Tant de fois, Johanna Lombardo a voulu s'éloigner du hand, ne se consacrer qu'à sa vie d'employée de banque. Tant de fois, l'ancienne internationale juniors s'est ravisée. Ralliée de bonne heure au projet Nîm'Arguerittes, « monter en D2 dans les trois ans » avec une jeune garde locale bien encadrée, l'arrière gauche a encore succombé à la tentation il y a un an. « J’avais envie de rendre à Nîmes ce qu’il m’avait donné », argue la trentenaire qui fit ses armes à feu le HBCN, jusqu’en 2015. Et dès la saison 1 de cette alliance métropolitaine USAM/CS Marguerittes, la voilà savourant « à 200 % » sa première Coupe de France, qui s'était refusée à elle du temps du Cercle (en 2011 contre Toulon/Saint-Cyr, en 2015 face à Metz).
Encouragées à Bercy par quelque deux cents Gardois, les championnes d'Occitanie (premières des deux phases de N3, 25 victoires-3 défaites) ont su élever le niveau de la finale, jusque-là proche de la purge dans son ensemble, en seconde période (13-13 à la 18ème, 16-13 à la 40ème, 22-16 à la 52ème). Malgré la sortie pour suspicion de blessure de leur capitaine Léa Biscuit, formée au HBCN comme Lombardo (7/11) ou Laurie Carretero-Fontaine (10 arrêts), les Skyblues méridionales ont fait front en défense. Gardé les idées plus claires que le Kremlin-Bicêtre. Montré par séquences comment leur parcours, entamé dans un quasi anonymat un soir d’octobre à Jacou (Hérault, qualification 19-33), avait « solidifié les bases du groupe » de Jonathan Grimaud. « Ce match ne représentera pas ce dont on est capables de faire, ce qu'on a fait toute la saison, juge l'ex-Péageoise (2016-19, puis début 2020) et expatriée à Storhamar (Norvège, août-novembre 2019). Les cadres ont eu beaucoup de pression, on a essayé de le cacher aux jeunes, et ce sont les jeunes qui ont sauvé le match. »
L'attaque du Kremlin s'est enrayée
Le CSAKB, lui, a gardé des séquelles de sa paralysie offensive de fin de premier acte : 11'20'' sans marquer. Une fameuse anomalie pour la meilleure attaque du championnat francilien, tombée à 41 % au tir et desservie par au moins 16 pertes de balle. « On n'est pas arrivées à passer à +3 (7-9, 19ème), ce qui nous aurait permis d'être plus sereines, et on rentre au vestiaire à 9-9. Ca ne nous a pas aidées », souffle Sonia Ferhaoui, l'une des quatre Val-de-Marnaises déjà là en mai 2018, lors du premier Bercy perdu (24-29 contre Tardets). Le Kremlin-Bicêtre a largement de quoi se consoler, avec l'accession en Nationale 2 validée par une deuxième place, et une finale de Coupe de la Ligue francilienne à suivre, le week-end prochain.
L'album photo de la rencontre de la finale régionale féminine entre Nîm'Arguerittes et CSA Kremlin-Bicêtre