Un copier-coller ou presque. Les deux équipes qui le 10 juin prochain se retrouveront à Paris Bercy en apothéose de la Coupe de France ont écarté leur adversaire en demi-finale, sans ménagement. Avec le même écart de treize buts. 33-20 pour Montpellier la veille face à Paris, 37-24 pour Nantes face à Aix ce mercredi.
Le matin du match, un quotidien régional jurait que les Provençaux avaient tout à gagner dans cette confrontation et leur entraîneur assurait même sans l’ombre d’un doute ou d’une retenue que s’il y avait la moindre faille chez l’adversaire, il fallait tout faire pour s’y engouffrer et que la pression était sur les épaules du ‘’H’’. A ce niveau, Benjamin Pavoni promu aux commandes de l’équipe depuis la pitoyable éviction de Thierry Anti a été rapidement fixé. Nantes n’avait pas l’intention de s’endormir sur ses lauriers et rester sans réaction après les déclarations du président Gaël Pelletier plutôt contrarié par l’élimination de son équipe de la Ligue des Champions face à Plock et la prestation plutôt insipide qu’elle avait ensuite livrée face à Istres l’avant-dernier du championnat.
Le ‘’H’’ n'a pas mis plus de 8 minutes pour faire un break conséquent. Un avantage de 4 longueurs et dans les cages, un 5ème arrêt pour Viktor Hallgrimsson. La défense nantaise bien articulée autour de Théo Monar associé à tantôt Thibaut Briet, tantôt Alexandre Cavalcanti ou Ruben Marchan va être d’une telle efficacité que la misère aixoise sera vite criante. Des tirs prévisibles, une continuité de jeu inexistante, aucun trait de génie dans les intentions. Pour Nantes, il suffisait d’appliquer les bases. Récupération, montée de balle et but. Le portier islandais va s’avérer déterminant. Dix parades à la pause alors que son équipe avait déjà pris ses aises (16-8)… 18 au total lorsqu’il allait céder sa place au Portugais Manuel Gaspar, à 12' du terme.
On aurait pu avoir un élan de compassion à l’égard des Aixois s’ils avaient eu un semblant de réaction, un minimum d’orgueil. Si, au retour des vestiaires, alors que certains parmi les prétendus cadres n'avaient pas eu à forcer leur talent pour passer totalement inaperçus, ils n’avaient pas laissé l’incendie se propager. Ce début de second acte a été aussi catastrophique que la fin du 1er. Pertes de balle, échec au tir face au longiligne nordique qui avait pris insolemment possession de son périmètre. Son vis-à-vis, Alejandro Romero va se signaler à la 36ème minute. Tout un symbole, il ne s’agissait que de son 3ème arrêt. Ce sera d’ailleurs le dernier pour le Cubain !
Nantes aura quelque déchet mais le boulot sera accompli proprement... efficacement. Au plus fort, l'écart va atteindre 16 unités !
Pour ne pas que le ridicule finisse par anéantir tout son groupe, le coach aixois va lâcher sur le parquet ceux du centre de formation qu’il avait convié au voyage. Sans sauver la patrie car voilà longtemps que Nantes (avec également l'aide de ses jeunes) s’était mis à l’abri, les minots de Provence vont tenter d’exister. L’occasion de voir à l’œuvre Lorenzo Gustave, Eliott Desblancs, Mouhamadou Sidibé ou Baptiste Barthélémy.
Décidément, pour Pays d’Aix, 4ème budget de Starligue, il est temps que la saison prenne fin. Et vite ! Que de vrais objectifs soient définis. Avec un nouveau staff, un nouveau coach principal (le nom du Suédois Magnus Andersson circule depuis quelques semaines), des joueurs un peu plus concernés, une autre mentalité dans le vestiaire. Cette année aura été celle du Grand Guignol. Et c'est bien dommage.
Au ‘’H’’, malgré l’arrêt en Ligue des Champions, ce qui reste à disputer s’annonce palpitant. Comme en 2017, Valero Rivera et les siens retrouveront donc Montpellier en finale de la Coupe de France. Ils étaient déjà au rendez-vous de Bercy l’année dernière mais il y a six ans, ils avaient inscrit pour la 1ère et (pour le moment) unique fois leur nom au palmarès, face aux Héraultais. L’échéance est dans deux mois, les deux formations auront tout le temps de la préparer. D’autant qu’elles se retrouvent dès ce samedi en championnat. Une confrontation dont l’issue pourrait être décisive pour l’attribution du titre national.
Le reportage photos Nantes-Pays d'Aix par Philippe PADIOLEAU