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Dalila Abdesselam, nature et découvertes

Euro

lundi 9 octobre 2023 - © Laurent Hoppe

 4 min 36 de lecture

Un gros mois seulement après ses débuts en LBE, la meneuse de jeu du promu Achenheim fait connaissance cette semaine avec l'équipe de France A. Suppléante de Grace Zaadi dans le groupe d'Olivier Krumbholz, la trentenaire souhaite lancer les qualifications à l'Euro 2024 et sa vie internationale sans changer sa personnalité, façonnée dans les divisions inférieures : humble, dévouée au collectif et offensive.

Jeudi 28 septembre, lendemain de match de championnat à Brest. Ce matin-là, Dalila Abdesselam est appelée en équipe de France. Littéralement. « On était à l'hôtel, on discutait avec les coéquipières. Jan (Basny, son entraîneur) me demande si j'avais écouté mes messages... Je suis rentrée dans ma chambre chercher mon téléphone, et j'ai rappelé Olivier » Krumbholz.

 

Remplacer Grace Zaadi, forfait pour le premier rassemblement de la saison des championnes olympiques (aponévrose pied droit), c'est simple comme un coup de fil. Simple et inattendu, confesse la capitaine du Strasbourg/Achenheim/Truchtersheim Handball (SATH). « Oui, c'est une surprise. Je n'avais jamais eu l'équipe de France comme objectif. » Pour ne s'en tenir qu'à son poste de demi-centre, « il y a un vraiment gros vivier en France. J'ai 30 ans, et il y a des jeunes joueuses qui sont très prometteuses. » Comme Léna Grandveau (Nantes), de dix ans sa cadette et qui souffle déjà sa première bougie bleue.

 

« Apprendre et montrer ce que je sais faire »

 

En pénétrant à son tour dans le contexte international, la meilleure joueuse de D2 en 2022-2023 laissera à l'entrée son cher numéro 26, dévolu ici à Pauletta Foppa. Et dont le vécu en LBE tient aux sept premières journées de la saison présente. Si elle aurait aimé mieux faire samedi, face à Chambray (3/12 au tir, 7 passes décisives, 6 pertes de balle, pour une défaite 20-28), la demoiselle de Rochefort a déjà validé son test d'aptitudes. Du premier coup, un soir de baptême à 10 buts face à Nantes (34-41, le 30 août). « Cette montée était une opportunité pour moi. J'ai eu la chance d'avoir la confiance du bureau directeur et du staff pour pouvoir continuer à m'épanouir à ce niveau. »

 

Grâce à l'exposition accrue d'Achenheim, en raison aussi des circonstances, la meneuse de jeu prend de l'altitude, certes plus tard que le commun de ses nouvelles collègues en bleu. « Ca vient récompenser le travail fait depuis tout ce temps dans mon club. » Sept saisons entières de labeur en Alsace, à écumer tous les recoins des divisions inférieures, N1 (2016-18) puis D2. Un raccourci vers le haut niveau s'était néanmoins présenté, dès 2012, à l'ancienne Angoumoisine et Chambraysienne (2014-16). A l'époque, celle qui avait brièvement connu la génération Zaadi/Glauser/Houette en France juniors, le temps d'un stage et d'une poignée de matches amicaux, avait éconduit Arvor 29, futur champion de France rétrogradé. Priorité à l'achèvement des études de gestion, au terroir charentais.

 

Un rendez-vous manqué avec Irene Fanton

 

L'élite, Dalila Abdesselam ne la découvrira donc qu'une décennie plus tard. Avant une possible première sélection A contre l'Italie, en ouverture des qualifications pour l'Euro 2024 (*). « Le but, c'est de montrer ce que je sais faire, apprendre. » L'histoire aurait pu être plus al dente si Irene Fanton (photo ci-dessous) était adversaire d'un soir. Mais l'arrière gauche transalpine du SATH n'est pas revenue sur sa mise en retrait des Azzuri. « C'est dommage, mais c'est son choix de privilégier son club et son repos en semaines internationales », souffle la néo-Bleue. « Dalila mérite sa sélection. Elle a fait un bon début de saison. Ca va être une expérience incroyable », lance la Transalpine. En attendant les taquineries, au retour de Lettonie (l'équipe de France y jouera samedi après-midi), ce mercredi, « je vais soutenir ma nation, mais Dalila aussi, un peu ». Le cœur balancera, de fait, un peu plus que lors du France – Italie de rugby...

