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St Maur est là pour performer, Toulouse pour apprendre

Division 2F

dimanche 18 septembre 2022 - © Yves Michel

 6 min 40 de lecture

La Stella St Maur, figure cette saison en D2F, parmi les équipes favorites pour la montée vers l'élite. Au même titre que Sambre-Avesnois, Le Havre, Noisy le Grand ou Fleury sous réserve d'une meilleure santé financière. Ce dimanche, les Val-de-Marnaises rendaient visite au Toulouse Féminin Handball, un des promus de N1. Au niveau du score (29-32), la logique des mieux armées a été respectée mais les Hauts-Garonnaises n'ont jamais baissé les bras.

En D2F, à peine deux journées ont été disputées et déjà trois équipes (St Maur, Bègles, Achenheim) sont sorties du lot avec 100% de réussite. Parmi elles, donc, la Stella St Maur fait cette saison figure d'épouvantail. Les joueuses du Val de Marne sortent du lot quand il s'agit de désigner les grandes favorites pour l'accession à l'élite. Elles ont fort bien débuté l'exercice en s'imposant il y a une quinzaine face au Havre, autre prétendant à la montée. Ce dimanche, elles se déplaçaient à Toulouse qui en juin dernier, avait obtenu aux dépens de Pessac, le droit d'évoluer à l'étage supérieur. Un vrai test pour les deux formations. Pour les promues, la possibilité de se jauger face à ce qui se fait de mieux dans ce championnat, pour les Franciliennes, l'occasion de montrer leur puissance mais aussi leur sérieux face à un adversaire moins bien armé. St Maur va mettre une dizaine de minutes pour faire un 1er break, Mathilde Plotton (notre photo de tête) et ses partenaires, profitant notamment des carences en défense centrale et d'une équipe toulousaine qui offensivement, va gaspiller des occasions à sa portée ou s'empresser de lâcher un peu trop de ballons (6-11 à la 17è). L'écart va dès lors fluctuer, les locales réagissant en mettant un peu plus d'agressivité dans les duels (13-13 à la 27è) mais elles vont retomber dans leurs travers peu avant la pause (13-17). A la reprise, Mathilde Plotton, imperturbable buteuse (10 lors de la 1ère journée, 9 ce dimanche) et sa soeur Pauline vont poser bien des soucis au Toulouse Féminin Handball, en léger mieux mais toujours distancé à la marque (19-25 à la 44è). Les arrêts d'Andrea De La Torre et la justesse des impacts de Marion Theys et de Lalie Brouillet vont mettre les Val-de-Marnaises sur le reculoir (24-25 à la 49ème). Il est parfois difficile de se déplacer avec une pancarte dans le dos. « Il faut assumer ce statut de favori, reconnait le coach Rémi Samson. On va être attendu partout, nos adversaires vont vouloir nous faire mal et c'est normal. Toulouse nous a posé quelques problèmes mais on a su faire preuve de caractère et on a bien terminé le boulot.» Et la Stella est parvenue à s'imposer (29-32). Les Toulousaines n'ont pas à rougir de leur 2ème défaite en D2F. La plupart d'entre elles découvrent cette compétition. Après l'euphorie de l'accession, il y a un peu plus de trois mois, le chantier reste vaste.  «L'idée était de se rassurer avant de débuter ce qu'on a identifié comme Notre championnat, face à des équipes plutôt à notre portée, explique Fabien Vedel, le coach du TFH. Aujourd'hui, on a assuré en mettant beaucoup plus de continuité en attaque, on perd encore trop de ballons mais moins que d'habitude et en n'étant jamais complétement décroché au score. Dans le contenu, l'état d'esprit, l'engagement qu'on a mis, je suis assez satisfait des filles.» Fait marquant, Toulouse a quasiment aligné son équipe type de la saison dernière (parmi les nouvelles cadres, Kolczynski relevant de blessure, la Bulgare Sarandeva et l'Espagnole Vazquez étant peu utilisées). «Elles sont arrivées avec une forme de jeu différente et du coup, il y a un petit temps d'adaptation. Celles qui étaient là la saison dernière étaient en confiance, c'est normal que je m'appuie sur elles.. On est en pleine construction et ces 1ers matches nous servent à intégrer celles qui arrivent.» Dès la semaine prochaine, les Toulousaines n'auront plus le droit à l'erreur. Elles entrent dans une série de confrontations plus propice pour marquer des points au classement. « C'est en effet notre objectif jusqu'à la trêve de décembre. Que ce soit à l'extérieur ou à domicile, il faudra avoir un état d'esprit de conquérantes. D'une division à l'autre, le contexte a changé. En N1, on arrivait à marquer sur la différence athlétique et pas forcément sur la continuité en attaque, mais là, il faut changer notre fusil d'épaule. De toute façon, on va se dire à chaque match qu'aucun adversaire est intouchable. On ne se privera de rien.» Et pour se maintenir, il suffira d'en laisser trois derrière soi. 



