A Villeurbanne, il y a ceux qui croient en la Mère Providence ou au Père Noël et les autres qui partent résignés. Bien obligés de convenir que le dépôt de bilan est inéluctable. Depuis mercredi soir et la tenue d’une assemblée générale extraordinaire, l’information s’est propagée. Face à d’énormes difficultés financières (on parle d’un trou conséquent avoisinnant 400 000 euros), le club s’apprête à mettre la clé sous la porte. Il y a un peu moins d’un semestre, l’entente Bordeaux Bruges Lormont avait connu pareil destin et avait été rayée de la Proligue et de l’ensemble des cartes.
Et pourtant ! Début juillet, le moral était revenu lorsque la LNH avait repêché l’équipe professionnelle qui filait tout droit vers la N1. La place laissée vacante par les Girondins lui était réservée. Dès lors, un plan d’attaque avait été élaboré avec le maintien comme objectif. La formation du groupe villeurbannais était cohérente et le recrutement largement en rapport avec les ambitions. Parmi les dix recrues, Allan Villeminot, ‘’l’enfant du pays’’ et surtout Lucas Vanègue (photo de tête), meilleur joueur de Proligue en 2022 alors qu’il évoluait à Cherbourg avant la saison passée, d’exercer son talent à Istres. Sur le terrain, après cinq journées, les résultats n’ont rien de catastrophiques: 2 succès (à Billère et face à Sarrebourg), 3 défaites contre trois prétendants au top 6 (d’un but face à Tremblay, de trois à Istres et de quatre à Besançon). Un parcours méritoire d’autant que l’effectif n’a jamais été au complet. Aux quelques blessés, se sont rajoutés des éléments frappés d’interdiction de jouer comme Jonas Poignant ou Steeven Corneil puisque depuis août, le VHA doit faire face à une mesure d’encadrement de la masse salariale.
L’épisode de la coupe de France le mois dernier, où faute d’un terrain praticable, les Rhodaniens qui n’ont pu accueillir Nantes, ont perdu la confrontation sur tapis vert, n’a fait que noircir un ciel déjà bien encombré.
L’épée de Damoclès de la CNCG plane sur la tête de Tony Breysse qui comptait sur l’ultime réunion de ce mercredi pour apporter des solutions. Même s'il garde un infime espoir de renverser la tendance, le président n’a pour le moment, pas été entendu par les actionnaires du VHA.
L’ambiance en a pris un coup et l’épilogue parait inévitable. Comme indiqué dans la presse locale, le match de la 6ème journée, ce vendredi face à Valence pourrait bien être le dernier de la saison et vraisemblablement du club villeurbannais parmi les pros du hand français.
Du côté de l'instance de tutelle, la réaction sous forme de communiqué, est des plus prudentes. Ce qui d'ailleurs soulève une question fondamentale. Comment la Commission de Contrôle et de Gestion de la LNH qui reconnait avoir «constaté depuis juin, une nette dégradation de la situation financière» , a-t-elle pu valider la décision qui a débouché sur le repêchage du VHA ? Certes, une réduction de la masse salariale avec refus d'homologation de trois contrats pros avait été prononcée mais était-ce suffisant ? La LNH qui se retrouve bien souvent devant le mal accompli, précise que «dans l'éventualité où le club serait amené à cesser son activité, elle appliquera strictement les règlements, à savoir la non prise en compte des rencontres disputées par le club depuis le début du championnat de Proligue pour l'établissement du classement.» Tout en insistant sur le fait que «dans l'immédiat, Villeurbanne est toujours engagé en Proligue.»
Ce vendredi, la direction du VHA a renoncé à aligner ses joueurs lors de la 6ème journée à domicile face à Valence (voir ICI). De fait, le club se retire du championnat de Proligue....