« On a fait un très beau match et je suis fier des gars. Quasiment tout le monde a joué. » Ces 1ers mots de Grégory Cojean résument en partie ce qui a fait ce samedi soir, la différence entre Nantes et Montpellier. Le coach du ‘’H’’ avait c’est vrai, l’avantage de disposer d’un effectif au complet alors que côté héraultais, Diego Simonet blessé, manquait à l’appel. Globalement, l’équipe nantaise était plus expérimentée. Cela n’a pas empêché à presque tout le banc d’apporter sa pierre à l’édifice. Qui plus est à un moment où la tendance n’était pas en sa faveur. A contrario, Patrice Canayer a tiré sur les mêmes joueurs. Pourquoi ne pas avoir utilisé le polyvalent Marko Panic ou un Jaime Fernandez qui a dû se poser bien des questions en cirant sa chaise 60 minutes durant ? Pourquoi s’obstiner à faire confiance au Danois Andreas Jensen qui défensivement n’a pas été à la hauteur ? En face, excepté De La Bretèche, les Person, Damatrin, et Portela ont été mis devant leurs responsabilités et cela a été plutôt positif.
En début de semaine, Montpellier s’était satisfait d’avoir arraché (aux dépens de Nantes) son billet pour avoir le droit de disputer la Ligue des Champions. Un trophée acquis à l’issue d’une finale n’aurait pas dépareillé dans la vitrine du club. Le dernier remonte à 2018, c’était à Cologne… face à… Nantes en Ligue des Champions. Cinq longues années se sont écoulées.
Cette finale, le MHB l’a très mal débutée et l’a surtout très mal finie. Le plus inquiétant, c’est qu’excepté les 5-6 minutes en début de seconde période, lorsque Nacinovic et le futur Nantais Julien Bos ont réveillé l’équipe qui avait passé son temps à courir après le score et à prendre l’eau, il n’y a rien eu d’autre à se mettre sous la dent.
Si les deux formations se sont neutralisées durant les douze 1ères minutes, Nantes s’affirmait comme étant la plus dangereuse aux abords des 6 mètres et même sur longue distance. Avec notamment Maqueda très mobile et Minne perforant. En revanche, le jeu au près du MHB était moins fluide, les intentions moins claires. Combien de fois Stas Skube va s’empaler sur le bloc central nantais ? Carence en attaque, manque de justesse en défense. Déjà, Valentin Porte avait été pris par la patrouille à deux reprises en moins de dix minutes. Il va devoir se montrer moins entreprenant par la suite. Ensuite, Nantes va insister sur sa vitesse d’exécution et miser sur la lenteur du repli de son adversaire. Et cela va fonctionner. Et même quand la défense héraultaise était en place, elle n’évitait pas de se faire enfoncer. « On a été dominé sur l’ensemble du match dans tous les secteurs, reconnait Karl Konan au micro de BeIN. Prendre autant de buts sur une finale, c’est beaucoup trop. On perd tous les duels dans un 1er temps et derrière, c’est beaucoup plus compliqué. Je suis vraiment déçu de finir de cette façon. » Même l’entrée d’Hugo Descat pour sa dernière apparition avec le maillot du MHB avant de partir pour Veszprém, ne changera rien. Peu avant la pause avec quatre longueurs à son avantage (17-21), le ‘’H’’ avait donné les prémices d’une tendance. La densité de son effectif avait montré son efficacité. Valero Rivera n’avait pas failli pour exécuter ses 7m et Hallgrimsson dans ses cages s’était un peu plus signalé que Desbonnet.
L’entame au retour des vestiaires sera tout d’abord catastrophique pour les hommes de Patrice Canayer. Un ballon perdu et une interception de Briet dans les mains de Skube, il n’en fallait pas plus pour semer la confusion dans les rangs héraultais (17-23 à la 32è). Un rapide coup d’œil dans les tribunes… l’ardeur des fervents supporters avait baissé d’un ton et du côté de Julien Deljarry, c’était plutôt la soupe à la grimace. Sauf qu’en l’espace de 5-6 minutes, le président du MHB va retrouver sa voix et des couleurs. Et tout le monde va croire à une ‘’remontada’’ des Sudistes. Enfin, un pivot montpelliérain Veron Nacinovic était en position de marquer ! Enfin, Nantes bafouillait son handball. Ballons perdus, tirs à côté, exclusion temporaire, parade pour Bolzinger… Le MHB venait de passer un 5-0, rien ne lui avait résisté et à 19 minutes du buzzer final, tout était encore possible. Mais l’illusion restera fugitive. C’est à ce moment très précis que Greg Cojean va décider de régénérer sa troupe. D’abattre la carte Pesic dans les bois, d’entériner Ovnicek à la mène et de sonder la profondeur de son banc. Choix judicieux puisque gagnant. Le ‘’H’’ va retrouver ses velléités destructrices (25-29 à l’entame de l’ultime quart d’heure) et Montpellier retomber dans ses travers. Revenu aux affaires, Hallgrimsson était sur les trajectoires adverses et Théo Monar surfait sur la vague, comme il l’avait fait au cœur de la 1ère période. Porte, fautif pour la 3ème fois, devait abandonner ses partenaires. Le réalisme et le sang-froid des Nantais étaient récompensés. Avec six buts d’avance (33-39) ils pouvaient soulever pour la 2ème fois de leur histoire, la coupe de France. Remise par un ancien de la maison, celui qui avait conduit l’équipe à la même issue en 2017… un certain Thierry Anti.
A Paris, Accor Arena Bercy, samedi 10 juin 2023
Finale de la coupe de France Masculine
Montpellier HB – HBC Nantes 33-39 (mi-temps : 17-21)
Arbitres: Charlotte et Julie Bonaventura
Evolution du score : 4-4 (5) 7-7 (10) 9-10 (15) 11-14 (20) 14-17 (25) 17-21 (MT) 18-24 (35) 23-25 (40) 26-29 (45) 28-30 (50) 30-34 (55) 33-39 (FIN)
L'album photos de la finale de la coupe de France nationale masculine entre Nantes et Montpellier