Sur la Côte d'Azur, la décision n'a pas surpris ceux qui suivent attentivement la progression du handball. Sauf miracle de dernière minute, le Cavigal Nice fondé voilà près de 70 ans ne repartira pas en Proligue la saison prochaine. La Commission Nationale d'Aide et de Contrôle de Gestion (CNACG) a estimé que le club ne respectait pas l'ensemble des critères requis par les textes. Le gendarme financier a précisé que la situation financière de la structure n'était pas compatible avec les contraintes économiques édictées par la LNH et que le club niçois était dans l'incapacité de présenter un budget minimum de 1,1 million d'euros validant une participation au championnat de Proligue.
Comment en est-on arrivé à ce gâchis qui contraste avec les excellents résultats sportifs de l'équipe professionnelle ? Le groupe managé par Edu Fernandez avait terminé 4ème de la saison régulière et avait participé aux barrages d'accession au Final Four avant d'être éliminé par Sélestat, le futur champion de France de Proligue.
Le Cavigal accuse un déficit avoisinnant 260 000 euros. Des partenaires n'ont pas donné suite à l'intérêt qu'ils avaient manifesté pour soutenir le club azuréen. Parmi ces prétendus investisseurs, la société Noesis Consulting, spécialisée dans le placement financier. Un partenariat avec une plateforme de cryptomonnaie qui devait rapporter 10 millions d'euros n'était qu'illusion. Ces dernières semaines, partout dans le monde, ce concept de placements virtuels a d'ailleurs montré ses limites.
En mars dernier, Didier Dinart qui six mois plus tôt avait accepté de devenir manager général du club, avait quitté son poste précisant dans un entretien à L'Equipe, que "les conditions de développement du club n'étaient pas réunies pour la mise en action de ce projet pour le moment."
Le Cavigal Nice dispose d'un délai de 7 jours francs à compter de la décision de la CNACG pour faire appel. A moins d'un investisseur providentiel, une amélioration de la situation est fort peu probable.
L'ancien club formateur de Xavier Barachet et William Accambray devrait (au mieux) se retrouver en Nationale 1 (élite ?). Il faudra là aussi qu'il avance des garanties, au risque de perdre tout espoir de remonter la pente. Huit joueurs (sur 14 pros) dont l'excellent pivot Axel Oppedisano (en partance pour Cesson), le gardien Gretar Gudjonnson (Sélestat) ou Alexis Bon (notre photo de tête), ont déjà annoncé qu'ils quittaient le chef lieu des Alpes-Maritimes.
Dans son communiqué, la LNH a indiqué qu'après examen des dossiers, la CNACG avait validé quinze candidatures en Proligue: Besançon, Billère, Bordeaux (BBL), Caen, Cherbourg, Dijon, Frontignan, Massy, Nancy, Pontault-Combault, Saran, Sarrebourg, Strasbourg, Tremblay-en-France et Villeurbanne.
Si Nice manque à l'appel, une procédure de repêchage sera enclenchée. L'ordre en sera décidé par le comité directeur de la LNH. Les clubs de N1 élite (statut VAP) et les deux relégués de Proligue (Valence et Angers) sont concernés.