Ce qu’on ne peut pas enlever aux Portugais, c’est qu’ils se sont battus sur tous les ballons et qu’ils y ont cru jusqu’à l’ultime seconde. Ils auraient aimé imiter leur éternel rival, le Benfica qui l’an passé avait validé son accessit à la finale à 4 et l'avait même remportée. Montpellier et le scénario du match en ont décidé autrement. Le déroulement d’une dramaturgie est ponctué de faits marquants. Il est évident que celui intervenu très exactement après 14 minutes et 25 secondes est à souligner. Jusque-là, les deux formations étaient bien entrées dans la partie avec peut-être un peu plus d’intensité au crédit des Lisboètes. Le MHB était devant sans pour autant dominer son adversaire. Justement.
A ce moment-là, le Sporting peut revenir à hauteur sur un 7 mètres. ‘’Kiko’’ Costa est face à Charles Bolzinger. Le gamin de 18 ans a déjà gagné un 1er face à face, le 2ème lui sera fatal, son tir atterrissant sur le visage du natif de Frontignan. La règle sera appliquée à la virgule près. Francisco Costa est prié de sortir définitivement du terrain. Lui qui avec son grand frère Martim, se partage la plupart des buts inscrits par son équipe. Un sacré pépin pour leur père de coach. C’est à la formation qui va sentir la 1ère le bon coup qui va peut-être ravir les clés du match. La logique aurait voulu que Montpellier en profite. Pas du tout. Le Sporting va se réorganiser, chacun un peu plus se responsabiliser et prendre la charge habituellement dévolue à celui qui, la mine triste, va suivre le scénario depuis les tribunes. Si les Héraultais vont enfin connaître un temps fort avec l’excellente entrée de Julien Bos (3 réalisations consécutives) et le réalisme de Veron Nacinovic, leur adversaire ne va rien lâcher et répondre coup pour coup. Ce n’est qu’au bénéfice d’une supériorité numérique et malgré un 7 mètres loupé par l’ailier droit que les tauliers de Bougnol (pour les plus anciens), du FDI Stadium (pour les plus branchés) atteindront la pause avec deux longueurs d’avance (16-14). Que ce serait-il passé si Francisco Costa avait pu tenir sa place ? Question à jamais sans réponse, d’autant que Martim, son frangin a répondu présent, tout comme le pivot brésilien Silva Oliveira.
A la reprise, on entend les clameurs de l’Arena, pas de problème, le son strident des clarines, les encouragements d’un ambianceur qui va finir par s’égosiller mais sur le parquet, il manque cette pincée de folie, ce ''peps'' que les Montpelliérains savent imposer lorsqu’ils veulent noyer leur vis-à-vis. A leur décharge, le rythme effréné du calendrier et des rendez-vous qu’ils ont à honorer dans la période. Bolzinger est moins saignant (Rémi Desbonnet le sera un peu plus avec notamment un 7 m repoussé au meilleur moment), la défense un peu moins coordonnée, il n’y a pas assez de cohésion et le Sporting ne veut pas laisser passer l’occasion. Au tour du dénommé Salvador Salvador de s’illustrer. L’arrière gauche n’est pas avare dans l’engagement et met le MHB sur le reculoir. Il n’y a pas péril dans la maison bleue mais un renversement de situation est toujours possible. Les Portugais ont su imposer un faux rythme et ont intelligemment manœuvré. Patrice Canayer a la belle idée, tout en connaissant les limites actuelles du joueur, de faire entrer Kyllian Villeminot qui depuis un mois, fait la navette entre la salle et l’infirmerie. Les maladresses s’accumulent de part et d’autre. Heureusement, Julien Bos, Yanis Lenne et surtout un Stas Skube scintillant (photo ci-dessus - ce qui avait été loin d’être le cas une semaine plus tôt dans la capitale portugaise) se chargent de rassurer leurs supporters (29-25). Mais le Sporting a remis la pression. Et à quasi 5 minutes du terme, ‘’Kiki’’ lâche un de ses tirs croisés dont il a le secret. Salvador, pas Henri mais Salvador (photo ci-dessous) est toujours là, Suarez et Gassama ont remis quelques pièces dans le vieux juke-box. Dans ses cages, Maciel veut montrer que Diego Simonet n’est pas le seul Argentin à briller. Par deux fois, il prendra le meilleur sur son compatriote.
Montpellier a voulu souvent rester académique, au final, cela ne lui a pas trop mal réussi. Le 27 mai, la bande du tandem Canayer-Degouy ira faire un tour du côté de Flensburg. Pour y disputer le carré final. Ceux qui pouvaient y participer en tant qu’équipe hôte, n’y seront pas. Et c’est l’énorme sensation de la soirée. ‘’Die große Katastrophe ‘’… comme on dit là-bas ! Il y a une semaine, à l’aller les actuels 4èmes de Bundesliga s’étaient imposés d’un but face à Granollers. On se disait que chez eux, sur les bords de la Baltique, avec l’effectif (Golla, Möller, Mensah, Rod ou Gottfridsson), avec la ferveur du public, le doute ne serait pas permis. « Nein ! ma pétit madame ! Les Catalans du vétéran (ex PSG et ex Nantes) Antonio Garcia Robledo (39 ans) ont non seulement obtenu ce qu’ils étaient venus chercher mais ont carrément humilié leur adversaire ! Ils menaient de 6 unités à la 27ème, de 4 à la pause, de 10 à la 56ème pour terminer à 27-35. Et un club de Bundesliga de moins, ce n’est pas plus mal ! Ce sont les organisateurs locaux qui dès ce mardi soir, broient du noir. A Flensburg, il y aura tout de même Göppingen et Berlin. Le MHB lui, disputera un nouveau Final Four. Cinq ans après la fameuse épopée et le titre en Ligue des Champions. C’était à Cologne. Et on se dit que l’Allemagne peut bien convenir à Valentin Porte et consorts.
Quart de finale retour - Ligue Européenne
FDI Stadium (Montpellier), mardi 18 avril
Montpellier HB - Sporting CP 31 - 30 (mi-temps: 16-14)
score aller / 32-32
Arbitres; Marco Boricic & Dejan Markovic (Serbie)
Evolution du score: 2-4 (5) 5-5 (10) 8-6 (15) 11-9 (20) 13-11 (25) 16-14 (30) 18-17 (35) 21-20 (40) 23-23 (45) 26-24 (50) 30-27 (55) 31-30 (FIN)
Résultats des Quarts
| | aller | retour |
RX Nexe (Cro) | F.A Göppingen (All) | 23-32 | 31-27 |
Füchse Berlin (All) | Kad. Schaffhausen (Sui) | 33-33 | 30-24 |
Flensburg Hand. (All) | Fraikin Granollers (Esp) | 31-30 | 27-35 |
Montpellier HB (Fra) | Sporting CP (Por) | 32-32 | 31-30 |
en gras, qualifiés pour le Final FourLe diaporama du match Montpellier - Sporting par Patrick DAVIGNON