La boussole d'Helene Fauske n'indique que l'ouest, et ça n'a rien d'un dysfonctionnement. Quand elle quitte Brest, où elle n'entrait plus dans les plans du vice-champion de France malgré un exercice de bienvenue probant (115 buts en phase classique 2021-22, 8ème total), la Norvégienne de 26 ans se dirige vers le club le plus proche du littoral atlantique. Nantes. Avec sa signature pour deux saisons, actée en mars dernier, la Scandinavie est plus que jamais un satellite naturel de la planète Neptunes. Entraîné par une Danoise, Helle Thomsen, l'ensemble ligérien recense en effet trois Suédoises (Lagerquist, Ryde, Stromberg) et une seconde Norvégienne (Mari Finstad Bergum, arrivée en mars 2021).
Une telle concentration nordique a compté dans la réflexion, l'engagement de la native de Baerum, à l'ouest d'Oslo. Et qui, l'intersaison venue, lui a facilité l'adaptation. « Les Scandinaves ont été gentilles avec moi depuis mon arrivée. C'était également agréable de faire connaissance avec les joueuses françaises. Nous avons une bonne vie de groupe. Le mélange du jeu français et du jeu scandinave peut être vraiment bien. C'est pourquoi le projet nantais était tentant pour moi. »
Ce bouillon de cultures, des espoirs bleus déjà présents (Grandveau, Ondono) et des internationales venues en renfort (Horacek, Sajka) le chauffent aussi. Les résultats suivent. En mai dernier, Nantes avait atteint le meilleur classement de sa décennie de Première division. Une troisième place toujours d'actualité au quart du championnat en cours. Derrière le tenant et son dauphin, Metz et Brest, qui ont battu Nantes à près d'un mois d'écart (25-34 pour les Lorraines, 23-27 pour le BBH).
Combativité et constance exigées
Au pointage intermédiaire de la trêve internationale, durant laquelle Helene Fauske n'a pas rejoint la sélection norvégienne (sa 35ème et dernière cape en date remonte à 2022), le premier bilan fait dans la nuance. « Certains matches étaient très bien (*), d'autres non. Nous devons continuer à nous battre, rester constantes pendant tout un match. Il y a beaucoup de potentiel dans cette équipe, nous devons croire en nous. »
L'opportunité de se remettre d'équerre, d'exprimer au grand jour les qualités du collectif, se présente dimanche après-midi. Le déplacement à Paris 92, ex aequo en points (17) mais derrière au goal-average général. En cas de sixième victoire, Nantes prendrait provisoirement la deuxième place, en attendant le match décalé de Brest mercredi prochain. Le choc d'outsiders revêt dès lors un certain enjeu, mais arrive trop tôt dans le calendrier pour être décisif, soutient la vice-championne du monde 2017 (3,6 buts de moyenne en sept journées). « Chaque match est important, il peut encore se passer beaucoup de choses. Rien n'est encore fait, nous rencontrons toutes les équipes deux fois. Nous avons perdu contre Brest et Metz, mais nous les retrouverons après Noël, et serons prêtes pour les affronter. »
D'ici à ce que sonne l'heure des revanches, Helene Fauske et sa troupe espèrent avoir passé le troisième tour de Ligue européenne. Face à Molde, tombeur de Dijon fin septembre, la numéro 7 nantaise aura le privilège de se produire deux fois à domicile : le 12 novembre à Mangin, le 19 dans son pays. « Je ne cache pas que c'est plus sympa de rencontrer une équipe norvégienne. Je m'attends à des rencontres difficiles, mais je crois en notre projet, en la qualification » pour la phase de groupes. « Molde a beaucoup de bonnes joueuses. Nous devrons bien travailler tactiquement, à la vidéo, et croire en notre jeu. L'équipe qui suivra le mieux le projet de jeu se qualifiera. »
(*) Nantes a successivement battu Achenheim, Plan-de-Cuques, Toulon, Dijon et Saint-Maur. Avant la huitième journée, seules les Provençales figurent dans la première moitié de tableau.
Paris 92 (4ème) – Nantes (3ème), dimanche 22 octobre (15 h, à Issy-les-Moulineaux). En direct sur beIN Sports 2. Arbitres :
C. et J. Bonaventura.