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Achenheim déjà fou d'Irene

Coupe de France

jeudi 6 octobre 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 55 de lecture

Un mois a suffi à Irene Fanton pour se faire adopter et apprécier à l'ATH. A l'aise sur toute la largeur de la base arrière, la demi-centre italienne a quitté Plan-de-Cuques et la LBE pour rapprocher le club alsacien de D2 de l'élite. Et ne refuserait pas une perf au deuxième tour de la Coupe de France, vendredi soir contre Toulon.

Dans la meute des prétendants à l'élite, jamais aussi fournie que cette saison, chaque club de D2 estampillé VAP avance ses atouts, essaie de se démarquer. Se fichant bien du cliché, la botte secrète d'Achenheim/Truchtersheim est... italienne. Précisément de Padoue, ville de naissance d'Irene Fanton il y a 28 ans. En manque de temps de jeu à Plan-de-Cuques l'an dernier, surtout en première partie de saison, l'internationale transalpine (en congé de la sélection azzura) est redescendue d'un échelon de son plein gré, après un passage au Havre pendant les saisons Covid (2019-21). « Je cherchais un club qui avait l'envie de grandir », rembobine-t-elle. L'entité ouest-strasbourgeoise, fraîchement entrée dans le cénacle des promus potentiels, cochait la case.

 

La meneuse de jeu n'a pas tardé à se sentir chez elle dans un collectif renouvelé de plus de moitié (8 recrues). En trois journées de championnat (victoires à Clermont et contre Aulnoye, défaite contre Saint-Maur), elle a inscrit 15 buts, dont les deux tiers dans le jeu. Plus trois en Coupe de France, déjà face aux Auvergnates (29-28). Une fois encore, les stats sont la partie émergée du rayonnement de la joueuse. « Dans les relations avec les coéquipières, les dirigeants, l'encadrement, elle donne l'impression qu'elle est présente depuis plusieurs années », complimente Aurélien Durrafourg, le manager général alsacien.

 

« Une force tranquille » 

 

L'ATH n'a pas seulement engagé Irene Fanton pour sa « bienveillance », son bon relationnel, matérialisé dans ses échanges avec les supporters, qui lui ont tant manqué quand la distanciation sociale était la norme. C'est avant tout une « joueuse d'expérience », connaissant « parfaitement le monde du handball féminin ». Un profil recherché afin de poursuivre sa croissance. Promu dans l'antichambre en 2018, Achenheim en a toujours disputé les play-offs quand ils existaient, avant de finir septième la saison dernière.

« Irene, c'est une force tranquille », insiste Durrafourg. « Sur le terrain, elle ne déçoit pas, enchérit son coach, Jan Basny. Elle apporte du calme, de la sérénité, des changements de rythme. Elle est capable de voir le jeu avec le pivot, de tirer de loin. Polyvalente, elle peut jouer sur trois postes en attaque et quatre en défense. » Des qualités repérées dès 2016, quand le tacticien tchèque l'avait croisé avec la sélection lors des qualifications pour l'Euro...

En ce temps-là, celle qui a pris sa première licence à Rubano, à l'âge de 6 ans, était en instance de départ. S'apprêtait à quitter Futura Roma, sorte d'académie fédérale pour élever le niveau des internationales transalpines (en Coupe d'Europe, dans les ligues slovène et hongroise sur invitation), pour Tonsberg, en D2 norvégienne. « J'avais 22 ans. C'était très dur au début, surtout que le championnat est très physique. J'ai dû beaucoup travailler. Mais c'était une bonne expérience », prolongée à Glassverket Drammen (D1), « surtout sur le plan technique. C'est une très bonne école. Les Norvégiennes sont des athlètes avant d'être handballeuses. Ca change des pays latins. »

 

La barrière de la langue moins haute qu'en Hongrie

 

