Cette fois-ci, le large écart est à leur avantage. Les Parisiens ont démontré qu'ils avaient les ressources nécessaires pour évacuer les séquelles de la foudre qui trois jours plus tôt, leur était tombée dessus. Le lourd revers (-8) à Toulouse avait marqué les esprits. Faire fructifier le déplacement de ce mercredi à Magdebourg en Ligue des Champions, était la meilleure des façons d'avancer. Facile à dire, pas aisé à réaliser d'autant que depuis le début de saison, les champions de Bundesliga sortants sont sur leur dynamique de l'exercice précédent. Avec un sans faute en championnat (5 succès en autant de sorties), qu'en Europe (avec deux victoires à Bucarest et face à Zagreb). Et puis, comme cela ne suffisait pas aux tracas ambiants, le PSG a du effectuer son voyage outre Rhin sans Nikola Karabatic. L'aîné de la fratrie a été déclaré positif au Covid et il a bien entendu dû renoncer à accompagner ses partenaires. C'était tout naturellement aux Allemands d'enfiler le costume de favoris. Sauf qu'ils ne sont, pour ainsi dire, jamais entrés dans le match. Butant très rapidement sur un ancien de la maison, passé à l'ennemi du jour, Jannick Green. Fort de son expérience, de sa perception de l'ambiance de la salle et des qualités de ses anciens coéquipiers, le portier danois a tout de suite brillé. Sur le champ, comme les Parisiens étaient bien dans le rythme et leur défense 5-1 très dissuasive, le score va être à leur avantage. Ils ne vont d'ailleurs lâché les commandes. Dimanche, ils avaient cavalé 60 minutes après le score, cette fois, c'était à leur tour de maîtriser les débats. Magdebourg va totalement déjouer, perdre quantité de ballons ou mal jauger les trajectoires. Après un quart d'heure de jeu, le PSG était à 80% d'efficacité aux tirs. Des solutions avaient été trouvées pour transpercer la défense allemande et comme derrière, Nikola Portner n'était pas d'un grand secours, l'écart va enfler. L'ancien portier de Chambéry et Montpellier va laisser la place à son binôme danois Mike Jensen qui ne sera pas plus inspiré. Dans le sillage d'un Elohim Prandi qui a beaucoup tenté de son poste d'arrière, un Ferran Solé très mobile sur le front de l'attaque et un Luc Steins retrouvé, Paris va se montrer irrésistible. D'autant qu'en face, les joueurs de Magdebourg multipliaient les erreurs. A la 27ème, alors que huit longueurs séparaient les deux formations (9-17) et que l'entraîneur Bennet Wiegert avait dilapidé sont 2ème temps mort, les 6000 spectateurs de la GETEC Arena étaient devenus soudainement muets. Pire même dans les deux dernières minutes, le PSG va se retrouver en infériorité numérique sans que la marque ne s'en ressente (10-18 à la pause).
A la reprise, Magdebourg va tenter de mettre l'intensité nécessaire autant en défense qu'en attaque pour reconstruire et réduire son handicap. En vain, tant les Parisiens vont rester concentrés et même porter leur avance, à dix buts (12-22 à la 37ème). Luc Steins va même se sacrifier. Le Néerlandais ne va pas gonfler ses stats mais son rôle et surtout ses accélérations vont s'avérer décisifs. Chez les Allemands, seul Philipp Weber va sortir la tête de l'eau et trouver les intervalles pour soit provoquer des fautes, soit marquer sur initiative personnelle. On aurait pu craindre que Paris qui s'était tant dépensé, aurait pu fléchir. La fatigue était dans les jambes pas dans les têtes et Raul Gonzalez a gardé toute sa lucidité pour utiliser la profondeur de son banc avec l'apport du jeune Sadou N'Tanzi. Même si certains étaient moins précis, moins incisifs qu'ils ne l'avaient été en 1ère période, le PSG gardait le cap. Nikola Portner revenu aux affaires à la mi-temps était un peu plus convaincant mais comme ils l'avaient géré juste avant la pause, les Parisiens qui ont su très tôt que le gain de la rencontre ne pouvait leur échapper, vont maintenir un écart substanciel (22-29) malgré une infériorité numérique. Les approximations, la précipitation parfois, le manque de cohésion ont coûté cher à Magdebourg, tant mieux, Paris en a profité. Mais ce succès, Luka Karabatic et ses coéquipiers l'ont construit eux mêmes. Ils assurent un bon résultat à l'extérieur contre une des grosses cylindrées du groupe et viennent s'intercaler à la 2ème place au classement juste derrière les Hongrois de Veszprém, en attendant la prestation des Danois de GOG qui ce jeudi se déplaceront en Pologne, à Plock.
A la Getec Arena de Magdebourg, 3ème journée - Groupe A - Ligue des Champions
SC Magdebourg - PSG Handball 22-29 (mi-temps: 10-18)
Arbitres: Bojan Lah & David Sok (Slovénie)
Evolution du score: 1-3 (5) 3-5 (10) 5-8 (15) 6-11 (20) 8-14 (25) 10-18 (MT) 12-21 (35) 12-22 (40) 14-23 (45) 17-25 (50) 19-27 (55) 22-29 (FIN)
SC Magdeburg: Jensen (2 arrêts/11), Portner (6 arrêts/26 dt 1/2 à 7m) – Meister (1/1), Chrapkowski, Musche (1/2), Kristjansson (1/2), Pettersson, Magnusson (5/9 dt 3/3 à 7m), Hornke (1/1), Weber (7/9), Mertens (0/1), Saugstrup (0/1), O'Sullivan (1/1), Bezjak (1/2), Smits (3/4), Damgaard (1/3)
Paris Saint-Germain: Palicka, Green (11 arrêts /32) - Clay, Steins (3/3), N'Tanzi, Keita, Kristopans (5/6), Sole Sala (5/7), Toft Hansen, Balaguer Romeu (2/2), Grebille (1/1), Syprzak (5/7 dt 1/2 à 7m), L. Karabatic (2/3), Gibelin (1/1), Prandi (5/9), Loredon