Darly Zoqbi de Paula, Manon Houette, Mariama Signaté, Estelle Nze Minko, Alexandrina Cabral, Makaan Tounkara, Amélie Goudjo. Ce sept majeur pourrait être une équipe-type du Fleury-les-Aubrais des années 2000-2010. Avec Armelle Attingré, Paule Baudouin, Gnonsiane Niombla, Marta Mangué, Alexandra Lacrabère, Karolina Zalewski, Laura Kamdop ou d’autres, il y aurait moyen de former et d’aligner un autre ensemble tout aussi prestigieux. Entraîné, bien sûr et au choix, par Fred Bougeant, Christophe Maréchal (son prédécesseur) ou Christophe Cassan (son sucesseur).
Ces listes non exhaustives, cette mise en perspective montrent quelle place a occupé, dans l’époque contemporaine, le club loirétain. Une entité qui, d’un surnom, avait fait un label, presque une marque déposée. Ces Panthères qui ne survivront donc pas à 2022, annus horribilis. Après la relégation sportive en Division 2, en mai dernier, la liquidation judiciaire de la SASP (société anonyme sportive professionnelle) a été prononcée ce mercredi. Elle implique une cessation d’activité de l’équipe première, celle du centre de formation et la mise sur le carreau de seize personnes, dont le staff et la majeure partie de l’effectif, comme la Cubaine Eyatne Rizo Gomez (photo de tête). Sans oublier l’annulation de tous les résultats depuis le début du championnat (une victoire à Vaulx-en-Velin, deux nuls et trois défaites), avec un effet papillon en haut du classement : Saint-Maur perdrait trois points et cèderait son fauteuil de leader à Achenheim.
Fragile financièrement depuis plusieurs saisons et le retrait du président-mécène Jean-Pierre Gontier, sur une pente descendante sportivement malgré le sursaut de 2019-2020 (3ème de LFH avant le Covid), le FLHB évaluait récemment son passif à quelque 300 000 euros (d'autres sources avançaient plus du double). Le coup de grâce lui a été porté par la Métropole d’Orléans : mi-novembre, les élus communautaires ne lui ont pas accordé les 100 000 euros de subvention exceptionnelle qui auraient permis, selon la présidente Sabrine Guillien-Heinrich, de parvenir à joindre les deux bouts. Déclarer forfait pour le déplacement à Palente, le week-end dernier, sonnait déjà comme un renoncement…
Six ans après les disparitions de l’entente Mios/Bègles et du HBC Nîmes à quelques mois d’intervalle, c’est donc un nouveau fief du handball féminin national qui s'efface. Un palmarès, aussi : un titre de championnes en 2015, apogée de l’ère Bougeant, une Coupe de France (2014) et la dernière Coupe de la Ligue dames de l’histoire (2016), une finale de Coupe des Coupes (2015) et quasiment vingt saisons consécutives dans l’élite. Reste désormais à savoir si l’équipe réserve, avant-dernière de sa poule de N1 et qui doit se déplacer à Octeville ce week-end, pourra terminer sa saison sous la bannière historique du Cercle Jules-Ferry.