‘’Juju’’ fait partie de cette génération 98-99 en or. Celle des Elohim Prandi, Dylan Nahi, Kyllian Villeminot et Noah Gaudin avec laquelle il a tout gagné ou presque dans la filière jeune. Seule une finale de champion d’Europe U20 lui a échappé. Julien Bos est un des grands espoirs du handball tricolore. Avant de quitter Montpellier où il aura passé sept saisons et rejoindre Nantes, l’arrière droit qui figure parmi les trois nommés sur ce poste aux Trophées de la LNH va tenter ce week-end d’ajouter une nouvelle ligne à son palmarès. La Ligue Européenne que le club héraultais n’a jamais remportée. Pour cela, le MHB devra franchir un 1er obstacle en demi-finale, les Renards de Berlin. Et ce ne sera pas une mince affaire d’autant que l’épreuve se déroule à Flensburg en Allemagne.
Est-ce une reconnaissance d’être parmi les trois meilleurs arrières droits de la saison ?
Je suis content en tout cas d’en faire partie. Je fais une saison où j’ai tout donné pour le Montpellier Handball et ça fait plaisir d’avoir une telle reconnaissance.
Actuellement, tu es au top de ta forme…
Je reconnais que je me sens bien, dans la plénitude de mes moyens et cela tombe plutôt bien car on arrive en fin de saison où il y a beaucoup d’enjeux. J’espère que ça va continuer.
Les statistiques parlent pour toi…
Oui mais sincèrement, ce n’est pas ce que je regarde. Quand je termine un match, quelles que soient les stats, je sais si je l’ai réussi ou pas. Le ressenti que je tire de ma prestation, c’est ça qui est le plus important. Si j’ai bien défendu, si j’ai bien attaqué…
Personnellement, qu’est-ce qui a changé d’une année sur l’autre ?
J’ai surtout pris en maturité, en expérience et j’ai bien senti que le coach me confiait plus de responsabilités. Quand tu arrives à bien gérer tout ça, c’est important et c’est là que le niveau se mesure. J’ai progressé au MHB, j’ai mes repères dans ce club et je suis vraiment content d’en être où je suis à ce moment de la saison.
Tu n’es pas d’un caractère très expansif… Sauf dans certaines occasions. Je repense à ce pénalty que tu marques à Lisbonne et que tu fêtes surtout face au public portugais que tu as un peu réveillé…
(Sourires) Ouais, je me suis laissé prendre par l’ambiance… J’ai peut-être manqué de retenue et j’ai harangué la foule… Disons-le, j’ai pété les plombs en faisant ça. J’aime bien quand c’est chaud et cela ne m’a pas dérangé plus que ça.
Tu as quand même un peu forcé ta nature…
C’est vrai qu’on me connait un peu plus timide mais maintenant avec un peu plus de confiance en moi, de temps de jeu, je prends plaisir à célébrer ce que je réussis sur le terrain.
A Montpellier, tu es sur un poste qui a toujours bien été occupé…
Je dirai que la concurrence, ça me motive. C’est vrai qu’il y avait du monde devant moi. Ça m’a permis de m’enrichir auprès d’eux et une fois que la place s’est libérée, j’ai su saisir l’opportunité.
Comment juges-tu le parcours de Montpellier cette saison ?
Par rapport à l’an dernier, il est meilleur malgré ces défaites pénalisantes en championnat contre Nantes (à domicile et à l’extérieur) et Paris (à Coubertin) qui font qu’on se retrouve à la 3ème place et qu’on est tributaire des erreurs des autres si on veut prétendre au titre. Mais globalement, le parcours est très positif avec ce Final Four de la petite coupe d’Europe et la finale de Coupe de France. C’est évident que si on ne gagne rien, cela n’aura servi à rien d’avoir fait tout ça.
La Ligue Européenne, ce n’est pas la Ligue des Champions, tu parles même de ‘’petite coupe d’Europe’’….
Ce n’est pas péjoratif, c’est quand même un titre qu’on va tout faire pour décrocher. On ne va pas y cracher dessus.
Le dernier Final Four pour le MHB c’était en 2018, en Ligue des Champions. Tu as suivi ça depuis les tribunes…
Le souvenir qui reste c’est que c’était magique. Ce week-end a été très intense et si l’équipe est arrivée au bout, c’est parce qu’elle est restée tout le temps concentrée. Jouer deux matches de haut niveau en deux jours, ce n’est pas simple. C’est une bonne leçon pour ceux qui l’ont vécu.
Berlin, même à Flensburg, sera inévitablement favori de cette confrontation ?
Oui en plus, même si le titre en Bundesliga s’est éloigné, ils ont réalisé une très bonne saison. Ils restent en plus sur d’excellents résultats, ces dernières années. Ils ont participé régulièrement aux Final Four de l’épreuve (vainqueurs en 2015 et 2018, finalistes en 2017, 2019 et 2021), ils ont donc une certaine expérience.
