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Adeline Bournez : en Sambre, c'est tout

Coupe de France

vendredi 9 décembre 2022 - © Laurent Hoppe

 3 min 57 de lecture

Quarante ans, toujours active. Formée au Besançon de la très grande époque, rompue à l'élite et aux divisions inférieures à force de visiter la France en diagonale, l'arrière multicartes ne se voit plus ailleurs qu'à Aulnoye/Aymeries. Sa maison depuis huit saisons, de la N1 aux portes de la LBE. Un ensemble nordiste qui, deux mois après avoir éliminé les voisines de Saint-Amand (D1, 29-25), espère franchir le troisième tour de Coupe à Achenheim, l'un de ses concurrents directs en championnat et tombeur de Toulon (28-25) en octobre.

« Je dis souvent que l'âge, ce n'est qu'un nombre. Ca dépend ce que tu en fais », envoie avec le sourire Adeline Bournez. Quarante ans et deux mois sur la carte d'identité, mais toujours des jambes de 20 ans, et une fraîcheur juvénile dans le propos. A un stade de la vie où le commun de ses consoeurs a raccroché, où certaines d'elles se sont reconverties coaches, la capitaine de Sambre Avesnois court et marque toujours (encore 1,6 de moyenne cette saison). Sur le parquet de la salle Lempereur d'Aulnoye/Aymeries ou de toute autre enceinte de Division 2. « Je n'ai pas calculé d'aller jusque là. Je n'ai jamais trop réfléchi, j'ai toujours profité des instants présents. »

Rassemblée, cette somme de séquences forme une carrière d'une épaisseur rare, étirée sur trois décennies et tout le début de siècle. La native de Morteau est entrée dans le haut niveau par la grande porte : celle du centre de formation le plus proche, Besançon, donnant tout droit vers le millésime légendaire 2002-2003. Le temps béni du quadruplé championnat-coupes nationales-Coupe des vainqueurs de Coupe. « En 2000, je commençais en N1 et je m'entraînais avec la D1. En 2003, j'étais un peu plus constante sur le poste d'ailière gauche. J'avais joué pas mal de matches, parce que Raphaëlle Tervel était blessée un petit moment. » Clin d'oeil du destin, cette dernière vient de reprendre du service à Györ, et en Ligue des Champions. A 43 printemps.

Libre comme le vent

Invitée à quitter l'ESBF afin d'accroître son temps de jeu, sa cadette (sic) qui, à un moment ou un autre, a évolué tous les postes du champ a pris son baluchon, sans plan ni itinéraire préétabli. « Je n'ai aucun regret sur ce que j'ai pu faire. J'ai beaucoup aimé bouger, voir d'autres villes, d'autres gens. J'ai toujours pris ma vie au jour le jour, et fait comme le vent me menait. » Eole a tantôt soufflé de nord-est (Abbeville, Saint-Maur), tantôt de sud-ouest (Angoulême, Bergerac). Parfois de face, avec deux relégations de D1 (Yutz en 2007, Vesoul l'année suivante). Adeline Bournez a aussi senti la rigueur germanique sur sa nuque, en 2008-2009, à Mainzlar. Une expérience mitigée, pas seulement en raison des ennuis financiers du club de Hesse. « Le handball était très programmé, très figé, et je ne suis pas quelqu'un qu'on programme. Mais quand on me laissait libre de mes créativités, ça se passait plutôt bien. »

Lui donner carte blanche, ses entraîneurs successifs à Aulnoye/Aymeries (le regretté Thierry Micolon, Ivan Markovski, Clément Petit) le comprennent depuis 2015. Chez l'actuel troisième de Division 2, l'ancienne internationale jeunes et espoirs s'est sédentarisée. « Il arrive un moment dans la vie où on a envie d'autre chose. J'avais envie de me poser. Là, je me sens comme chez moi. On a du travail, des amis, on n'est pas trop loin de la famille. C'est un tout qui a arrêté ce choix. » Et à la huitième saison sambrienne, aucune intention de revenir dessus. D'autant qu'en marge de la compétition, l'arrière quadra s'est coiffée de « plusieurs petites casquettes ». « Je suis éducatrice sportive, j'interviens au niveau des jeunes. »

« L'entraînement, je le prends comme un jeu »

Tout en concédant que « la fin est proche », Adeline Bournez n'a pas encore décidé avec exactitude quand elle surviendra. Prolonger tant que le SAHB ne sera pas promu en LBE ? Simple hypothèse de travail, sans plus. Tout ce dont la Doubienne est certaine, c'est que tant que la forme physique est présente - « Je me sens bien, je ne ''sens'' pas la fatigue et j'en profite comme je peux » -, tant que la passion l'escortera quotidienneront, le temps additionnel s'éternisera comme au Qatar. « Je suis aussi quelqu'un de très joueur. J'aime jouer aux cartes, aux jeux de société. Même l'entraînement, je le prends comme un jeu. » Son ultime secret de longévité.

 

Achenheim (D2) - Sambre Avesnois (D2), troisième tour de la Coupe de France, samedi 10 décembre (20h30).

Les autres affiches : Celles-sur-Belle (LBE) - Dijon (LBE), samedi à 18h30 ; Noisy-le-Grand (D2) - Mérignac (LBE), samedi à 20h30 ; Nice (LBE) - Plan-de-Cuques (LBE), dimanche à 16 h.

