William Accambray pensait terminer sa carrière de haut niveau du côté d’Aix en Provence, non loin de ses proches. Les aléas sportifs en ont décidé autrement. Pour la structure provençale, la saison écoulée a été catastrophique avec une 11ème place bien peu reluisante pour le 4ème budget de la Starligue. Le coach Thierry Anti dont les relations avec la plupart des joueurs se sont progressivement dégradées, en a fait les frais le premier, puisqu’écarté avant termes. « On n’était pas sur les objectifs fixés en début de championnat mais la cassure était telle entre le groupe et Thierry avec un message qui avait beaucoup de mal à passer, qu’il ne faut pas s’étonner de la tournure que cela a pris. Mais j’estime avoir vécu une belle année malgré toutes les galères. » En fin de contrat, ‘’Willy’’ a dû se résoudre à envisager la suite ailleurs. Quelques clubs étrangers se sont manifestés mais aussi… Saran. En vue de réintégrer l’élite, les Loiretains ont verrouillé un projet ambitieux et commencé à recruter des éléments d’expérience parmi lesquels Yann Genty, Florian Delecroix et Romuald Kollé. « C’est vrai qu’à la base, je voulais rester un peu plus vers le sud et à choisir, à Aix mais cela n’a pas pu se faire. Saran est arrivé avec une proposition vraiment sympa même si je ne savais pas s’ils allaient repartir en D2 ou s’ils allaient monter. Les arguments de Fabien Courtial ont été convaincants et en plus, ils ont terminé en tête de la Proligue ! Donc j’étais content de mon choix. » A l’heure où à 35 ans, bon nombre de joueurs pensent à leur reconversion, l’arrière international qui est sur le point d’entamer sa 16ème saison au plus haut niveau, entend vivre pleinement cette nouvelle expérience. «Franchement je ne suis pas fixé sur le moment où j’arrêterai, je prends cela plutôt comme une fierté. Cela fait un moment que je suis sur le circuit professionnel et c’est aujourd’hui une réelle satisfaction de pouvoir continuer à exercer le métier que j’aime, ce sport qui est ma passion et de pouvoir prétendre évoluer avec les meilleurs. Tant que physiquement je me sens bien, tant que la motivation est là, il est normal de continuer.» Dans un environnement où un palmarès voire une notoriété sont à forger. Rien à voir avec Montpellier, le PSG, Veszprém ou même Meshkov Brest, les principaux clubs que l’intéressé a fréquentés. « J’ai le sentiment qu’ils veulent se donner les moyens pour grandir. Ici, l’ambiance est excellente, le club qui a conservé un caractère familial, veut franchir un nouveau palier donc si je peux les aider et contribuer à cette ascension, ce sera avec plaisir. » Saran qui fêtera l’an prochain son cinquantenaire, a déjà goûté à l’élite. A deux reprises. Prématurément à l’issue de sa 1ère saison en D2 et en 2021.
Mais cette fois, les dirigeants ont tiré de nombreux enseignements de leurs expériences passées avec à la barre du navire loiretain, Bruno Bordier, le président et Fabien Courtial (photo ci-dessus), l'incontournable patron technique du club depuis 2009. Pour cette 3ème tentative en Starligue, le budget* avec l'arrivée de nouveaux partenaires, est en nette augmentation. Un cap est franchi. Se donner sérieusement les moyens d’exister tout en ne se mettant pas en danger. « L’objectif sera de viser le maintien et de ne pas faire le yoyo justement parce que c’est toujours difficile de repartir derrière. Sincèrement, nous connaissons les attentes. Pour ma part, je ne ressens pas une pression particulière. J’ai toujours essayé de répondre présent et cela depuis que j’ai commencé à Montpellier. J’étais très jeune (1ers matches à 17 ans) et on m’a fait confiance dans une des meilleures équipes au monde. Donc je n’ai pas l’habitude de fuir mes responsabilités. Et surtout, je ne force rien, je reste moi-même. » A Saran, on se veut pragmatique. Il est évidemment illusoire de viser (dans l'immédiat), la 1ère moitié du classement, le maintien sera encore une fois dans toutes les têtes et cela commence dès ce vendredi face à Cesson qui peut être considéré comme un adversaire direct tant les dernières sorties des Bretons n’ont pas été très convaincantes. « On va se montrer humbles et mesurés. On va se battre pour rester dans cette 1ère division et si on peut grappiller des points qui nous permettent d’envisager mieux que le maintien, on le fera. Rien ne doit nous empêcher d’être ambitieux. » Alors que jusque-là, William Accambray avait l’habitude de lutter pour les places d’honneur (11 titres nationaux dont 9 avec Montpellier et le PSG), c’est un nouveau statut qu’il devra assumer. Ce qui ne l’empêchera pas de suivre attentivement ce qui se déroule au sommet. « Il peut y avoir des surprises tout au long de la saison mais au niveau du classement, on peut s’attendre à voir les mêmes équipes s’installer en haut de tableau. Je pense que le ventre mou du championnat sera plus disputé. » Et à court terme, Saran entend bien se glisser dans la bagarre.
* Un tout petit peu plus de 3,3 millions d'euros... Pour se donner les moyens de leurs objectifs, le budget des "Septors" a fait un bond substantiel. Pour autant, il n'est que le 14ème de l'élite, juste devant ceux d'Ivry et de Dijon.