Certains corps étaient meurtris et avec l’enchaînement de trois rencontres de haut niveau en l’espace d’une semaine, il ne fallait pas s'attendre à un Montpellier flamboyant, capable de réaliser un écart qui aurait tué tout suspense. Se cacher derrière l’excuse de la fatigue accumulée n’est pas du genre de la maison. En concédant le partage des points (32-32), il y a tout de même de quoi tirer quelques enseignements positifs. « Avant le match, l’annonce d’un tel résultat aurait pu être une déception, conçoit Yanis Lenne (notre photo de tête) mais compte tenu de l’environnement, la salle assez chaude, le scénario, on peut être content du résultat. Concernant la répétition des matches, on est fait pour ça, physiquement, il y a 14 joueurs et on doit assurer. C’est plutôt l’approche mentale qui est plus complexe à gérer» Les 1ères minutes ont donné le ton avec des joueurs au rendez-vous et d’autres plus en retrait. Dans les rangs du Sporting, le danger à plusieurs facettes était identifié. En tête de cordée, deux frangins, les Costa. Martim l’aîné du haut de ses… 20 ans et le plus jeune ‘’Kiko’’ (photo ci-dessous) qui vient d’en avoir 18. « Ils ont mis une réelle intensité, on a été surpris par l'engagement de cette équipe. On devait s’y attendre et on a quand même subi mais je nous ai trouvé mieux dans le rythme que samedi face à Nantes. Ils ont vraiment bien joué le coup avec un maximum de réussite. » Et encore, tant mieux pour les Héraultais, le repli portugais n’était pas ce qui faisait le plus briller l’actuel leader du championnat lusitanien. Mais les hommes de Patrice Canayer vont parfois manquer de carburant nécessaire pour prendre le dessus. Ils vont surtout perdre un nombre inhabituel de ballons. Apparemment fantaisiste, la stat de l’EHF fait état de 10 en 1ère, 11 en seconde (contre neuf pour les Portugais). « C’est sûr que cela fait beaucoup, souligne l’ailier droit. On lâche c’est vrai des ballons et derrière on encaisse des buts faciles. Sur l’action, c’est ce qui fait vraiment mal au moral. Si aux frères Costa, on rajoute Suarez (le demi-centre), il y avait là trois bons tripoteurs de balle, on les avait identifiés, on s’était dit qu’il fallait leur rentrer dedans mais on les a laissés un peu trop circuler facilement. Sans leur faire mal. » En attaque placée, le MHB va montrer quelques suffisances, voire même une certaine apathie, à l’image de Stas Skube pas assez percutant, mal inspiré et plaçant des shoots un peu trop aisés à contrer. Charles Bolzinger qui comme à l’accoutumée, avait débuté, ne va pas avoir son habituelle réussite (un arrêt en 12 minutes), il va laisser les cages à Rémi Desbonnet qui par la suite, réalisera quelques fulgurances bien senties. Les Portugais vont profiter de toutes ces carences sans pour autant prendre outrageusement le dessus. Cela aurait pu être pire pour eux mais les Héraultais retrouvaient le vestiaire à moindre frais avec une seule longueur à remonter (18-17).
Il suffisait de mettre un peu plus d’impact en attaque placée et de la dissuasion sur le porteur du ballon pour que la tendance s’inverse. La rencontre va pourtant tomber dans une espèce de faux rythme dont s’accommodera parfaitement le Sporting. Cette léthargie qui avait enveloppé l’antre lisboète, c’est un Montpelliérain qui va se charger (à l’insu de son plein gré) de la dynamiser. Dans l’euphorie d’avoir tout simplement converti son 2ème sept mètres, Julien Bos va exulter, les bras levés, le poitrail tourné vers les tribunes, un tantinet provocateur. Le geste (inutile) du gaucher tricolore va réveiller l'ardeur de l’assistance. Dès lors, les deux formations vont se rendre coup pour coup. Skube va finir par retrouver quelques vertus mais il faudra vite les imprimer car à ce niveau, le Slovène a eu du mal ce mardi soir à peser sur la rencontre. Sur des exploits individuels, Diego Simonet va s'affirmer un peu plus à son avantage. Mais plus disciplinés, les Portugais vont se montrer plus roublards et tirer parti de la situation. Karl Konan était sévèrement exclu et entre temps, Martim Costa était allé au bout de ses intentions (31-28 à l’approche du money-time). Le MHB ne va pas s’affoler et compter sur ceux qui avaient jusque-là alimenté son crédit. Simonet et un 5ème but personnel, Bos et sa 6ème réalisation avec en prime, une reconversion pour l’après-carrière en chauffeur de salle et l’inévitable Yanis Lenne et son sans faute à 7/7. Avant leur dernière possession, les hommes du Sporting étaient même à la traîne. Un dernier baroud de l’ailier droit Tavarès va leur permettre d’arracher le partage des points (32-32). « Il va falloir qu’on analyse ce match attentivement, se projette déjà Yanis Lenne, savoir où on a péché en se disant que ce sera à notre tour de compter sur le public. Mais déjà ce mardi, malgré l’ambiance qui était contre nous, c’était vraiment chouette à vivre. » Les comptes seront remis à zéro car dans une semaine il faudra qu'il y ait un vainqueur. Le MHB mais également Lisbonne joueront leur avenir dans une compétition qui au vu des résultats de la soirée, (et cela ne date pas d’hier), est vraiment taillée pour les Allemands. Même si les Suisses de Schaffhouse ont pris une option avant de se rendre à Berlin.
Quart de finale aller - Ligue Européenne
Pavilhao Joao Rocha (Lisbonne - Portugal), mardi 11 avril
Sporting CP - Montpellier HB 32 - 32 (mi-temps: 18-17)
Arbitres; Peter Horvath & Balazs Marton (Hongrie)
Evolution du score: 3-1 (5) 5-5 (10) 7-8 (15) 12-11 (20) 14-14 (25) 18-17 (30) 20-19 (35)23-23 (40) 27-26 (45) 30-27 (50) 31-29 (55) 32-32 (FIN)
Résultat des Quarts Aller
Sporting CP (Por) | Montpellier HB | 32-32 |
BM Granollers (Esp) | SG Flensburg Handewitt (All) | 29-31 |
Frisch Auf Göppingen (All) | Nexe Nasice (Cro) | 32-23 |
Kadetten Schaffhouse (Sui) | Füchse Berlin (All) | 37-33 |
Le quart retour aura lieu mardi 18 avril