 

 

Jan Basny portera assurément autant d'attention sur la femme-orchestre de son collectif. « Une joueuse importante, capable de faire la différence », comme l'entraîneur d'Achenheim (depuis 2021) la dépeint. Capable de tout, à vrai dire. Buteuse patentée (5,5 de moyenne la saison dernière, en D2), passeuse tous azimuts, défenseure avancée ou en poste 1 quand le bloc est aligné. Sa première convocation « veut dire qu'elle a progressé dans son jeu, et qu'elle peut apporter quelque chose » aux championnes olympiques, interprète l'ex-sélectionneur tchèque (2010-22). Avant de souligner que pour la première fois, le SATH fournit directement une joueuse à l'équipe de France A. La voie indirecte doit sa renommée à Laura Flippes, partie d'Alsace en 2013, et invitée d'honneur de son club formateur samedi soir. On devine le sujet principal de sa discussion post-match avec Dalila Abdesselam et Manon Houette, sur un point de corner de la Rotonde strasbourgeoise...

 

(*) Dix-huit Bleues sont rassemblées depuis dimanche (dont Djazz Chambertin, qui pallie le forfait d'Orlane Kanor), mais seize apparaîtront sur chaque feuille de match.


France – Italie, mercredi 11 octobre (21h10, Palacium de Villeneuve-d'Ascq). En direct sur L'Equipe et beIN Sports 3. Arbitres : MM. Schols (HOL) et Martens (BEL).

L'autre match de la première journée du groupe 4 opposera la Slovénie à la Lettonie (mercredi, 17 h). Les deux premiers, voire le troisième s'il est l'un des quatre meilleurs tous groupes confondus, qualifiés pour la phase finale coorganisée par la Suisse, l'Autriche et la Hongrie.

Dalila Abdesselam, nature et découvertes 

Euro

lundi 9 octobre 2023 - © Laurent Hoppe

 4 min 36 de lecture

Un gros mois seulement après ses débuts en LBE, la meneuse de jeu du promu Achenheim fait connaissance cette semaine avec l'équipe de France A. Suppléante de Grace Zaadi dans le groupe d'Olivier Krumbholz, la trentenaire souhaite lancer les qualifications à l'Euro 2024 et sa vie internationale sans changer sa personnalité, façonnée dans les divisions inférieures : humble, dévouée au collectif et offensive.

Jeudi 28 septembre, lendemain de match de championnat à Brest. Ce matin-là, Dalila Abdesselam est appelée en équipe de France. Littéralement. « On était à l'hôtel, on discutait avec les coéquipières. Jan (Basny, son entraîneur) me demande si j'avais écouté mes messages... Je suis rentrée dans ma chambre chercher mon téléphone, et j'ai rappelé Olivier » Krumbholz.

 

Remplacer Grace Zaadi, forfait pour le premier rassemblement de la saison des championnes olympiques (aponévrose pied droit), c'est simple comme un coup de fil. Simple et inattendu, confesse la capitaine du Strasbourg/Achenheim/Truchtersheim Handball (SATH). « Oui, c'est une surprise. Je n'avais jamais eu l'équipe de France comme objectif. » Pour ne s'en tenir qu'à son poste de demi-centre, « il y a un vraiment gros vivier en France. J'ai 30 ans, et il y a des jeunes joueuses qui sont très prometteuses. » Comme Léna Grandveau (Nantes), de dix ans sa cadette et qui souffle déjà sa première bougie bleue.

