bandeau handzone

Lylou, si Borg chez les Bleuettes

Euro

dimanche 25 juin 2023 - © Laurent Hoppe

 4 min 48 de lecture

La future demi-centre de Mérignac s'affirme comme la maîtresse à jouer de l'équipe de France juniors, victorieuse de ses trois derniers matches de préparation à l'Euro U19. Vingt ans après sa mère, Myriam, elle aussi rêve de gagner un titre majeur, mi-juillet en Roumanie. Avec ses qualités propres, les dons familiaux... et la complicité de sa sœur jumelle, Enola.

L'arbre généalogique des championnes du monde 2003 poursuit sa croissance. Une ramification messine, du nom d’Emma Jacques, fille de Melinda Szabo, avait atteint l'équipe de France A au printemps 2021. Et voici qu'une double branche girondine grandit à son tour. Au rythme de la progression de Lylou et Enola, les jumelles de Myriam Korfanty-Borg, arrière des Bleues sacrées en Hongrie il y a vingt ans (moins six mois). Une paire aussi « agréable à regarder jouer qu’à jouer avec elle », juge Laura Fau, leur coéquipière à Mios (N1, deuxième de la poule sud-ouest).

Nées 17 mois après le miracle de Budapest, les toutes jeunes majeures (depuis le 31 mai) n'ont connu qu'indirectement cette finale culte. Par vidéos, coupures de presse et transmission orale. Trop petites aussi pour se souvenir de la fin de carrière internationale de leur mère (165 capes, la dernière en 2008), elles écrivent la leur au présent. D'abord en sélection jeunes, jusqu’à la cinquième place du Mondial U18 l’été dernier, maintenant en juniors. « On prend exemple », concède, laconique, Lylou Borg.

Sauf blessure - la poche de glace posée sur la cheville gauche de cette dernière, l’empêchant de disputer le dernier quart d’heure de France - Portugal samedi, justifie cette précaution d’usage -, le binôme sera dans les dix-huit qui s’envoleront pour le championnat d'Europe des moins de 19 ans, le 4 juillet, avant-veille du premier match de groupe en Roumanie. « On veut faire une bonne place, mieux que la onzième du dernier Euro », annonce la numéro 25 tricolore. A l’été 2021, sa génération avait en effet raté le tour principal de sa compétition initiatique, quand les aînées (Grandveau, Bouktit, etc.) s’offraient le bronze continental.

« J'arrive à trouver Enola sans la regarder »

Dans cette classe 2004-2005 dont Eric Baradat a hérité en septembre dernier, Lylou Borg est la cheffe d'orchestre. Une demi-centre qui a occupé l’essentiel de sa fin de semaine à Meudon (Hauts-de-Seine) à accorder les violons. Presto, allegro, fortissimo dans les duels qu'elle aime tant. Même si l’ossature du groupe n’a pas bougé en un an, « on est en train de se découvrir les unes les autres, on apprend à jouer ensemble ». Les répétitions n’ont pas été vaines, avec trois victoires sur l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal (résultats ci-dessous). « On avance vite », constate la meilleure joueuse du tournoi des Quatre Nations. Le plateau faisant office de trophée individuel « confirme que j’ai besoin de l’équipe pour performer ».

Mais s’il y a bien une Bleuette qui n’a aucun secret pour l’étudiante en psychologie, c’est bien sûr Enola, arrière gauche comme sa mère. « On se connaît tellement que j’arrive à la trouver sans la regarder. » Ca s’est vu dans l’action du septième but français contre les Lusitaniennes, sur engagement rapide. Ou du 23ème, redonnant +6 aux Françaises (23-17, 43ème). Dans l’autre sens, les offrandes finissent aussi dans les filets adverses…

Jouer en famille, Lylou Borg y est plus qu'habituée. Le club de Mios, ressuscité après le dépôt de bilan de l’entité professionnelle à l’automne 2015, est une extension du foyer. Sans que ses parents ne la forcent, assure-t-elle, sa meilleure buteuse y a appris le hand en U11, intégré le groupe seniors en surclassement à 15 ans, joué trois saisons de N1 (la dernière à 7 buts de moyenne) sous les ordres de Jean-Charles… son père. « Il m’avait aussi coaché en moins de 15 ans. Depuis petite, il me suit partout. »

D’une façon ou d’une autre, ça restera le cas la saison prochaine. Malgré la séparation sportive, inéluctable et imminente. Quand l’Euro et les vacances seront finis, les jumelles Borg deviendront adversaires. Enola à Pessac, promu en D2, et Lylou à Mérignac, relégué de LBE. S'émanciper à l’âge adulte, au niveau supérieur, sans véritablement couper le cordon : c’est le sens de la signature au MHB, pour deux ans. « C’est super pour ma progression, mais ça va être dur », anticipe celle qui, à Jean-Dauguet, marchera un peu plus dans les pas de Myriam… Mérignacaise entre 2000 et 2003.