La Stella veut briller à nouveau

Il y a tout juste 51 ans, les féminines de la section handball de la Stella St Maur s'étaient faufilées dans le sillage des garçons en décrochant leur seul titre national de 1ère division. La municipalité ayant refusé le passage vers le professionnalisme, la traversée du désert va durer quatre décennies. Avant une accession en D2F en 2014 et une redescente trois ans plus tard. En 2018, l'arrivée d'Angélique Spincer à la tête de l'équipe est salvateur et les Val de Marnaises ne restent qu'une saison en N1. En juin 2020, Rémi Sansom a pris la suite avec au fil du temps, un objectif de plus en plus précis. L'accession en Ligue Butagaz.  

Rémi, la pression qui est sur vos épaules et celles des joueuses, est-elle dure à supporter ? 
Il faut vivre avec. Toutes les joueuses savent pourquoi elles sont venues ici, le projet est ambitieux et on se doit de répondre aux attentes. 

Le recrutement a été réalisé en conséquence. Y'a-t-il déjà des satisfactions ?
On n'a finalement pas beaucoup recruté pour miser sur la continuité mais on a ajouté quelques cadres à des postes qu'il fallait doubler (comme la gardienne Marie Lachat ou l'arrière droite Djenaba Touré). On est très content car les nouvelles se sont vite intégrées. Dès ce début de saison, elles nous amènent vraiment un plus, leur exigence, le travail au quotidien. 

Porter les couleurs de la Stella, est-ce que cela implique des devoirs ? 
Il y a c'est vrai, une attente, de nos partenaires, du haut niveau et peut-être même du handball français. On est fier de l'histoire de ce club, c'était avant tout les garçons, aujourd'hui, on essaie de les imiter avec les filles. On a envie de faire revivre nos couleurs au plus haut niveau. On a changé de logo pour retrouver le blason historique, ce n'est pas anodin. La mairie nous suit donc c'est plus une fierté que de la pression. 

En région parisienne et dans un département où le hand est bien présent...
Il y a de la concurrence. Dans le 94 (Val-de-Marne) c'est surtout les deux clubs masculins (Ivry et Créteil) qui font parler d'eux au sein de l'élite. On essaie de s'aligner car pour le hand féminin, il y a aussi de la place, notamment dans l'est parisien. On vient rajouter une plus-value à Paris 92 pour l'offre du hand féminin dans cette région. Il y a pas mal de clubs dans les divisions inférieures, il faut composer avec tous les paramètres. Mais la grosse concurrence avec Paris, ce n'est pas le handball, ce n'est pas le sport, c'est les loisirs, la culture, les sorties, la multiplicité de l'offre et par rapport à ça, on essaie de se valoriser petit à petit. 


Cette saison, huit équipes bénéficiant du statut VAP ont la possibilité de prétendre à l'accession à l'élite féminine (Achenheim-Truchtersheim, Bouillargues HB Nîmes,  Clermont Auvergne, Fleury Loiret*, Le Havre, Noisy le Grand, Sambre-Avesnois, Stella St Maur). 

*Fleury Loiret est dans le collimateur de la CNCG de la Fédération. Faute de trouver 150 000€ d'ici la fin du mois de septembre, le club pourrait voir son nom, rayé des tablettes de l'élite féminine française (voir le communiqué ICI)

Le diaporama du match Toulouse FH - Stella St Maur par Yves Michel 

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