Adeline Bournez : en Sambre, c'est tout 

Coupe de France

vendredi 9 décembre 2022 - © Laurent Hoppe

 3 min 57 de lecture

Quarante ans, toujours active. Formée au Besançon de la très grande époque, rompue à l'élite et aux divisions inférieures à force de visiter la France en diagonale, l'arrière multicartes ne se voit plus ailleurs qu'à Aulnoye/Aymeries. Sa maison depuis huit saisons, de la N1 aux portes de la LBE. Un ensemble nordiste qui, deux mois après avoir éliminé les voisines de Saint-Amand (D1, 29-25), espère franchir le troisième tour de Coupe à Achenheim, l'un de ses concurrents directs en championnat et tombeur de Toulon (28-25) en octobre.

« Je dis souvent que l'âge, ce n'est qu'un nombre. Ca dépend ce que tu en fais », envoie avec le sourire Adeline Bournez. Quarante ans et deux mois sur la carte d'identité, mais toujours des jambes de 20 ans, et une fraîcheur juvénile dans le propos. A un stade de la vie où le commun de ses consoeurs a raccroché, où certaines d'elles se sont reconverties coaches, la capitaine de Sambre Avesnois court et marque toujours (encore 1,6 de moyenne cette saison). Sur le parquet de la salle Lempereur d'Aulnoye/Aymeries ou de toute autre enceinte de Division 2. « Je n'ai pas calculé d'aller jusque là. Je n'ai jamais trop réfléchi, j'ai toujours profité des instants présents. »

Rassemblée, cette somme de séquences forme une carrière d'une épaisseur rare, étirée sur trois décennies et tout le début de siècle. La native de Morteau est entrée dans le haut niveau par la grande porte : celle du centre de formation le plus proche, Besançon, donnant tout droit vers le millésime légendaire 2002-2003. Le temps béni du quadruplé championnat-coupes nationales-Coupe des vainqueurs de Coupe. « En 2000, je commençais en N1 et je m'entraînais avec la D1. En 2003, j'étais un peu plus constante sur le poste d'ailière gauche. J'avais joué pas mal de matches, parce que Raphaëlle Tervel était blessée un petit moment. » Clin d'oeil du destin, cette dernière vient de reprendre du service à Györ, et en Ligue des Champions. A 43 printemps.

Libre comme le vent

Invitée à quitter l'ESBF afin d'accroître son temps de jeu, sa cadette (sic) qui, à un moment ou un autre, a évolué tous les postes du champ a pris son baluchon, sans plan ni itinéraire préétabli. « Je n'ai aucun regret sur ce que j'ai pu faire. J'ai beaucoup aimé bouger, voir d'autres villes, d'autres gens. J'ai toujours pris ma vie au jour le jour, et fait comme le vent me menait. » Eole a tantôt soufflé de nord-est (Abbeville, Saint-Maur), tantôt de sud-ouest (Angoulême, Bergerac). Parfois de face, avec deux relégations de D1 (Yutz en 2007, Vesoul l'année suivante). Adeline Bournez a aussi senti la rigueur germanique sur sa nuque, en 2008-2009, à Mainzlar. Une expérience mitigée, pas seulement en raison des ennuis financiers du club de Hesse. « Le handball était très programmé, très figé, et je ne suis pas quelqu'un qu'on programme. Mais quand on me laissait libre de mes créativités, ça se passait plutôt bien. »

Lui donner carte blanche, ses entraîneurs successifs à Aulnoye/Aymeries (le regretté Thierry Micolon, Ivan Markovski, Clément Petit) le comprennent depuis 2015. Chez l'actuel troisième de Division 2, l'ancienne internationale jeunes et espoirs s'est sédentarisée. « Il arrive un moment dans la vie où on a envie d'autre chose. J'avais envie de me poser. Là, je me sens comme chez moi. On a du travail, des amis, on n'est pas trop loin de la famille. C'est un tout qui a arrêté ce choix. » Et à la huitième saison sambrienne, aucune intention de revenir dessus. D'autant qu'en marge de la compétition, l'arrière quadra s'est coiffée de « plusieurs petites casquettes ». « Je suis éducatrice sportive, j'interviens au niveau des jeunes. »

« L'entraînement, je le prends comme un jeu »

Tout en concédant que « la fin est proche », Adeline Bournez n'a pas encore décidé avec exactitude quand elle surviendra. Prolonger tant que le SAHB ne sera pas promu en LBE ? Simple hypothèse de travail, sans plus. Tout ce dont la Doubienne est certaine, c'est que tant que la forme physique est présente - « Je me sens bien, je ne ''sens'' pas la fatigue et j'en profite comme je peux » -, tant que la passion l'escortera quotidienneront, le temps additionnel s'éternisera comme au Qatar. « Je suis aussi quelqu'un de très joueur. J'aime jouer aux cartes, aux jeux de société. Même l'entraînement, je le prends comme un jeu. » Son ultime secret de longévité.

 

Achenheim (D2) - Sambre Avesnois (D2), troisième tour de la Coupe de France, samedi 10 décembre (20h30).

Les autres affiches : Celles-sur-Belle (LBE) - Dijon (LBE), samedi à 18h30 ; Noisy-le-Grand (D2) - Mérignac (LBE), samedi à 20h30 ; Nice (LBE) - Plan-de-Cuques (LBE), dimanche à 16 h.

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