançon (9ème, trois unités de moins). En signifiant aux candidats au maintien qu'elle change de braquet, la formation d'Angélique Spincer pourrait avoir l'esprit tranquille plus tôt que la saison dernière et améliorer sa neuvième place finale.
Engageantes perspectives, rendues possibles entre autres par l'émergence de Jemima Kabeya. Associée pour la deuxième année consécutive à Andréa Novellan, la gardienne de 20 ans croque goulûment dans le temps de jeu (près de 40 minutes en moyenne cette saison) qui lui faisait défaut à Saint-Maur, quitté en 2022. Ce mercredi, en match avancé de la neuvième journée, elle retrouve Chambray-les-Tours, dans l'espoir de faire autant déjouer les tireuses de penalty que le 20 mai dernier : la Francilienne avait paré quatre jets de 7 m sur cinq (Houette, Stoiljkovic, Offendal, Brkljacic), déterminants dans le succès 28-27 aux Ambrosis.
Jemima, dans quel état d'esprit avez-vous pris le TGV pour Chambray-les-Tours, au sein d'un effectif au complet ?
On part motivées, avec l'ambition de garder notre bonne dynamique. Ce sera un gros match, un révélateur, qui confirmera ou pas notre statut actuel. Il nous faudra avoir de l'intensité, faire circuler le ballon comme on a l'habitude de faire, et surtout avoir confiance en nous et notre jeu.
A quoi attribuez-vous ce premier tiers de saison bien provisionné du HBPC ?
Au travail qu'on fournit à l'entraînement. Dans la semaine, on fait tout pour bien préparer le match, on développe de nouvelles choses. Ca se ressent sur le terrain, et c'est grâce à cela qu'on gagne. Etre plus nombreuses à travailler fait aussi la différence.
Les recrues (Sagna, Gautschi, Kromoska, etc.) y sont-elles aussi pour quelque chose ?
Elles sont quatre, et font beaucoup de bien à l'équipe. Ce sont de nouveaux profils, de nouvelles tireuses. Elles nous aident à garder notre dynamique de fin de saison dernière, on en profite !
L'expérience acquise lors de votre première saison provençale vous rend-elle meilleure, plus forte actuellement ?
Je suis jeune, encore toute nouvelle dans le groupe professionnel. J'apprends encore le poste. Je suis en binôme avec Andréa (Novellan), qui a un peu plus d'expérience que moi. On a aussi Linda Pradel, notre coach, qui nous fait des (séances) spécifiques au poste, nous donne des conseils. Le travail qu'on fait avec elle nous aide à gagner en compétence et en expérience.
Gardienne de but, était-ce une vocation ?
J'ai toujours été dans les cages, sauf quand j'étais plus jeune. J'étais arrière gauche, et quand j'avais 12 ans, aux Intercomités, une règle disait que la gardienne ne devait pas forcément rester dans les cages. J'ai aussi joué pivot. Mais comme je n'aime pas le contact, je suis très bien là où je suis actuellement !
Sur quelles consoeurs prenez-vous
exemple pour progresser ?
Amandine Leynaud m'inspire énormément, et actuellement, Hatadou Sako (*).
(*) la gardienne internationale de Metz rendra visite à son homologue du HBPC le 3 novembre, pour l'avant-dernière journée de LBE avant la trêve.
Chambray-les-Tours (5ème) – Plan-de-Cuques (7ème), mercredi 25 octobre (20 h)