 

FRANCE – PORTUGAL : 31-25 (16-12)

Samedi 24 juin 2023, à Meudon. 170 spectateurs environ. Arbitres : M. Boullanger et De Oliveira.

FRANCE : L. Borg 1/5 (0/1 penalty) ; Colinot ; Dury (capitaine) 4/8 ; Pintat 2/2 ; A. Sissoko 4/9 ; Tuccella 3/4 (2/3 penaltys) ; puis Broquaire 1/3 ; E. Borg 4/6 (1/1 penalty) ; Errard 2/5 ; Golvet 3/3 ; F. Karamoko ; Perret 3/8 (0/1 penalty) ; Texier 3/5 (1/2 penaltys). Gardiennes : Wanda (5/17 arrêts en 30', dont 0/1 penalty) puis Tignon (6/19 arrêts en 30', dont 0/1 penalty). Non utilisée : F. Camara (gardienne). Sélectionneur : E. Baradat.

La France avait battu l’Espagne la veille (36-30), et l’Allemagne l’avant-veille (31-27).

Classement final des Quatre Nations 2023 : 1. FRANCE ; 2. Espagne ; 3. Portugal ; 4. Allemagne.

Le premier tour de l'Euro juniors

Jeudi 6 juillet (11h45) : Hongrie – FRANCE.

Vendredi 7 juillet (14h15) : FRANCE – Norvège.

Dimanche 9 juillet (18h45) : FRANCE – Serbie. Les trois matches à Mioveni (ROU).

En cas de qualification pour le tour principal, les Bleuettes croiseront avec les deux premiers du groupe D (Danemark, Monténégro, République Tchèque, Macédoine du Nord). Finale le dimanche 16 juillet à Pitesti.

Lylou, si Borg chez les Bleuettes 

Euro

dimanche 25 juin 2023 - © Laurent Hoppe

 4 min 48 de lecture

La future demi-centre de Mérignac s'affirme comme la maîtresse à jouer de l'équipe de France juniors, victorieuse de ses trois derniers matches de préparation à l'Euro U19. Vingt ans après sa mère, Myriam, elle aussi rêve de gagner un titre majeur, mi-juillet en Roumanie. Avec ses qualités propres, les dons familiaux... et la complicité de sa sœur jumelle, Enola.

L'arbre généalogique des championnes du monde 2003 poursuit sa croissance. Une ramification messine, du nom d’Emma Jacques, fille de Melinda Szabo, avait atteint l'équipe de France A au printemps 2021. Et voici qu'une double branche girondine grandit à son tour. Au rythme de la progression de Lylou et Enola, les jumelles de Myriam Korfanty-Borg, arrière des Bleues sacrées en Hongrie il y a vingt ans (moins six mois). Une paire aussi « agréable à regarder jouer qu’à jouer avec elle », juge Laura Fau, leur coéquipière à Mios (N1, deuxième de la poule sud-ouest).

Nées 17 mois après le miracle de Budapest, les toutes jeunes majeures (depuis le 31 mai) n'ont connu qu'indirectement cette finale culte. Par vidéos, coupures de presse et transmission orale. Trop petites aussi pour se souvenir de la fin de carrière internationale de leur mère (165 capes, la dernière en 2008), elles écrivent la leur au présent. D'abord en sélection jeunes, jusqu’à la cinquième place du Mondial U18 l’été dernier, maintenant en juniors. « On prend exemple », concède, laconique, Lylou Borg.

Sauf blessure - la poche de glace posée sur la cheville gauche de cette dernière, l’empêchant de disputer le dernier quart d’heure de France - Portugal samedi, justifie cette précaution d’usage -, le binôme sera dans les dix-huit qui s’envoleront pour le championnat d'Europe des moins de 19 ans, le 4 juillet, avant-veille du premier match de groupe en Roumanie. « On veut faire une bonne place, mieux que la onzième du dernier Euro », annonce la numéro 25 tricolore. A l’été 2021, sa génération avait en effet raté le tour principal de sa compétition initiatique, quand les aînées (Grandveau, Bouktit, etc.) s’offraient le bronze continental.

