S’il arrive au bout du contrat qu’il vient de prolonger à Montpellier jusqu’en 2026, Diego Simonet peut égaler le record. Mais pour le moment, Kornél Nagy est le seul étranger du championnat de France à avoir démarré une 13ème saison sous les couleurs du même club. Le Magyar a débarqué dans le nord en juillet 2011 en provenance de Veszprém qui venait de fêter le 19ème titre national de son histoire. « Je n’y suis resté qu’un an et le bilan est mitigé. J’étais jeune et je n’ai pas fait le bon choix sportif car je n’ai pas trop joué. Mais je me dis aussi que si je n’étais pas passé par là, je n’aurais peut-être pas intéressé Dunkerque. » León en Espagne était aussi sur les rangs mais Jean-Pierre Vandaele qui venait de prendre la présidence n’a pas lâché le morceau. L’arrière est arrivé sans sa compagne Ivett qu’il avait laissée à Veszprém. L’internationale hongroise rejoindra la France, quelques mois plus tard afin de renforcer Nantes qui dispute la montée parmi l’élite féminine. « C’est vrai qu’au début, je suis tout seul. Je me focalise sur le handball et sur les leçons de français. Je n’avais rien d’autre à faire. L’intégration est plus rapide et plus facile car je passais mes journées au contact de mes partenaires. Je vis ça comme une expérience sans me douter qu’au fil du temps, je vais la prolonger.» Un 1er bail de deux saisons avec l’assurance d’un temps de jeu conséquent et des résultats qui s’enchaînent. L’USDK commence à titiller les plus gros et à viser les places d’honneur. La machine est lancée. Parcours jusqu’en finale en coupe EHF (perdue face à Göppingen), à la reprise en 2012, le trophée des champions puis en décembre, la coupe de la Ligue. Paris est champion en D1 mais les Nordistes chipent la 2ème place à Montpellier et du coup, un billet en Ligue des Champions. «Je joue attaque-défense, j’ai la confiance du coach, il y a une super ambiance dans le groupe, j’avais ce que je n’avais pas trouvé en Hongrie. A Dunkerque, il n’y a jamais eu de grandes stars mais plutôt un collectif. » L’histoire ne s’arrête pas en si bon chemin avec la consécration et le titre national en 2014 tout en se mesurant à l’élite européenne. « On est allé battre Paris et Montpellier chez eux ! Cette saison, c’est un sacré souvenir. Pour moi, ça a été la plus belle. Un truc énorme. En plus, mon fils est né en février. Que demander d’autre ?» En à peine trois étés, le natif de Püspökladány (à l’est de Budapest) a trouvé le parfait équilibre. « Les dirigeants de Szeged voulaient me faire rentrer au pays, ils avaient même proposé de racheter mon contrat, Nantes aussi m’avait contacté mais bon… j’étais content d’être là, le club tenait à me garder, je n’avais aucune raison de changer. Avec ma femme, on a pris nos habitudes, on s’est fait de très bons amis, on aime cette ville, les gens sont chaleureux.»
Même si au fil du temps, le vernis s’est un peu écaillé et l’équipe nordiste a dû revoir ses ambitions à la baisse, ‘’Koko’’ a continué à défendre les mêmes valeurs avec ce caractère de mec sympa qui lui a été parfois reproché. «Au quotidien, je suis plutôt cool, c’est vrai, j’ai une relation facile avec les gens que je croise. Ça m’est arrivé de me fâcher mais pas souvent (rires) ! Sur le terrain et ça n’a jamais été méchant. Patrick Cazal aurait voulu que je le sois un peu plus.» Le compte à rebours est désormais enclenché jusqu’en mai prochain où le joueur tournera une page de son album. La reconversion et l’après-handball ont déjà été pensés. De l’éducation de ses enfants (Isabel, 7 ans en décembre et Artur, 10 ans en février) à la gestion du petit parc immobilier qu’il possède dans la cité portuaire, sans oublier le club dans lequel il compte s’investir auprès des jeunes. « Nous avons commencé à en parler avec Jean-Pierre (Vandaele), dès la saison dernière. On a toujours eu d’excellentes relations, on s’apprécie et on se respecte beaucoup. J’ai aussi échangé avec les entraîneurs. Je ne tiens pas à faire la saison de trop. Dans la tête, tout est bien en place mais il faut que le corps suive et surtout réponde à la charge de travail. A mon âge (il aura 37 ans, le 21 novembre prochain), la récup’ est plus longue. Les jambes et les épaules sont plus douloureuses. Je pense que c’est le bon moment. Il faut aussi laisser la place aux autres. » Sans pour autant se prélasser sur un banc ou négliger la préparation avant chaque rencontre. Le Hongrois est prêt à bondir sur le parquet dès que le besoin s’en fera sentir. « Je suis là pour rendre service à l’équipe. Même si c’est cinq ou dix minutes par match. Je n’ai aucune frustration à jouer moins qu’avant. Lors des deux dernières années, il y a eu quelques blessés, il faut donc se tenir prêt. De mon côté, je vais m’entraîner comme si c'était mon 1er contrat.» En toute sérénité.
Les joueurs étrangers recordmen sous le même maillot
Joueur | Nat. | Club | arrivée | saisons |
Kornél Nagy | HON | Dunkerque | 2011 | 13 |
Valero Rivera | ESP | Nantes | 2010 | 12* |
Dragan Mladenovic | SER | Dunkerque | 1992 | 12 |
Diego Simonet | ARG | Montpellier | 2013 | 11 |
Nemanja Ilic | SER | Toulouse | 2013 | 11 |
Sergey Kudinov | RUS | Chartres | 2014 | 10 |
Mikkel Hansen | DAN | Paris SG | 2012 | 10 |
Vid Kavticnik | SLO | Montpellier | 2009 | 10 |
Slavisa Djukanovic | SER | St Raphaël | 2007 | 10 |
Karel Nocar | RTC | Chambéry | 2003 | 10 |
Borisa Majstorovic | CRO | Chambéry | 1988 | 10 |
Issam Tej | TUN | Montpellier | 2006 | 9 |
Jalel Touati | TUN | Dunkerque | 2006 | 9 |
Max Fortemps | BEL | Nancy | 2005 | 9 |
Wissem Hmam | TUN | Montpellier | 2005 | 9 |
Anouar Ayed | TUN | Toulouse | 2004 | 9 |
Dan R. Fortuneanu | ROU | St Raphaël | 2004 | 9 |
Mladen Bojinovic | SER | Montpellier | 2002 | 9 |
* en 2 fois: 2010-2016 et depuis 2018