N’en déplaise à certains, c’est une vraie claque ! Comme celle qu’on prend quand on n’a pas su appréhender avec suffisamment de lucidité le danger et surtout la réaction d’un adversaire qui ne pouvait rester apathique. La faute à qui ? Aux coaches qui n’ont pas su anticiper ce qui allait survenir après la pause ? Aux joueurs qui par moment ont manqué d’agressivité, certainement de jugeote et qui également se sont énervés alors qu’il n’y avait pas lieu de le faire ? Aux arbitres qui sans parti pris, ont plus souvent sifflé d'un côté que de l'autre ? Les Renards de Berlin qui ont mis vingt-cinq minutes (peut-être un peu moins) à entrer dans la rencontre, ont maîtrisé leur sujet dès le retour des vestiaires. Ils ont pris un avantage qu’ils n’avaient jamais eu et qu’ils n’ont ensuite jamais lâché. Pire même, le fond de cale héraultais a pris l’eau de toute part et au final, le résultat est sans appel. 

Pourtant, tout avait plutôt bien commencé. Les Allemands ont multiplié les erreurs, perdu des ballons importants et sans une organisation défensive efficiente, ont laissé le MHB mener les opérations. Et comme dans les cages, Rémi Desbonnet était au rendez-vous, que le côté droit de l’attaque fonctionnait plutôt bien avec Yanis Lenne quasi irréprochable et Julien Bos, métronomique à 7 mètres, le scénario va longtemps rester en faveur de Montpellier. Il faudra attendre la 13ème minute pour voir le portier berlinois Milosavljev se mettre en évidence ! Une parade qui aura le mérite de réveiller son équipe. Les forces vont dès lors s’équilibrer, par deux fois, les Français auront un ballon de +4 mais ils vont soit le perdre, soit tomber sur le gardien serbe. L’entrée du Danois Jensen sur la base arrière ne sera pas très inspirante, celle de l’Espagnol Jaime Fernandez sur l’aile gauche, non plus. Le crépi était en train de se craqueler. Après une faute sur le remuant Mathias Gidsel qui vaudra une exclusion à Karl Konan et un 7m transformé par le spécialiste Hans Lindberg, Berlin va revenir à hauteur et le score de parité va se figer jusqu’à la pause (16-16). 

Que s’est-il passé ensuite dans le huis clos des deux vestiaires ? Apparemment, les Renards sont rentrés sur le parquet avec un peu plus de détermination, un peu plus de hargne, un peu plus de rigueur, un peu plus d’envie. Ils vont profiter (notamment par le pivot Marsenic) des trous béants laissés par le cercle héraultais mais aussi sur le taux de réussite de Milosavlej . Rien ou presque n’a impressionné son imposante carcasse. Même pas quand la trajectoire Kyllian Villeminot parfaitement lancé, a atterri en plein visage. Le demi-centre tricolore a été pénalisé et a regagné le banc, sur l’action suivante, Max Darj a porté l’avance des Allemands à +4. Il n’y avait pourtant pas lieu de s’affoler dans les rangs du MHB puisqu’il restait encore 23 minutes à la pendule. Sauf que les Héraultais se sont enfoncés dans une stérilité offensive et les arrêts de Charles Bolzinger n’ont rien changé à la situation. Un mauvais changement et donc une nouvelle infériorité numérique, Pellas qui trouve la barre, en face le petit prodige Mathias Gidsel (photo ci-dessus) qui étale sa classe avec une somptueuse roucoulette, cela va suffire pour peser sur l’addition (19-25 à la 42ème). Le temps mort posé par Patrice Canayer n’aura pas l’effet escompté. Ses joueurs vont enchaîner les mauvais choix et les pertes de balle. La fin de rencontre sera vécue comme un vrai chemin de croix. 

Montpellier s’incline de six longueurs (29-35) et ne pourra prétendre disputer comme en 2014, la finale de la Ligue Européenne. Il reste à honorer la consolante prévue ce dimanche en milieu d’après-midi. Face aux Allemands de Göppingen éliminés dans l'autre demie par les Espagnols de Granollers. Mais attention. Dans les trois semaines qui vont suivre, il y a encore le titre national à aller chercher et surtout une finale de coupe de France à décrocher, le 10 juin face à Nantes. Il ne faudrait pas que d’un seul coup dans le groupe héraultais, ne s’installe la hantise de tout perdre et de complètement gâcher une saison qui jusque-là est positive. 

Fraikin BM Granollers  -  Frisch Auf Göppingen      31 – 29  (mi-temps : 16-18)

Arbitres : Amar & Dino Konjicanin (Bosnie)

Evolution du score : 2-4 (5è) 3-6 (10è) 6-6 (15è) 9-10 (20è) 13-15 (25è) 16-18 (MT) 18-21 (35è) 22-22 (40è) 24-22 (45è) 25-26 (50è) 29-27 (55è) 31-29 (FIN)

La finale opposera ce dimanche à 18h00
Füchse Berlin (All) à Fraikin BM Granollers  (Esp)
Match pour la 3^ème place à 15h30
Montpellier HB  - Frisch Auf Göppingen (All)