 

« Apprendre et montrer ce que je sais faire »

 

En pénétrant à son tour dans le contexte international, la meilleure joueuse de D2 en 2022-2023 laissera à l'entrée son cher numéro 26, dévolu ici à Pauletta Foppa. Et dont le vécu en LBE tient aux sept premières journées de la saison présente. Si elle aurait aimé mieux faire samedi, face à Chambray (3/12 au tir, 7 passes décisives, 6 pertes de balle, pour une défaite 20-28), la demoiselle de Rochefort a déjà validé son test d'aptitudes. Du premier coup, un soir de baptême à 10 buts face à Nantes (34-41, le 30 août). « Cette montée était une opportunité pour moi. J'ai eu la chance d'avoir la confiance du bureau directeur et du staff pour pouvoir continuer à m'épanouir à ce niveau. »

 

Grâce à l'exposition accrue d'Achenheim, en raison aussi des circonstances, la meneuse de jeu prend de l'altitude, certes plus tard que le commun de ses nouvelles collègues en bleu. « Ca vient récompenser le travail fait depuis tout ce temps dans mon club. » Sept saisons entières de labeur en Alsace, à écumer tous les recoins des divisions inférieures, N1 (2016-18) puis D2. Un raccourci vers le haut niveau s'était néanmoins présenté, dès 2012, à l'ancienne Angoumoisine et Chambraysienne (2014-16). A l'époque, celle qui avait brièvement connu la génération Zaadi/Glauser/Houette en France juniors, le temps d'un stage et d'une poignée de matches amicaux, avait éconduit Arvor 29, futur champion de France rétrogradé. Priorité à l'achèvement des études de gestion, au terroir charentais.

 

Un rendez-vous manqué avec Irene Fanton

 

L'élite, Dalila Abdesselam ne la découvrira donc qu'une décennie plus tard. Avant une possible première sélection A contre l'Italie, en ouverture des qualifications pour l'Euro 2024 (*). « Le but, c'est de montrer ce que je sais faire, apprendre. » L'histoire aurait pu être plus al dente si Irene Fanton (photo ci-dessous) était adversaire d'un soir. Mais l'arrière gauche transalpine du SATH n'est pas revenue sur sa mise en retrait des Azzuri. « C'est dommage, mais c'est son choix de privilégier son club et son repos en semaines internationales », souffle la néo-Bleue. « Dalila mérite sa sélection. Elle a fait un bon début de saison. Ca va être une expérience incroyable », lance la Transalpine. En attendant les taquineries, au retour de Lettonie (l'équipe de France y jouera samedi après-midi), ce mercredi, « je vais soutenir ma nation, mais Dalila aussi, un peu ». Le cœur balancera, de fait, un peu plus que lors du France – Italie de rugby...

 

 

Jan Basny portera assurément autant d'attention sur la femme-orchestre de son collectif. « Une joueuse importante, capable de faire la différence », comme l'entraîneur d'Achenheim (depuis 2021) la dépeint. Capable de tout, à vrai dire. Buteuse patentée (5,5 de moyenne la saison dernière, en D2), passeuse tous azimuts, défenseure avancée ou en poste 1 quand le bloc est aligné. Sa première convocation « veut dire qu'elle a progressé dans son jeu, et qu'elle peut apporter quelque chose » aux championnes olympiques, interprète l'ex-sélectionneur tchèque (2010-22). Avant de souligner que pour la première fois, le SATH fournit directement une joueuse à l'équipe de France A. La voie indirecte doit sa renommée à Laura Flippes, partie d'Alsace en 2013, et invitée d'honneur de son club formateur samedi soir. On devine le sujet principal de sa discussion post-match avec Dalila Abdesselam et Manon Houette, sur un point de corner de la Rotonde strasbourgeoise...

 

(*) Dix-huit Bleues sont rassemblées depuis dimanche (dont Djazz Chambertin, qui pallie le forfait d'Orlane Kanor), mais seize apparaîtront sur chaque feuille de match.


France – Italie, mercredi 11 octobre (21h10, Palacium de Villeneuve-d'Ascq). En direct sur L'Equipe et beIN Sports 3. Arbitres : MM. Schols (HOL) et Martens (BEL).

L'autre match de la première journée du groupe 4 opposera la Slovénie à la Lettonie (mercredi, 17 h). Les deux premiers, voire le troisième s'il est l'un des quatre meilleurs tous groupes confondus, qualifiés pour la phase finale coorganisée par la Suisse, l'Autriche et la Hongrie.

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