Vous êtes encore en course dans trois compétitions, est-ce qu’il y a la hantise de tout perdre ?
Bien-sûr… On sait qu’en un week-end, la coupe d’Europe peut nous passer sous le nez, pareil pour la coupe de France et on n’est pas maître de notre destin pour le titre national. Il va falloir rester sereins, ne pas gamberger et surtout ne pas avoir de regrets en mettant toutes nos forces dans les confrontations qui restent.
A titre perso, il te reste cinq matches à disputer sous les couleurs du MHB avant de penser à Nantes. Justement, le dernier ce sera cette finale face au ‘’H’’. Ce sera particulier pour toi ?
Je dirai non. Ça va se passer à Bercy, en terrain neutre. Je pense plutôt au match contre Chambéry, à la maison, ce sera la dernière fois pour moi, que les supporters seront à Bougnol, l’émotion sera plus grande.
Comment vois-tu la suite ?
Je serai nantais la saison prochaine et j’en suis très content. Mon but sera d’encore plus m’épanouir là-bas. Ce sera une nouveauté car je n’ai connu pour l’instant qu’un seul club de haut niveau. Ma priorité sera de leur montrer qu’ils ont raison de me faire confiance sur le poste d’arrière droit.
Et l’équipe de France ?
La concurrence est telle que c’est dans un coin de ma tête mais certainement pas ma priorité.
Les bobos rythment le quotidien
Et dire qu'il y a cinq ans, il avait rayonné sur la Finale de Ligue des Champions remportée face à Nantes à Cologne ! L'Allemagne l'espace d'un week-end avait été son terrain de jeu. Seulement voilà, ce n'est pas avec le groupe armé à défier Berlin en demi-finale de Ligue Européenne samedi (15h30) que Diego Simonet effectuera le voyage à Flensburg. Le demi-centre argentin s'est blessé au mollet lors de la dernière confrontation il y a une semaine à Istres et il a été contraint à déclarer forfait. Les incertitudes concernant l'effectif du MHB ont continué avec des réserves sur Kyllian Villeminot (touché à la main gauche) et le Suédois Lucas Pellas (ménisque). Apparement les soins ont fait des miracles, les deux cadres pourront tenir leur poste. Patrice Canayer a même intégré Hugo Descat dans les séances d'entraînement. On ne devait plus revoir l'ailier gauche sous les couleurs du MHB depuis sa rupture partielle du croisé postérieur du genou droit. Il y aurait une infime chance que ce week-end, le futur joueur de Veszprém puisse rendre quelques services. Tout est bon à prendre ! Les Montpelliérains s'envolent ce vendredi en jet privé vers le nord de l'Allemagne, à Flensburg localité située quasiment à la frontière danoise.
L'Allemagne souveraine
Concernant l'adversaire, les Renards de Berlin (photo ci-dessus) qui ont reporté leurs espoirs sur cette Ligue Européenne, sentant que le titre en Bundesliga s'était éloigné voilà moins de 15 jours, la motivation est présente et ils pourront compter sur leurs fans qui ont promis de garnir copieusement les gradins de la Flens Arena. Ils ne seront pas les seuls puisqu'une autre formation allemande, Göppingen fait partie du carré final de la Ligue Européenne. Les partenaires de l'ancien gardien montpelliérain Marin Sego affrontent à 18h, les Espagnols de Granollers du vétéran (39 ans) ancien parisien et nantais, Antonio Garcia Robledo. Aux Montpélliérains et à leurs voisins transpyrénéens d'éviter que dimanche, le public même à majorité allemande, ait à assister à une finale 100% germanique !
L'Allemagne (à 25 reprises) avec notamment Göppingen (4 succès en 2011, 2012, 2016 et 2017) est détentrice du record des trophées dans cette compétition baptisée jusqu'en 2020, coupe de l'EHF. Berlin (lauréat en 2015 et 2018) s'est qualifié trois autres fois en finale (2017, 2019, 2021). Granollers a inscrit son nom au palmarès en 1995 et 1996. La particularité des équipes françaises qui ont participé à l'épreuve, est qu'elles ne l'ont jamais gagnée. Cinq finales jouées, cinq perdues (Dunkerque en 2012, Nantes en 2013 et 2016, Montpellier en 2014 et St Raphaël en 2018).
Les Renards de Berlin ont de redoutables individualités comme le gaucher allemand Fabian Wiede qui dirigera l'équipe en l'absence de Paul Drux, l'arrière droit danois Mathias Gidsel, ses compatriotes demi-centre Jacob Holm et ailier droit Hans Lindberg, sans oublier le buteur monténégrin Milos Vujovic, le pivot serbe Milajlo Marsenic ou le gardien (également serbe) Dejan Milosavljev.