Sans conteste, la circulation se densifie sur l’axe Metz – Nice. L’été dernier, la ligne régulière avait frôlé l’embouteillage. Successeur de Marjan Kolev sur le banc azuréen, Clément Alcacer était arrivé avec deux de ses protégées au centre de formation lorrain, Anne-Emmanuelle Augustine et Laureen Dembélé. En 2020, Hatadou Sako avait emprunté le sens Alpes-Maritimes – Moselle, sans jamais le regretter.
Un exemple inspirant pour son ex et future coéquipière Djazz Chambertin, engagée mi-janvier par le champion de France en titre pour la saison prochaine (la seconde optionnelle). La gardienne était d’ailleurs l’une des toutes premières à lui exprimer ses félicitations. « Une telle occasion n’arrive pas tous les jours. Elle ne se refuse pas, il faut savoir la saisir, dit l’arrière gauche de 25 ans. C’est quelque chose de beau, à laquelle je ne m’attendais pas forcément. Ce sera un gros pas en avant. Etre dans un club comme Metz, pouvoir côtoyer le très haut niveau, c’est une fierté. »
Avant de songer au déménagement, à s’intégrer dans un des meilleurs collectifs d’Europe, il y a une sortie en rouge et noir à soigner. Une seconde partie de championnat à livrer avec cet OGC Nice très mal parti (cinq défaites de rang), mais n’ayant perdu qu’un seul de ses cinq derniers matches de LBE (*). Signes extérieurs de résilience, les succès arrachés sur les terrains des européens Besançon (27-28) et Nantes (27-29). « On a eu quelques pépins au début de la préparation, contextualise l’ancienne internationale cadettes et juniors. Des filles comme Ehsan Abdelmalek ont été blessées, Martina Skolkova est tombée enceinte... On a eu aussi un temps d’adaptation, avec de nouvelles joueuses. On est un groupe jeune, il fallait forcément le temps de travailler. Plus on passe de temps ensemble, plus on s’entraîne ensemble, mieux c’est. C’est un peu logique que ça aille dans ce sens-là. »
Afin de continuer d’aller de l’avant, de se rapprocher d’un Top 7 désigné cible prioritaire (à mi-saison, trois points l’en séparent), Djazz Chambertin et son orchestre (8èmes, 21 pts) devront commencer par éviter la fausse note contre Plan-de-Cuques (10ème, 20 pts). Ne pas répéter le couac de l’aller, en Provence (défaite 34-32, 3ème journée). « Cette défaite nous a très déçues. On veut prendre une petite revanche. C’est un match à domicile très important qui nous attend. »
D’autant que le public de Charles-Ehrmann n’a plus vu à l’œuvre sa numéro 13 depuis mi-décembre, et un match à 8 buts contre Dijon. Un record cette saison pour une Niçoise de cœur (entrée au centre de formation en 2015), plus efficace et épanouie que jamais, tant au shoot (5 réalisations de moyenne pendant la phase aller) que pour « aller au contact » ou défensivement. « Pour l’instant, c’est ma meilleure saison, juge celle qui a manié ses premières balles collantes à Suze-la-Rousse, un bourg drômois. J’ai plus de temps de jeu, j’ai plus confiance, c’est un tout. Quand Ehsan n’est pas là, j’essaie de prendre son relais, d’apporter plus sur le terrain. Ca me permet de m’exprimer un peu plus. »
Quand les acquis se greffent à l’inné... Les gênes du haut niveau, conférés par une mère handballeuse (Sylvie Bongard, à Antibes) et un illustre paternel : Laurent Chambertin, 350 sélections en équipe de France de volley dans les années 80-90. « J’ai baigné dedans depuis toute petite. Ce sont forcément des valeurs, des petites choses, qu’on a en soi depuis le début. Ca aide aussi pour la suite. » Quelque part, la prédestination peut aider à mieux encaisser les aléas d’une carrière pro, embrassée à Nice en 2019. « Le haut niveau, ce n’est pas facile tous les jours. Il y a des concessions, des sacrifices à faire. Des fois, on passe par des moments durs », telle la rupture des croisés subie à l’automne 2018. « Il faut savoir relever la tête, toujours travailler, parce que c’est le travail qui paie. » Et offre, par extension, de nouvelles perspectives de carrière…
Nice - Plan-de-Cuques (14ème journée de LBE), mercredi à 20h30.
(*) trois victoires, un nul et une défaite depuis le 7 décembre, hors Coupe de France (élimination en quart par Besançon, mercredi dernier).