Victoire en championnat le mercredi, annonce de recrue le vendredi, perf en Ligue des Champions le week-end. Metz est entré dans une routine en même temps que dans la nouvelle année, et il faudra être sacrément costaud pour l'en sortir. Trois jours après avoir battu Nantes au caractère en LBE (29-24), et au lendemain de l'hameçonnage plus ou moins mis en scène de l'Allemande Alina Grijseels (Dortmund) pour les deux prochaines saisons, les Mosellanes ont fini leur semaine en parachevant un hat-trick à domicile en C1.
Comme Esbjerg (26-24) et Podgorica (29-23) précédemment, Györ n'est parvenu à prendre les Arènes. Pas même à contraindre ses locataires au match nul, ce qui était encore le résultat le plus vraisemblable à cinq secondes du terme (28-28). Mais ça, c'était avant l'interception à l'arrache de Sarah Bouktit, coupant la relation demi-centre – arrière droit et avortant la balle de match hongroise. Sans réfléchir, Chloé Valentini fonça droit vers la cage de Sandra Toft, l'ajusta (29-28), et fit chavirer des Arènes pleines comme un (jaune d')oeuf.
A l'évidence, cette nouvelle victoire de prestige (la troisième en onze duels avec le géant hongrois) occupera une place privilégiée dans l'anthologie européenne du club mosellan. D'autres statistiques en situent la préciosité, à court terme, dans la suite des opérations. La troupe d'Emmanuel Mayonnade a donc signé son septième succès consécutif en C1, son onzième en douze journées. Une victoire la sépare désormais de la qualification directe en quarts de finale, sauf si Esbjerg ne devait pas battre Storhamar ce dimanche, auquel cas la dispense de barrage serait automatique.
Autant le 24 septembre, Metz avait mené presque en continu pour gagner à l'Audi Arena, ce qui n'arrive pas tous les quatre matins (24-28), autant là, le leader toutes compétitions confondues a dû forcer son destin, on l'a vu, et s'armer de patience pour scalper Györ une seconde fois. Pas une mince affaire, tant l'intensité, le soufre, la tension de l'élimination directe ont imprégné l'antépénultième match de groupe. Même si certaines imprécisions finales auraient pu prêter à conséquence après-coup, le contexte si bouillant a glissé sur Bruna De Paula. La Brésilienne élastique, meilleure buteuse de la partie (7/12) et toujours en confiance, a souvent donné l'impression de passer un entretien d'embauche devant Ambros Martin... alors qu'elle rejoindra son équipe à la rentrée. Le jeu d'attaque lorrain des 20 premières minutes a été remarquable de fluidité, de propreté, avec des combinaisons léchées. Les décalages des Danoises (Burgaard ou Jörgensen) vers Debbie Bont, à l'aile droite, pour ne citer qu'eux.
Ce qui aurait pu contrarier Metz, l'empêcher de reprendre à son compte l'hymne des vice-champions du monde de foot, c'est cette progression dans le match par à-coups. Cette alternance, un brin trop soutenue, de temps forts et de temps faibles. Elles ont eu beau marquer en rafales, infliger un double 4-0 en première période puis un troisième en entame de second acte, les Jaune et Bleu n'étaient à l'abri de rien. Pour preuve, il a suffi d'un moindre relâchement défensif, de ballons atterrissant chez Blohm au pivot, pour qu'il y ait 13 partout à la mi-temps. Idem en seconde période, où la patte gauche toujours tranchante d'Ana Gros (32 ans ce samedi, 10/15), les contre-attaques de Victoria Lukacs, les défenses étagées du genre perturbant (1-5, puis 2-4) ont empêché de verser dans l'euphorie prématurée. Et n'oublions pas que Metz est entré dans l'ultime minute avec un but de retard. Ni que sans le penalty obtenu par Tamara Horacek et converti par Kristina Jörgensen, il n'y aurait sans doute jamais eu de sauvetage de dernière seconde...
METZ – GYÖR (HON) : 29-28 (13-13)
Samedi 21 janvier 2022. Les Arènes. 4430 spectateurs. Arbitres : Mmes Antic et Jakovljevic (SER).
Evolution du score : 0-2 (3') ; 4-2 (9') ; 5-4 (12') ; 9-4 (19') ; 10-9 (24') ; 11-11 (27') ; 15-15 (34') ; 19-16 (40') ; 21-20 (46') ; 24-21 (49') ; 24-24 (53') ; 26-27 (57').