« J'arrive à trouver Enola sans la regarder »

Dans cette classe 2004-2005 dont Eric Baradat a hérité en septembre dernier, Lylou Borg est la cheffe d'orchestre. Une demi-centre qui a occupé l’essentiel de sa fin de semaine à Meudon (Hauts-de-Seine) à accorder les violons. Presto, allegro, fortissimo dans les duels qu'elle aime tant. Même si l’ossature du groupe n’a pas bougé en un an, « on est en train de se découvrir les unes les autres, on apprend à jouer ensemble ». Les répétitions n’ont pas été vaines, avec trois victoires sur l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal (résultats ci-dessous). « On avance vite », constate la meilleure joueuse du tournoi des Quatre Nations. Le plateau faisant office de trophée individuel « confirme que j’ai besoin de l’équipe pour performer ».

Mais s’il y a bien une Bleuette qui n’a aucun secret pour l’étudiante en psychologie, c’est bien sûr Enola, arrière gauche comme sa mère. « On se connaît tellement que j’arrive à la trouver sans la regarder. » Ca s’est vu dans l’action du septième but français contre les Lusitaniennes, sur engagement rapide. Ou du 23ème, redonnant +6 aux Françaises (23-17, 43ème). Dans l’autre sens, les offrandes finissent aussi dans les filets adverses…

Jouer en famille, Lylou Borg y est plus qu'habituée. Le club de Mios, ressuscité après le dépôt de bilan de l’entité professionnelle à l’automne 2015, est une extension du foyer. Sans que ses parents ne la forcent, assure-t-elle, sa meilleure buteuse y a appris le hand en U11, intégré le groupe seniors en surclassement à 15 ans, joué trois saisons de N1 (la dernière à 7 buts de moyenne) sous les ordres de Jean-Charles… son père. « Il m’avait aussi coaché en moins de 15 ans. Depuis petite, il me suit partout. »

D’une façon ou d’une autre, ça restera le cas la saison prochaine. Malgré la séparation sportive, inéluctable et imminente. Quand l’Euro et les vacances seront finis, les jumelles Borg deviendront adversaires. Enola à Pessac, promu en D2, et Lylou à Mérignac, relégué de LBE. S'émanciper à l’âge adulte, au niveau supérieur, sans véritablement couper le cordon : c’est le sens de la signature au MHB, pour deux ans. « C’est super pour ma progression, mais ça va être dur », anticipe celle qui, à Jean-Dauguet, marchera un peu plus dans les pas de Myriam… Mérignacaise entre 2000 et 2003.

 

FRANCE – PORTUGAL : 31-25 (16-12)

Samedi 24 juin 2023, à Meudon. 170 spectateurs environ. Arbitres : M. Boullanger et De Oliveira.

FRANCE : L. Borg 1/5 (0/1 penalty) ; Colinot ; Dury (capitaine) 4/8 ; Pintat 2/2 ; A. Sissoko 4/9 ; Tuccella 3/4 (2/3 penaltys) ; puis Broquaire 1/3 ; E. Borg 4/6 (1/1 penalty) ; Errard 2/5 ; Golvet 3/3 ; F. Karamoko ; Perret 3/8 (0/1 penalty) ; Texier 3/5 (1/2 penaltys). Gardiennes : Wanda (5/17 arrêts en 30', dont 0/1 penalty) puis Tignon (6/19 arrêts en 30', dont 0/1 penalty). Non utilisée : F. Camara (gardienne). Sélectionneur : E. Baradat.

La France avait battu l’Espagne la veille (36-30), et l’Allemagne l’avant-veille (31-27).

Classement final des Quatre Nations 2023 : 1. FRANCE ; 2. Espagne ; 3. Portugal ; 4. Allemagne.

Le premier tour de l'Euro juniors

Jeudi 6 juillet (11h45) : Hongrie – FRANCE.

Vendredi 7 juillet (14h15) : FRANCE – Norvège.

Dimanche 9 juillet (18h45) : FRANCE – Serbie. Les trois matches à Mioveni (ROU).

En cas de qualification pour le tour principal, les Bleuettes croiseront avec les deux premiers du groupe D (Danemark, Monténégro, République Tchèque, Macédoine du Nord). Finale le dimanche 16 juillet à Pitesti.

Dans la même rubrique