Ca tranche aussi avec la Hongrie, et cette « expérience très courte » à Mosonmagyarovar, fin 2018. « C'était très dur au niveau humain. On n'était que quatre étrangères, et personne ne parlait vraiment anglais, même l'entraîneur. La communication était trop difficile et le hongrois, c'était impossible (rires)... Je suis rentrée en Italie après six mois. Je me suis dit que j'avais beaucoup travaillé pour jouer à haut niveau, et d'essayer encore une fois d'aller à l'étranger, en pensant que ça irait mieux... » Après quelques mois de transition dans un championnat national certes « pas ouf » mais rassérénant, la troisième tentative, dans l'Hexagone, a donné raison à sa persévérance. « Le Havre, c'était très bien, j'ai eu la chance de jouer en D1. » Au-delà du hand, « la culture française se rapproche de la culture italienne. C'est un peu chez moi ! Strasbourg (à une dizaine de kilomètres) est une ville universitaire sympa. » Propice à prolonger une certaine idée de la dolce vita, sur les terrains ou en cuisine... « Peut-être que j'ai eu de la chance, car il a fait beau depuis que je suis arrivée. On verra pendant l'hiver... »

En attendant d'éventuellement endurer le climat continental propre au nord-est, après l'océanique et le méditerranéen, la double médaillée en beach-handball (bronze aux Euros 2011 et 2015), qui suit un master gestion et ressources humaines dans la perspective de l'après-carrière, voit se profiler une série de trois chocs (pas thermiques, ceux-là) en huit jours. La réception du promu Palente (12 octobre) et un déplacement à Bègles (le 15), où « il faudra être très bien psychologiquement, ne pas baisser la garde » devant des adversaires non-VAP, précédés d'une alléchante affiche de Coupe de France. Comme tous les codivisionnaires encore en lice, Achenheim accueille un pensionnaire de LBE, en l'espèce Toulon, qui a gagné deux finales sur quatre dans les années 2010, mais aucun de ses quatre matches de championnat en septembre.

L'occasion idéale pour bafouer la logique ? A voir, car l'ATH ne disposera pas de toutes ses forces ce vendredi. Betzer et Dzaferovic, deux arrières, sont blessées, ce qui signifie qu'Irene Fanton dépannera tantôt à gauche, tantôt à droite. « Pour gagner, il faudra faire un gros match, devine-t-elle. On n'a rien à perdre. C'est toujours un plaisir de jouer des équipes de haut niveau. Ce sera une très bonne expérience » pour un groupe « qui commence à écrire son histoire ».

Achenheim (D2) - Toulon (LBE), vendredi 7 octobre à 20 h (centre sportif du Kochersberg, à Truchtersheim)

Achenheim déjà fou d'Irene 

Coupe de France

jeudi 6 octobre 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 55 de lecture

Un mois a suffi à Irene Fanton pour se faire adopter et apprécier à l'ATH. A l'aise sur toute la largeur de la base arrière, la demi-centre italienne a quitté Plan-de-Cuques et la LBE pour rapprocher le club alsacien de D2 de l'élite. Et ne refuserait pas une perf au deuxième tour de la Coupe de France, vendredi soir contre Toulon.

Dans la meute des prétendants à l'élite, jamais aussi fournie que cette saison, chaque club de D2 estampillé VAP avance ses atouts, essaie de se démarquer. Se fichant bien du cliché, la botte secrète d'Achenheim/Truchtersheim est... italienne. Précisément de Padoue, ville de naissance d'Irene Fanton il y a 28 ans. En manque de temps de jeu à Plan-de-Cuques l'an dernier, surtout en première partie de saison, l'internationale transalpine (en congé de la sélection azzura) est redescendue d'un échelon de son plein gré, après un passage au Havre pendant les saisons Covid (2019-21). « Je cherchais un club qui avait l'envie de grandir », rembobine-t-elle. L'entité ouest-strasbourgeoise, fraîchement entrée dans le cénacle des promus potentiels, cochait la case.

 

La meneuse de jeu n'a pas tardé à se sentir chez elle dans un collectif renouvelé de plus de moitié (8 recrues). En trois journées de championnat (victoires à Clermont et contre Aulnoye, défaite contre Saint-Maur), elle a inscrit 15 buts, dont les deux tiers dans le jeu. Plus trois en Coupe de France, déjà face aux Auvergnates (29-28). Une fois encore, les stats sont la partie émergée du rayonnement de la joueuse. « Dans les relations avec les coéquipières, les dirigeants, l'encadrement, elle donne l'impression qu'elle est présente depuis plusieurs années », complimente Aurélien Durrafourg, le manager général alsacien.

