Avec 16,8 degrés au thermomètre, la ville de Dijon a battu dimanche son record de douceur pour un 1er janvier. Au diapason d’un climat sens dessus dessous, son équipe féminine de hand a passé Noël au balcon. A la cinquième place de LBE, ex aequo avec Chambray (18 pts) et juste derrière le Big Four attendu : Brest, Metz, Paris 92 et Nantes. « La première partie de tableau, c’est notre objectif, rappelle Ilona Di Rocco, en écho à ce que nous déclarait sa partenaire Elise Delorme fin août. Forcément, maintenant, la mission est d’y rester. »
Si la réception des Ligériennes (20 pts) tourne à leur avantage, mercredi soir au Palais des Sports, la demi-centre et sa bande pourraient même doubler leurs invitées, passer en quatrième position. Et appuyer un peu plus leur candidature pour un accessit au printemps. La période se prête à présenter ces vœux : ce mois-ci, la JDA n’affronte que des adversaires animés des mêmes résolutions. Après Nantes, elle ira à Paris, recevra Chambray (6ème) et terminera la phase aller à Celles-sur-Belle (7ème). « Ce n’est pas plus mal, estime l’ex-internationale juniors. On sera dans le rythme, contre des équipes intéressantes à jouer. Il faudra essayer d’être rigoureuses. »
La saison dijonnaise avait débuté par deux revers dissemblables, chez le vice-champion breton (-2) et le champion lorrain (-12). Depuis, la troupe de Christophe Mazel a décollé en flèche. Elle a gagné six des sept matches de championnat suivants (dont celui contre Bourg-de-Péage, effacé des tablettes), tout en passant deux tours en Coupe de France. « On a remporté les matches à notre portée, ceux qu’il fallait gagner », synthétise la meneuse de jeu. Tous, sauf un. Celui perdu 33-24 dans les Bouches-du-Rhône, avant la trêve de novembre. « On a usé un joker. Plan-de-Cuques nous a fait déjouer. »
« Notre projet de jeu, c'est courir »
Sa formation a réparé l’accroc au sortir de l’Euro, appliquant le tarif standard à Saint-Amand-les-Eaux, Mérignac et Nice : s’imposer en marquant 30 buts. L’une des signatures d’un groupe « assez jeune », où personne n’a atteint la trentaine, avec les avantages que cela confère. « On a beaucoup d’envie et de motivation. Notre projet de jeu, c’est courir. On a l’effectif pour cela. Tout le monde joue, les rotations sont nombreuses. On est en capacité de tenir 60 minutes. » Comme sur la Côte d’Azur, mi-décembre, où Dijon avait arraché la victoire à trente secondes du terme, par Rosario Urban Medel (29-30).
Si la JDA tient cette forme, peut envisager une qualification européenne six ans après même si « la saison est encore longue, avec beaucoup de rebondissements », c’est aussi grâce aux recrues. L’arrière gauche Stine Lonborg, au jeu « typiquement danois », est constante (4,7 buts par match). Manuella Dos Reis fait bien la paire avec Kristy Zimmerman (arrivée un an plus tôt) entre les bois. Quant à Di Rocco, sa troisième saison dijonnaise épouse la progression collective, dans les stats (32 réalisations en 9 matches) comme la gestuelle. « J’ai pris de la maturité, de l’expérience. J’ose plus dans le tir, j’affirme plus le fait d’être une shooteuse. En ayant plus de temps de jeu, on se sent plus à l’aise, on a moins peur de tenter. »
L’environnement côte-d’orien sied à l’Ardennaise de 22 ans, fille d’un footballeur pro. Au point d’avoir renouvelé le bail jusqu’en 2024. « Le club ressemble à ce dont j’avais besoin » en quittant Metz, en 2020. « L’équipe est jeune, ça me fait penser au Pôle espoirs et au centre de formation. J’y prends du plaisir. » Qu’elle ne demande qu’à partager le plus longtemps possible.