Ce devait être le dernier match de la saison régulière et pour un promu, terminer entre la 8ème et la 10ème place, était plutôt un bon résultat. Les Girondins auraient même pu prétendre disputer les play-offs si en cours d'exercice, la Commission de Contrôle de Gestion n'avait pas infligé 4 points de pénalité pour "quelques invraisemblances" dans la présentation du budget. Dès lors, le club était en mode survie. Tant bien que mal, tout le monde, des joueurs au staff en passant par les bénévoles et le personnel administratif, s'attachait à oeuvrer afin que la structure fonctionne et que le public qui se pressait de plus en plus nombreux dans les travées de Jean Dauguet, prenne du plaisir. En coulisses, le président Jean-Paul Onillon n'a eu de cesse de séduire ceux qui légitimement pouvaient mettre la main à la poche. A la mi-avril, l'ancien patron du Paris Handball (avant qu'il ne soit cédé aux Qataris), comptait sur une subvention exceptionnelle de la Métropole bordelaise qui aurait pu combler une partie du déficit. Selon nos sources, les rendez-vous programmés n'ont pas abouti ou n'ont même pas eu lieu. La survie du club était en jeu dans une ligue qui se targue d'être la 2ème au plan national en terme de licenciés. Et dire qu'il y a trente ans, dans le sillage d'un certain Zlatko Saracevic, puis Bruno Rios, Marc Wiltberger et Jérôme Fernandez avec Boro Golic aux commandes sur le banc, l'équipe brillait au plus haut niveau. C'était pour raviver cette flamme que le tandem Onillon-Gardent, il y deux saisons s'étaient installés sur Bordeaux. Les deux ont vite compris qu'ils marchaient sur des oeufs et que ménager toutes les susceptibilités et jalousies ambiantes allait être complexe et très chronophage. Si sportivement, le but a été atteint, c'est donc financièrement que les collectivités et notamment celle de Bruges n'ont pas suivi.
Le partenariat privé n'était pas suffisant pour s'en passer. Et pourtant, dernièrement, les dirigeants avaient eu une lueur d'espoir lorsqu'un partenaire potentiel s'était présenté. Prêt à lâcher globalement 350 000 euros dont 250 000 sur le présent exercice. A la seule condition, en raison du contexte économique, de retarder l'échéancier et le versement sur 2024. Une alternative inacceptable qui après mure réflexion, a contraint Jean Paul Onillon et ses proches, à stopper l'avenir professionnel du club. Déjà quelques joueurs ont pu anticiper la suite et porteront d'autres couleurs la saison prochaine. Benoit Peyrabout, l'entraineur adjoint a par exemple trouvé une fonction au sein de la Ligue, quant à Philippe Gardent, son téléphone ne restera pas muet très longtemps. Pour voir du hand de haut niveau en Gironde, il faudra attendre encore quelques décennies. Mais cette région mérite-t-elle une élite sportive ? Le hand est-il une discipline assez huppée pour certains qui baignent dans la viticulture et l'antiquité ? Chez les féminines, ce n'est pas mieux. Mérignac (Ligue Butagaz E) se débat également dans une tourmente financière et après avoir été déjà sanctionné, on ne sait même pas si la structure attaquera la saison prochaine parmi l'élite. Les championnats respectifs iront jusqu'à leur terme. Du côté de la LNH, personne ne considère que malgré les déboires du BBL, la saison a été faussée. Tous les résultats seront validés même si certains clubs s'étaient déjà renseignés dans l'espoir de récupérer quelques points sur tapis vert.
Le communiqué du BBL .....