 

« Une force tranquille » 

 

L'ATH n'a pas seulement engagé Irene Fanton pour sa « bienveillance », son bon relationnel, matérialisé dans ses échanges avec les supporters, qui lui ont tant manqué quand la distanciation sociale était la norme. C'est avant tout une « joueuse d'expérience », connaissant « parfaitement le monde du handball féminin ». Un profil recherché afin de poursuivre sa croissance. Promu dans l'antichambre en 2018, Achenheim en a toujours disputé les play-offs quand ils existaient, avant de finir septième la saison dernière.

« Irene, c'est une force tranquille », insiste Durrafourg. « Sur le terrain, elle ne déçoit pas, enchérit son coach, Jan Basny. Elle apporte du calme, de la sérénité, des changements de rythme. Elle est capable de voir le jeu avec le pivot, de tirer de loin. Polyvalente, elle peut jouer sur trois postes en attaque et quatre en défense. » Des qualités repérées dès 2016, quand le tacticien tchèque l'avait croisé avec la sélection lors des qualifications pour l'Euro...

En ce temps-là, celle qui a pris sa première licence à Rubano, à l'âge de 6 ans, était en instance de départ. S'apprêtait à quitter Futura Roma, sorte d'académie fédérale pour élever le niveau des internationales transalpines (en Coupe d'Europe, dans les ligues slovène et hongroise sur invitation), pour Tonsberg, en D2 norvégienne. « J'avais 22 ans. C'était très dur au début, surtout que le championnat est très physique. J'ai dû beaucoup travailler. Mais c'était une bonne expérience », prolongée à Glassverket Drammen (D1), « surtout sur le plan technique. C'est une très bonne école. Les Norvégiennes sont des athlètes avant d'être handballeuses. Ca change des pays latins. »

 

La barrière de la langue moins haute qu'en Hongrie

 

Ca tranche aussi avec la Hongrie, et cette « expérience très courte » à Mosonmagyarovar, fin 2018. « C'était très dur au niveau humain. On n'était que quatre étrangères, et personne ne parlait vraiment anglais, même l'entraîneur. La communication était trop difficile et le hongrois, c'était impossible (rires)... Je suis rentrée en Italie après six mois. Je me suis dit que j'avais beaucoup travaillé pour jouer à haut niveau, et d'essayer encore une fois d'aller à l'étranger, en pensant que ça irait mieux... » Après quelques mois de transition dans un championnat national certes « pas ouf » mais rassérénant, la troisième tentative, dans l'Hexagone, a donné raison à sa persévérance. « Le Havre, c'était très bien, j'ai eu la chance de jouer en D1. » Au-delà du hand, « la culture française se rapproche de la culture italienne. C'est un peu chez moi ! Strasbourg (à une dizaine de kilomètres) est une ville universitaire sympa. » Propice à prolonger une certaine idée de la dolce vita, sur les terrains ou en cuisine... « Peut-être que j'ai eu de la chance, car il a fait beau depuis que je suis arrivée. On verra pendant l'hiver... »

En attendant d'éventuellement endurer le climat continental propre au nord-est, après l'océanique et le méditerranéen, la double médaillée en beach-handball (bronze aux Euros 2011 et 2015), qui suit un master gestion et ressources humaines dans la perspective de l'après-carrière, voit se profiler une série de trois chocs (pas thermiques, ceux-là) en huit jours. La réception du promu Palente (12 octobre) et un déplacement à Bègles (le 15), où « il faudra être très bien psychologiquement, ne pas baisser la garde » devant des adversaires non-VAP, précédés d'une alléchante affiche de Coupe de France. Comme tous les codivisionnaires encore en lice, Achenheim accueille un pensionnaire de LBE, en l'espèce Toulon, qui a gagné deux finales sur quatre dans les années 2010, mais aucun de ses quatre matches de championnat en septembre.

L'occasion idéale pour bafouer la logique ? A voir, car l'ATH ne disposera pas de toutes ses forces ce vendredi. Betzer et Dzaferovic, deux arrières, sont blessées, ce qui signifie qu'Irene Fanton dépannera tantôt à gauche, tantôt à droite. « Pour gagner, il faudra faire un gros match, devine-t-elle. On n'a rien à perdre. C'est toujours un plaisir de jouer des équipes de haut niveau. Ce sera une très bonne expérience » pour un groupe « qui commence à écrire son histoire ».

Achenheim (D2) - Toulon (LBE), vendredi 7 octobre à 20 h (centre sportif du Kochersberg, à Truchtersheim)

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