Face à la Pologne qui dans le Tour Préliminaire n’avait rien montré, l’Espagne a fait par moments preuve de suffisance. Comme si le scénario était écrit à l’avance. Mais en évoluant finalement sans trop de pression, en étant un peu plus solidaires en défense que les jours précédents, les Polonais ont remué leur adversaire pendant 40 minutes. Face à un Rodrigo Corrales en manque de réussite dans ses cages, ils ont su se montrer opportunistes. Si la ‘’Roja’’ avait des arguments offensifs pour réagir notamment par l’intermédiaire d’Alex Dujshebaev ou le Chartrain Adria Figueras, c’est sur l’autre extrémité que les carences vont se faire sentir. La 1-5 prônée par Jordi Ribera ne va pas avoir les effets escomptés. Et sans être des génies, les partenaires d’Arkadiusz Moryto ont su exploiter les opportunités qui se présentaient. Pour autant, le gardien Morawski sera au diapason de son vis-à-vis Corrales. Inopérant et incapable de peser sur la rencontre. Si grâce à un 5-1, les Espagnols vont donner l’impression d’avoir enfin trouvé le bon rythme (15-11 à la 27ème), cela ne sera que de courte durée puisqu’avant la pause, la Pologne grâce notamment à Czuwara va refaire une partie de son retard (16-15).
Au retour des vestiaires, l’Espagne va utiliser son X-Factor. Son gardien Gonzalo Perez de Vargas. Celui qui a évolué une saison en Starligue à Toulouse (2013-2014) avait déjà montré son autorité en 1ère période sur un 7m face à Moryto. Dès sa 1ère parade comme taulier des cages, il va s’illustrer sur le même joueur en décalage sur son aile droite. A ce moment-là, le portier de Barcelone aurait dû inspirer le reste de l’équipe. Surtout qu’il va continuer sur sa lancée et arrêter deux autres pénaltys. Les Polonais ne vont pas baisser les bras mais à plusieurs reprises, vont louper l’occasion de faire douter leur adversaire en ne trouvant pas de solutions sur attaque placée. Les Espagnols vont se montrer patients et cette attitude sera plutôt profitable. Dans les vingt dernières minutes, la Pologne va craquer physiquement et montrer les limites de son banc. Définitivement puisque l’écart va se creuser (23-18 à la 48ème). Il y aura quelques soubresauts, un baroud d’honneur des joueurs locaux mais trop tard. Comme l’avait fait la France quelques heures auparavant face au Monténégro, l’Espagne s’impose (27-23) pour son entrée dans le Tour Principal du Mondial.
Sans pour autant avoir séduit avec un taux de réussite au tir à peine plus élevé que la Pologne (64 contre 61%). Mais la séduction au profit de l'efficacité n'était-elle pas plus recherchée par les hommes de Jordi Ribera ? Ils ont préservé l’essentiel, les deux points victorieux sans casse dans leurs rangs. Ils auront néanmoins deux prochains défis de taille à relever. La Slovénie vendredi et la France, dimanche.