Bien conformiste, cette rencontre des MHB... Le Mérignac Handball, qui recevait exceptionnellement à Pessac mercredi soir, a perdu de dix buts contre le Metz Handball (21-31, 10-15 à la pause). « L'écart n'est pas forcément mérité, juge Léa Lignières (1/3). On a longtemps été à -5 ou -6. Maintenant, Metz est clairement au-dessus, Hatadou Sako (19 arrêts à 50 %) a été très performante. On ne joue pas dans la même cour. » Dans ces circonstances, les Girondines et leur numéro 6 (sortie après une torsion à la cheville en phase défensive, en première période) considèrent malgré tout avoir « fait une bonne prestation ». « Tout le monde s'est battu, s'est arraché. On les a un peu mises en difficulté en défense. On peut retenir des choses de ce match, tout n'est pas à jeter. »
Si sa formation a logiquement essuyé sa première défaite en 2023, elle n'a donc pas nécessairement perdu les acquis de ses deux coups d'éclat de la semaine passée. Une première victoire à l'extérieur en LBE, à Chambray-les-Tours (21-22, le 4 janvier), suivie d'une qualification pour les quarts de finale de la Coupe de France, aux dépens de Dijon. Deux perfs qui suggèrent qu'il en faudra plus que neuf points de pénalité (*), un renvoi contraint à la quatorzième et dernière place du général pour enterrer d'avance un club revenu dans l'élite en 2019. « On n'avait pas encore gagné contre des ''gros'', considère l'ailière gauche de 27 ans. C'est encourageant. En février, on va avoir de gros matches (Nantes, Chambray, Metz), avant de revenir sur un championnat qui est plus le nôtre. Il faut prendre des points, faire le maximum pour pouvoir gagner. »
Lanterne rouge avec quatre points de retard (et un match de plus) que ses deux prédécesseurs, Toulon et Saint-Amand-les-Eaux, Mérignac jouera déjà une partie de son avenir en LBE lors de la douzième journée, mercredi prochain. S'imposer chez les concurrentes directes du Var ramènerait la troupe de Christophe Chagnard à deux points de la ligne de flottaison, différence de buts particulière en prime. « C'est un match très, très, très important pour nous. Si on gagne, on sera reparties dans le championnat. On arrivera déterminées pour battre Toulon. »
Ailière... grâce à sa cousine
A l'instar d'Audrey Deroin (5/10 face aux championnes de France), son alter ego de l'aile droite, ou de Julie Dazet, la fille de Saint-Herblain est une guide agréée dans cette opération résilience. Cette tentative de conjurer le mauvais sort qui l'a joué orage stationnaire dans le Bordelais cet automne. En plus de devoir mener contre leur gré une course à handicap, les Mérignacaises ont perdu pour le reste de la saison Julie Abadie et Luciana Mendoza (croisés). « Ca fait beaucoup... A un moment, on s'est dit qu'il fallait avancer toutes ensemble. C'est le mieux à faire. Le club est en train de se battre pour redresser tout ça, et nous, on doit se battre sur le terrain pour être fortes, gagner des matches et des points. »
Autrefois, cette admiratrice du jeu de Stine Oftedal était capitaine du Nantes Atlantique Handball. Son club formateur, celui de ses débuts à l'âge de 11 ans. Celui où elle s'est installée dans le coin gauche du terrain, « à partir des Intercomités », de par son gabarit (1,65 m) comme d'une préconisation familiale. « C'est ma cousine, qui m'entraînait en moins de 15 ans et qui était au comité (de Loire-Atlantique), qui m'a fixée. A ce moment-là, j'étais encore demi-centre, et elle m'a dit que si je voulais faire du haut niveau, ce serait mieux que je joue à l'aile. » D'où son appétence pour les tirs coin long, couplée à une passion de couper l'enclenchement adverse par l'interception.
« Ce serait plus beau de se maintenir cette saison »
Léa Lignières aurait également pu être la première à soulever la Coupe EHF décrochée par les Ligériennes au printemps 2021. Sauf qu'un an plus tôt, en plein premier confinement, elle avait décidé de longer la côte atlantique. De quitter « son club de cœur auquel je dois beaucoup », aux ambitions continentales, pour les contingences du maintien à Mérignac. « J'ai choisi un projet différent de celui de Nantes. J'ai envie que le club évolue, il y a beaucoup de choses à faire. Je ne regrette pas du tout. J'ai découvert un club génial, qui m'apporte beaucoup dans ma vie de handballeuse, dans ma vie à côté. » Il en sera ainsi jusqu'en 2024, quelle que soit l'issue de cette troisième saison girondine d'ores et déjà sans pareil. « Ce serait encore plus beau de ce maintenir cette saison, avec toutes les péripéties qu'on a eues. »
(*) mi-décembre, la CNCG, le gendarme financier du hand, a sanctionné Mérignac d'un retrait de neuf points pour un déficit budgétaire évalué à 180 000 €. Le club a interjeté appel.