Besançon a mis du temps à démarrer sa saison. Il n'a pas reçu Mérignac le 30 août, en raison du repêchage tardif des Girondines (une date d'ouverture différée n'a pas encore été trouvée). Le week-end suivant, défaite surprise chez le champion de D2 Saint-Maur (26-25). Le départ réel des joueuses de Sébastien Mizoule s'est produit contre l'autre promu, Achenheim (32-25, le 9 septembre). Une mauvaise gestion des supériorités numériques leur a coûté un résultat positif à Paris 92, samedi passé (30-29), avant d'enregistrer ce mercredi leur premier succès en déplacement (30-35 à Nice).
Une victoire rassénérante à la lecture du classement : treizième et avant-dernier au coup d'envoi, l'ESBF gagne cinq places d'un coup. Son entraîneur lui préfère l'épithète « encourageante », par son contenu. « Elle s'inscrit dans la continuité de ce qu'on a fait à Paris. Les joueuses ont été meilleures individuellement, dans les tâches qui leur ont été définies, le respect des projets défensif et offensif. On progresse à chaque match, à l'entraînement aussi. Je suis content que ça se soit vu sur le terrain. »
Sororité avec Juliette
Si les gardiennes bisontines étaient « un peu absentes » (aucun arrêt en première période, quatre en seconde), et si les débuts de mi-temps font partie des « points à revoir et à améliorer » (5-2 à la 8ème, 20-19 à la 36ème après le +3 de la mi-temps), la grosse satisfaction est venue du poste d'arrière gauche. Invitée par son coach à y suppléer la recrue Frida Rosell (malade, comme Mélina Peillon), préférée à une Nada Corovic « un peu en dedans ces derniers temps », Clarisse Mairot s'est défoulée sur la défense azuréenne. Accoutumée à évoluer demi-centre, la joueuse de 22 ans a eu comme un crush en revenant à ses premières amours. Dix buts sur douze tirs (dont 1/1 penalty), c'est sa meilleure marque en pro (elle avait fait un double huit la saison dernière, en Ligue EHF).
« Pour qu'une joueuse brille, il faut que les autres soient performantes à côté d'elle. Clarisse a été mise en lumière grâce à ses partenaires », souligne Sébastien Mizoule, déjà son mentor au centre de formation et en N1. Dans les Alpes-Maritimes, deux équipières ont particulièrement rendu service à la numéro 8 rouge : Alizée Frécon-Demouge, avec qui les atomes crochus ne sont plus à prouver... et la petite sœur. Egalement arrière, Juliette (21 ans, 3/6 hier) est revenue au bercail, après une saison de D2 avec les voisines de Palente. « On est contentes d'être ensemble, sourit l'aînée. On s'entend très bien dans le jeu, on se comprend bien. » Les passes décisives sont donc venues naturellement.
L'équipe de France « dans un coin de la tête »
En scorant plus en un soir que dans les trois précédents matches de championnat (6), Clarisse Mairot a rappelé pourquoi la formation bisontine est l'une références en France. Elle en partage la vitrine avec Frécon, la nouvelle capitaine Pauline Robert et Louise Cusset, suite aux départs de Juliette Faure (Brest) et Lucie Granier (Metz). « Nous sommes des ambassadrices », convient la native de Marnay (Haute-Saône, à 25 km de Besançon), arrivée dans le Doubs il y a sept ans et sous contrat avec l'ESBF jusqu'à la fin de cette saison. « On veut montrer ce que le club nous a appris pour briller en LBE. »
Sa progression linéaire, ses compétences sur deux postes l'ont aussi mené à l'équipe de France juniors, ainsi qu'au stage des A à Capbreton, au début de cet été. Les Bleues, « ça reste dans un coin de la tête. Si je suis rappelée (ce qui n'a pas été le cas pour le rassemblement d'octobre), ce sera un plus... »
NICE – BESANCON : 30-35 (15-18)
Mercredi 27 septembre 2023. 200
spectateurs. Arbitres : Mmes Duée et Leclercq.
Evolution du score : 0-2 (3') ; 5-2 (8') ; 6-7 (13') ; 10-14 (21') ; 13-15 (26') ; 20-19 (36') ; 21-23 (40') ; 23-26 (45') ; 25-28 (50') ; 29-32 (55').