Voilà cinq ans que Dunkerque n’avait pas effectué un aussi bon début de saison. 6ème au classement de la Starligue avec 13 pts pour six succès, 4 défaites et 1 nul, avant d’affronter en deux semaines, Montpellier et Nantes. Arrivé à l’intersaison en provenance de Nîmes où il venait de passer 9 ans, Franck Maurice s’est appuyé sur les valeurs de combat et de sacrifice qui ont toujours forgé le club et qui lui avaient permis de remporter le titre national en 2014.
Comment apprécies-tu cette entame de championnat ?
C’est très satisfaisant. On est dans la 1ère moitié de tableau, dans le top 6. C’est intéressant au niveau comptable avec en plus un équilibre côté attaque et défense, le 2ème meilleur gardien du championnat (Samir Bellahcène), le 6ème buteur (Théo Avelange-Demouge) mais ce qui est important, c’est ce qu’on dégage. Notamment à domicile. On bâtit quelque chose, je trouve qu’on est dans les temps ou légèrement en avance. Les garçons ont adhéré à ce qu’on voulait mettre en place avec le staff, cela nécessite beaucoup d’énergie et il est normal qu’il y ait parfois quelques ratés.
Parmi ces échecs, il y a la prestation face à Créteil ? (défaite d’un but)
C’est décevant car on est devant à l’entrée du dernier quart d’heure. On s’est exposé par précipitation et par manque de maîtrise, le résultat est décevant car c’est une défaite à domicile. On peut ramener au moins un point mais d’un autre côté, lorsqu’on gagne à Limoges, on aurait pu repartir avec le match nul.
D’entrée, tu as tenu à mettre en avant les valeurs que le club et même la ville de Dunkerque ont toujours véhiculés…
Avec Tarik (Hayatoune, son adjoint), il nous a semblé évident de s’appuyer sur ces valeurs de combat, on a fait une prépa où on leur a parlé de l’opération Dynamo (pendant la 2ème guerre mondiale, évacuation de plus de 338 000 soldats pris en tenaille par les Allemands). C’est une des villes qui en France s’est sacrifiée pour la victoire des alliés. Ce n’est pas anodin et on a parcouru tous les endroits stratégiques, en insistant sur l’esprit d’équipe, la cohésion et l’enthousiasme que chacun devait apporter.
Sans oublier le rapport assez particulier avec les supporters…
Oui bien-sûr. Là aussi, c’est important qu’il y ait un certain plaisir à venir assister aux matches. Je suis content de voir que plus ça va, plus il y a de monde dans la salle. 0n est parti sur un taux de remplissage à 85%, on est à 95 aujourd’hui, donc à ce niveau, c’est positif.
La défense a toujours fait partie de l’ADN de l’équipe, est-ce toujours le cas ?
Notre projet s’appuie sur la récupération et sur la projection le plus rapidement possible vers l’avant. Pour y parvenir, il faut bien défendre. On s’est consacré au chantier qui nous paraissait le plus important, c’est l’attaque, on est à plus de 30 buts de moyenne sur les onze 1ères journées donc je pense qu’on a réussi à progresser. Après, quand on veut mettre beaucoup de rythme, on a plus de ballons à défendre. Si on remporte des matches en encaissant 30 buts, cela ne signifie pas obligatoirement qu’on aura mal défendu.
Le gros point noir, ce sont ces deux blessures de tes deux demi-centres Nyateu et Pujol…
Les deux mecs qui tenaient la boutique sont sur le flan donc il va falloir s’adapter. Le sens du sacrifice va prendre toute sa place. Il va falloir que d’autres s’investissent au-delà de leur mission initiale. On est aussi en train de regarder sur le marché car les deux sont indisponibles pour un long moment, si un joueur peut venir nous renforcer pour la 2ème partie de saison.
Pas de joker médical avant décembre ?
Non d’ici là on va s’organiser. Le dépassement de fonction va être intéressant. Je pense notamment à ‘’Koko’’ Nagy. Je l’utilisais plus en défense donc il va devoir alterner. On va s’appuyer aussi sur le jeune Engueleguele (1.93 – 97 kg) du centre de formation pour qu’il défende un peu plus à la place de ‘’Koko’’. Ce n’est pas évident à gérer, on a pris un petit coup derrière la tête en perdant deux gars précieux. Cela fait partie de la vie d'un groupe. Il y a des portes qui vont s’ouvrir pour d’autres, des responsabilités qui vont tourner sur la base arrière. Je suis très satisfait par exemple du début de saison de Cornelius Kragh (notre photo). D’habitude les Danois mettent un peu de temps pour s’adapter, lui, est entré dans le projet de jeu assez rapidement.
Il reste quatre matches avant la trêve, quel est l’objectif ?
On verra dans quelle configuration on sera à Montpellier et contre Nantes chez nous, mais dans les circonstances actuelles, on va se préparer du mieux possible pour aller à Chartres et recevoir Istres. Si on était entre 15 et 17 points à la trêve, on aurait vraiment fait la 1ère partie de saison qu’on pouvait imaginer.
Te concernant, tu es resté assez discret sur ta rupture ‘’d’un commun accord’’ avec Nîmes…
(sourires) Oui parce que mon histoire nîmoise doit se juger sur les 9 ans passés là-bas et pas sur les six derniers mois. Le chemin parcouru avec l’USAM est quelque chose dont je suis fier. Dunkerque est une nouvelle histoire que j’ai pu débuter au bon moment. On s’est bien trouver avec ce club qui me permet de repartir sur autre chose pour j’espère des belles aventures comme celles que j’ai vécues avec Nîmes. Je suis sorti plus enrichi de cette expérience de 9 ans en tant qu’entraîneur et de personne que ce que j’étais quand j’y suis arrivé.